Iran : exécution du responsable d’une attaque contre l’ambassade d’Azerbaïdjan à Téhéran

L’Iran a annoncé mercredi avoir exécuté le responsable d’une attaque meurtrière menée en janvier 2023 dans les locaux de l’ambassade d’Azerbaïdjan à Téhéran, et qui avait été à l’origine de tensions entre les deux pays voisins.

Un employé de l’ambassade avait été tué et deux personnes blessées par un homme armé qui avait fait irruption dans la représentation diplomatique.

L’Iran avait affirmé que les motivations de l’assaillant étaient « personnelles », tandis que l’Azerbaïdjan avait accusé Téhéran d’avoir « encouragé l’attaque ».

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait à l’époque dénoncé une « attaque terroriste ».

Les deux pays, se rejetant mutuellement la responsabilité, avaient dans la foulée expulsé à tour de rôle des diplomates.

Le responsable de l’attaque a été exécuté mercredi matin « conformément à la loi du talion », a indiqué le pouvoir judiciaire.

La loi du talion est appliquée en Iran dans les affaires de meurtre par la volonté de la famille de la victime de voir la peine capitale appliquée.

Selon des médias locaux, il s’agit de Yassine Hosseinzadeh, un Iranien marié à une Azerbaïdjanaise.

Cette annonce survient dans un contexte de rapprochement entre Téhéran et Bakou, après une rare visite en Azerbaïdjan fin avril du président iranien, Massoud Pezeshkian.

Le président Pezeshkian avait exprimé l’espoir que « le processus de réparation des relations bilatérales se poursuive dans un court laps de temps », selon l’agence officielle Irna.

Les deux pays ont par ailleurs organisé dimanche des exercices militaires conjoints. Mais plusieurs dossiers compliquent toujours leurs relations.

L’Azerbaïdjan, ancienne république soviétique du Caucase située au nord-ouest de l’Iran, est un proche allié de la Turquie, dont l’influence est importante sur le plan culturel et linguistique.

L’Azerbaïdjan entretient des liens étroits avec Israël, ennemi juré du pouvoir iranien et important fournisseur d’armes de Bakou.

Le président Isaac Herzog, à gauche, aux côtés du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, à Bakou, le 30 mai 2023. (Crédit : Haïm Zach/GPO)

L’Iran redoute que Israël n’utilise un jour le territoire azerbaïdjanais pour lancer une attaque.

Autre point de discorde : le projet de couloir de Zanguezour, qui longerait la frontière iranienne.

L’Azerbaïdjan cherche à établir une continuité territoriale jusqu’à son enclave de Nakhitchevan plus à l’ouest, coincée entre l’Arménie, l’Iran et la Turquie.

Téhéran s’oppose à toute modification de frontière qui remettrait en jeu son accès à l’Arménie voisine et à l’Europe.