JD Vance semble défendre le parti d’extrême-droite allemand AfD

WASHINGTON – JTA – Le vice-président-élu des États-Unis, JD Vance, s’est joint vendredi à Elon Musk pour sembler défendre les politiques du parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), et a également semblé s’en prendre à un groupe de réflexion pro-Israël de Washington dont un membre du personnel avait critiqué le parti allemand.

Vance répondait à un message publié vendredi sur X par Ivana Stradner, chargée de recherche à la Foundation for Defense of Democracies (FDD), spécialisée dans les questions russes et ukrainiennes. Elle a déclaré que l’éloge de Musk à l’égard de l’AfD était « extrêmement dangereux » tant pour l’Europe que pour les États-Unis.

Vance a répondu de manière sarcastique, laissant entendre qu’il approuvait l’une des principales politiques de l’AfD, à savoir l’imposition de limites plus strictes à l’immigration.

« Il est tellement dangereux pour les gens de contrôler leurs frontières. Tellement dangereux. Le niveau de dangerosité est hors norme », a écrit sur le réseau social X Vance samedi.

« Je me demande combien d’argent l’employeur de cette personne reçoit du contribuable américain. »

L’AfD, connue pour ses positions anti-immigration et anti-Union européenne (UE), et dont la popularité est en hausse en Allemagne, a déstabilisé les Juifs du pays. Certains de ses membres ont minimisé l’importance de la Shoah.

It’s so dangerous for people to control their borders. So so dangerous. The dangerous level is off the charts. https://t.co/oWtNrblE4u

— JD Vance (@JDVance) December 21, 2024

Musk, l’une des personnes les plus riches du monde et un conseiller influent du président-élu Donald Trump, a déclenché un torrent de commentaires inquiets vendredi lorsqu’il a déclaré sur X, qu’il possède, que « seule l’AfD peut sauver l’Allemagne ».

Musk, qui est sur le point de jouer un rôle à la Maison Blanche de Trump, a renchéri samedi en écrivant sur X : « L’AfD est le seul espoir de l’Allemagne. »

Outre son travail à la FDD, Stradner est également correspondant pour KyivPost, qui couvre l’Ukraine. Bien qu’aucune des deux organisations ne reçoive de financement du gouvernement américain – la FDD, une organisation à but non lucratif, bénéficie toutefois de certains avantages fiscaux – la plaisanterie de Vance sur « l’employeur » de Stradner pourrait ébranler les experts juifs et pro-Israël de la politique étrangère qui, autrement, auraient accueilli favorablement le retour imminent de Trump à la Maison Blanche.

La FDD est favorable à une position plus conflictuelle à l’égard de l’Iran, allié de la Russie au Moyen-Orient. Il est indépendant et non partisan, mais ses dirigeants ont clairement indiqué qu’ils pensaient que Trump serait plus ferme que Biden dans ses relations avec l’Iran dans la région.

Des personnes réunies pour protester contre le parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) et l’extrémisme de droite, à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, le 20 janvier 2024. (Crédit : Michael Probst/AP)

La FDD et l’équipe de transition Trump-Vance n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Le représentant américain Daniel Goldman, un démocrate juif de New York, s’en est pris à Vance pour avoir encouragé le parti d’extrême-droite, le week-end où a eu lieu attentat meurtrier à la voiture-bélier sur un marché de Noël en Allemagne. L’auteur de l’attentat, un ressortissant saoudien, a publié en ligne toute une série de manifestes, dont certains auraient soutenu l’AfD.

« Hier, un terroriste d’extrême-droite a assassiné cinq personnes en Allemagne et @JDVance et @elonmusk soutiennent le parti néo-nazi AfD qui l’a inspiré », a déclaré Goldman.

« Vous savez ce qui est dangereux @JDVance ? L’antisémitisme et l’idéologie néo-nazie que vous soutenez. »

Le choix de Trump pour son colistier a troublé certains membres de la communauté juive conservatrice en matière de politique étrangère en raison de son penchant isolationniste. Vance s’est opposé à ce que les États-Unis continuent de soutenir l’Ukraine dans ses efforts pour repousser l’invasion russe. Il a déclaré qu’Israël était une exception à son désir de retirer l’Amérique de son implication dans les conflits étrangers.

Les projets de Trump concernant l’Ukraine ne sont pas encore clairs, si ce n’est qu’il souhaite rapidement négocier la paix.