Attentat sanglant sur un marché de Noël en Allemagne, un suspect arrêté
L'auteur est un médecin de 50 ans originaire d'Arabie Saoudite et arrivé en 2006 en Allemagne ; pour l'heure il est interrogé par les enquêteurs, ses motivations restant encore très floues
Une voiture a foncé sur la foule d’un marché de Noël vendredi soir dans la ville allemande de Magdebourg, faisant quatre morts et plus de 60 blessés graves, dans un attentat dont le suspect d’origine saoudienne a été arrêté.
L’attaque survient huit ans après un acte similaire commis sur un marché de Noël de Berlin, alors que l’Allemagne, en pleine campagne électorale, est en état d’alerte contre le risque d’attentats.
Pour le chef du gouvernement de la région de Magdebourg, la Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff, il ne s’agit en rien d’une coïncidence mais d’une « synchronisation temporelle » voulue pour des raisons « politiques ».
L’auteur est un médecin de 50 ans originaire d’Arabie Saoudite et arrivé en 2006 en Allemagne. Il exerçait dans la région de Saxe-Anhalt, dont Magdebourg, à 160 kilomètres de Berlin, est la capitale régionale.
Cet homme, présenté dans les médias comme Taleb A., et exerçant , a « agi seul », selon Haseloff.
Ses motivations restent peu claires car il n’était pas connu de la police comme islamiste et, selon des médias allemands, avait même publié des opinions sur les réseaux sociaux dénonçant les dangers de l’islamisation.
La voiture a foncé dans la foule « sur au moins 400 mètres à travers le marché de Noël », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police de Magdebourg.
Les quatre morts sont un enfant et trois adultes. Selon un bilan provisoire de la municipalité, 68 personnes ont été blessées dont 15 personnes grièvement.
L’assaillant était au volant d’un SUV noir qui a enfoncé des barrières de sécurité, effectuant ensuite des zigzag dans l’enceinte du marché, selon les témoignages de visiteurs sur le site d’information local Volksstimme.
Nadine, 32 ans, était avec son ami Marco sur le marché lors de l’attentat. « Il a été percuté et a été emporté, c’était horrible, il n’a même pas crié », a-t-elle raconté au quotidien Bild.
L’Arabie saoudite a « condamné » l’attaque et exprimé « sa solidarité avec le peuple allemand et les familles des victimes » ainsi que son « rejet de la violence ».
« Le pire »
Selon des journaliste de l’AFP à Magdebourg, de nombreuses ambulances et camions de pompiers sont sur le site dans un va et vient incessant de véhicules d’urgence transportant des blessés.
Le chancelier Olaf Scholz a prévu de se rendre samedi sur place. En attendant l’extrême-droite a rapidement réagi, en Allemagne et à l’étranger, où le débat est vif sur la sécurité et l’accueil de personnes immigrées.
« Quand cette folie prendra-t-elle fin ? », a écrit sur le réseau social X la co-présidente de l’AfD Alice Weidel, dont le parti est crédité de la seconde place aux élections législatives qui se tiendront le 23 février.
« La cible de l’attaque ne doit rien au hasard : l’islam radical mène une guerre à nos traditions chrétiennes, à nos identités, à notre civilisation », a réagi en France le président du Rassemblement national Jordan Bardella.
Les marchés de Noël sont une « cible idéologiquement appropriée pour les personnes motivées par l’islamisme », avaient mis en garde les services de renseignement allemands avant la période des fêtes.
Précédent de Berlin
L’Allemagne a connu une attaque sanglante au camion-bélier contre un marché de Noël en décembre 2016, revendiqué par le groupe terroriste sunnite État islamique (EI), qui avait fait douze morts en plein cœur de Berlin et plus de 60 blessés.
Plusieurs attentats ou projets d’attentat à motivation islamiste, et impliquant des ressortissants étrangers, ont ébranlé le pays ces derniers mois.
Fin août, une attaque au couteau commise par un Syrien et revendiquée par l’EI a fait trois morts et plusieurs blessés lors d’une fête à Solingen (ouest).
En juin, une autre attaque au couteau, imputée à un Afghan lors d’un rassemblement anti-islam à Mannheim, a fait un mort, un policier qui s’était interposé.
Début septembre, la police allemande a abattu un jeune Autrichien connu pour ses liens avec l’islam radical alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat contre le consulat général d’Israël à Munich.
Depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, les autorités allemandes ont accru leur vigilance face la menace islamiste et la résurgence de l’antisémitisme, comme de nombreux pays dans le monde.