Aidée par un kibboutz voisin, la brigade de défense d’Erez a repoussé le Hamas le 7 octobre

Les membres de la brigade de défense civile du kibboutz Erez, avec l’aide de l’équipe de sécurité du kibboutz voisin d’Or Haner, ont repoussé la tentative d’invasion de la communauté frontalière de Gaza par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, selon une enquête de l’armée israélienne publiée mardi.

Entre 15 et 20 terroristes ont tenté de pénétrer dans le kibboutz Erez. L’enquête a révélé qu’au moins deux d’entre eux ont été tués à la lisière du kibboutz lors d’affrontements avec les forces de sécurité locales, et que six autres ont été neutralisés par des soldats à proximité de la barrière de sécurité à la frontière avec Gaza. Les autres terroristes auraient réussi à regagner l’enclave.

Une personne a été tuée lors des combats à Erez – Amir Manzhor Naïm, membre de l’équipe de sécurité locale. Plusieurs autres civils ont également été blessés.

Les résidents et les membres de la brigade de défense civile des kibboutzim Erez et Or Haner « ont fait preuve de courage, de détermination et de camaraderie », a souligné l’enquête militaire.

« Leur combat courageux dans le kibboutz a empêché un massacre. »

L’enquête a également révélé qu’un équipage de char de Tsahal déployé ce matin-là à la frontière, juste à l’extérieur du kibboutz, « a réduit l’ampleur de l’attaque et perturbé le plan de l’ennemi ». Les frappes de l’armée de l’air israélienne ont également « empêché une nouvelle vague importante de terroristes de pénétrer dans la zone ».

Erez a été infiltré par des terroristes pendant l’assaut, « mais n’a, à aucun moment, été conquis », selon l’enquête.

Des bénévoles israéliens rassemblés pour la récolte des avocats dans une plantation près du kibboutz Erez, près de la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le 20 décembre 2023. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Les conclusions publiées mardi sont les dernières d’une série d’enquêtes détaillées sur une quarantaine de combats et de massacres qui ont eu lieu lors de l’assaut sanglant mené par le Hamas le 7 octobre dernier, au cours duquel environ 5 600 terroristes ont franchi la frontière, tué plus de 1 200 personnes et emmené de force 251 otages à Gaza, où des dizaines d’entre eux sont toujours retenus captifs.

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À l’instar d’autres enquêtes, celle-ci a conclu que l’armée israélienne « avait failli à sa mission de protection » d’Erez et des personnes se trouvant dans les environs, principalement parce qu’elle ne s’était jamais préparée à un événement d’une telle ampleur : une communauté israélienne attaquée par des terroristes, ainsi qu’une attaque généralisée menée simultanément contre de nombreuses villes et bases militaires par des milliers de terroristes.

« Tsahal a eu du mal, jusqu’à l’après-midi, à se faire une idée précise de la situation à Erez, alors que les forces de sécurité locales avaient une vision globale dès le matin », selon le rapport d’enquête.

L’enquête, menée par le lieutenant-colonel (Rés.) Israel Shitrit, a porté sur tous les aspects des combats qui se sont déroulés dans le kibboutz Erez et ses environs. L’armée a déclaré que les enquêteurs s’étaient rendus sur les lieux et avaient examiné toutes les sources d’information possibles.

L’enquête sur le kibboutz Erez visait à tirer des conclusions opérationnelles spécifiques pour les besoins de l’armée. Elle n’a pas examiné la perception plus large de Gaza et du Hamas qui était celle des militaires au cours des dernières années, une perception qui a fait l’objet d’enquêtes distinctes et plus importantes sur les services de renseignement et de défense de Tsahal.

Chronologie de l’attaque

À 6 h 28, soit une minute avant que le Hamas ne lance son premier barrage de plus de 1 000 roquettes sur Israël, le commandant d’une compagnie de l’armée israélienne stationnée dans la région a repéré deux drones volant au-dessus de lui et a ouvert le feu. L’un des drones a été abattu, tandis que le second a frappé le poste militaire où se trouvait le commandant.

Alors que les sirènes d’alerte retentissaient dans tout le sud d’Israël, le coordinateur de la sécurité d’Erez, qui se trouvait à Jérusalem ce matin-là, a immédiatement appelé l’équipe de sécurité locale du kibboutz.

L’ancien coordinateur de la sécurité, qui se trouvait dans le kibboutz, a pris le commandement de la brigade de défense civile. Selon l’enquête, 12 des 16 fusils d’assaut du kibboutz étaient entreposés dans les maisons des agents de sécurité locaux. Dans de nombreuses autres communautés situées à la frontière avec Gaza, le 7 octobre, les armes de la brigade de défense civile étaient entreposées dans une armurerie centralisée, qui, dans certains cas, n’a pas pu être ouverte pour diverses raisons.

À 6 h 38, le commandant de la compagnie de Tsahal dans la zone a ordonné à un char de se positionner entre la barrière frontalière de Gaza et le kibboutz. L’équipage du char a alors engagé le combat avec la première vague de terroristes infiltrés depuis Gaza, écrasant certains d’entre eux à moto. Toutefois, au cours des combats, le char a été touché par un tir de missile antichar.

Des terroristes du Hamas se dirigeant vers le poste-frontière d’Erez, entre Israël et le nord de la bande de Gaza, lors de l’attaque lancée par le groupe terroriste le 7 octobre 2023. (Crédit : Moḥammed Abed/AFP)

Le commandant de la compagnie s’est rendu à Erez et s’est positionné près de l’une des entrées, mais peu après, il est parti pour le kibboutz Nir Am après avoir reçu des informations faisant état d’une infiltration. Le char a également pris la direction de Nir Am.

À 7 h 05, des membres de la brigade de défense civile postés à la périphérie d’Erez ont repéré plusieurs camionnettes se dirigeant vers l’entrée arrière du kibboutz. Ils ont ouvert le feu sur les terroristes et se sont précipités vers l’entrée pour bloquer l’attaque.

Les terroristes sont descendus des camionnettes et ont commencé à échanger des coups de feu avec l’équipe de défense civile alors qu’ils arrivaient tous à l’arrière de la communauté.

De « violents combats » ont éclaté à l’entrée arrière, où un agent de sécurité local a été blessé à la tête par une grenade à 7 h 15. Il a toutefois continué à se battre, tandis qu’un autre agent, touché par des tirs à 7 h 40, a été évacué pour recevoir des soins. Les terroristes ont également tiré au RPG (lance-roquettes individuel) sur une maison du kibboutz.

Amir Naïm, tué lors de l’attaque du Hamas contre le kibboutz Erez le 7 octobre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

À 7 h 45, Naïm, membre de l’équipe de sécurité et major de réserve, a été mortellement blessé alors qu’il combattait dans la cour d’une maison située près de l’entrée arrière.

Alors qu’il se rendait sur le kibboutz, le coordinateur de sécurité d’Erez a demandé l’aide du coordinateur d’Or Haner, qui a envoyé des renforts.

La première équipe d’Or Haner est arrivée à 8 heures, alors que l’équipe de défense civile d’Erez était bloquée à un poste près de l’entrée arrière et commençait à manquer de munitions. À 8 h 15, le coordinateur de la sécurité d’Erez et trois habitants d’Or Haner sont arrivés.

L’ancien coordinateur de la sécurité d’Erez a organisé une équipe de secours pour tenter de rejoindre les membres de la brigade de défense civile piégés près de l’entrée arrière. À 8 h 45, l’équipe, sous le feu ennemi, a atteint le poste et a secouru les agents de sécurité locaux vers 9 heures.

Des terroristes du Hamas se dirigeant vers le passage d’Erez entre Israël et le nord de la bande de Gaza, lors de l’attaque lancée par le groupe terroriste le 7 octobre 2023. (Crédit : Moḥammed Abed/AFP)

Les terroristes ont effectué un autre tir de RPG. Ce tir a touché la maison située près de l’entrée arrière, blessant plusieurs membres de la brigade de défense civile et des civils. Les agents de sécurité locaux se sont rassemblés et ont secouru la famille qui vivait dans la maison où les combats avaient lieu.

Par la suite, les agents de sécurité locaux se sont déployés dans une zone située près de la clôture périphérique du kibboutz, où plusieurs terroristes avaient été repérés peu de temps auparavant à l’aide d’un drone. Au cours des combats, les terroristes ont réussi à franchir la clôture à l’aide d’explosifs et à pénétrer brièvement dans le kibboutz.

Les agents de sécurité locaux ont riposté et les terroristes se sont retirés, mettant fin aux combats vers 10 h 30.

Après la fin des combats à Erez, l’équipe de sécurité locale et les habitants ont commencé à inspecter le kibboutz.

Une petite force de parachutistes est arrivée au kibboutz à 10 h 45, suivie de près par d’autres soldats, qui se sont toutefois dirigés peu après vers d’autres zones attaquées.

Les membres de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet se sont joints aux opérations de recherche à 13 h, puis, vers 20 h, des parachutistes supplémentaires et des membres de l’unité d’élite multi-domaine 888, surnommée « Refaïm » (« fantôme » en hébreu) sont arrivés en renfort.