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Shabbos Kestenbaum, critique acerbe de l’antisémitisme sur les campus, soutient Trump

Le plaignant dans le procès pour discrimination à Harvard, ex-partisan de Bernie Sanders, affirme que les Juifs démocrates ne feront pas assez pour protéger les étudiants juifs

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Shabbos Kestenbaum prenant la parole lors de la Convention nationale républicaine, à Milwaukee, le 17 juillet 2024. (Crédit : J. Scott Applewhite/AP)
Shabbos Kestenbaum prenant la parole lors de la Convention nationale républicaine, à Milwaukee, le 17 juillet 2024. (Crédit : J. Scott Applewhite/AP)

LAS VEGAS – JTA – Shabbos Kestenbaum, un ancien élève juif de Harvard qui poursuit l’université pour sa réponse à l’antisémitisme, a annoncé jeudi qu’il avait rompu avec le parti démocrate et qu’il voterait pour Donald Trump.

Kestenbaum a fait cette déclaration lors d’un discours à la convention annuelle de la Coalition juive républicaine (RJC), expliquant qu’il était déçu par les dirigeants juifs démocrates et leurs politiques au cours de son action contre l’antisémitisme sur les campus.

« Je n’ai pas soutenu Trump en 2016, je n’ai pas soutenu Trump en 2020. Bon sang, je n’ai pas soutenu Trump il y a six mois. Personne n’est parfait », a déclaré Kestenbaum, un démocrate déclaré.

« Le parti démocrate a pris le vote juif et les Juifs démocrates pour acquis depuis bien trop longtemps », a-t-il ajouté. « Je soutiendrai, j’approuverai, je voterai pour le président Trump. »

Le changement de parti de Kestenbaum n’est pas une surprise totale : il s’est adressé à la Convention nationale républicaine en juillet, une expérience, avait-il déclaré à l’époque à la Jewish Telegraphic Agency, qui l’avait fait se sentir « seul », mais qui avait été chaleureusement accueilli par la foule. Dans ce discours, il avait parlé de son vote en novembre, sans préciser quel candidat il soutiendrait.

« Élisons un président qui insufflera à nouveau le patriotisme dans nos écoles », avait-il déclaré depuis la scène de la convention. « Élisons un président qui affrontera à nouveau le terrorisme et ses partisans. »

Shabbos Kestenbaum (au centre) sur scène lors de la convention annuelle de la Coalition juive républicaine, à Las Vegas, le 5 septembre 2024. (Crédit : Luke Tress via JTA)

Le mois suivant, il a assisté à la Convention nationale démocrate (DNC) sans y prendre la parole, une expérience qu’il a également dépeinte de manière positive sur le réseau social X, où il a posté la photo d’un badge sur lequel on peut lire « Je suis un démocrate pro-Israël ».

Il a également publié une vidéo de la foule applaudissant les parents de Hersh Goldberg-Polin, pris en otage lors du pogrom du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

En 2016, il avait assisté à la DNC en tant que partisan de Bernie Sanders.

« Permettez-moi également d’ajouter qu’en tant que personne visiblement juive pleurant alors que j’enregistrais cela, de nombreux délégués sont venus me voir après, disant qu’ils se tenaient aux côtés du peuple juif », a-t-il écrit depuis la DNC le 21 août.

« J’ai eu de sérieuses désillusions avec les Démocrates, mais je suis convaincu que nous pourrons un jour restaurer ensemble l’âme de notre parti. »

Deux semaines plus tard, il était sur la scène de la conférence de la RJC, aux côtés de deux autres électeurs démocrates qui ont changé d’allégeance. Il a déclaré que les Républicains avaient été plus sensibles à ses efforts de lutte contre l’antisémitisme.

Des dirigeants républicains tels que le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, et le président de la commission des voies et moyens de la Chambre des représentants, Jason Smith, ont activement sollicité Kestenbaum et d’autres étudiants juifs, a-t-il déclaré, ajoutant que les dirigeants du parti démocrate n’avaient pas fait de même.

Il a également fustigé des Démocrates tels que les représentants Alexandria Ocasio-Cortez et Jamaal Bowman, membres de la « Squad » de gauche radicale, pour avoir soutenu des manifestations anti-Israël sur le campus, et a mentionné d’autres cas dans lesquels il estimait que les responsables démocrates n’avaient pas pris l’antisémitisme sur le campus suffisamment au sérieux. Il estime que le parti démocrate n’a pas non plus formulé de politique de protection des étudiants juifs.

Illustration : Des partisans anti-Israël rassemblés à l’Université de Harvard, à Cambridge, dans le Massachusetts, le 14 octobre 2023. (Crédit : Joseph Prezioso/AFP)

« La campagne Trump m’a invité, ainsi que d’autres étudiants, à m’asseoir, au premier rang, alors que le président Trump non seulement condamnait l’antisémitisme, mais formulait clairement les politiques qu’il mettrait en œuvre pour le combattre », a déclaré Kestenbaum. « La campagne de [Kamala] Harris n’a pas fait de telles promesses, » selon lui.

Dans son discours, Kestenbaum a préconisé des mesures comprenant l’expulsion des étudiants non américains « qui abusent du système de visas étrangers », faisant écho à la plateforme républicaine de 2024, qui appelait à « révoquer les visas des ressortissants étrangers qui soutiennent le terrorisme et le djihadisme ».

Il a également appelé à suspendre le financement fédéral des universités qui violent les droits civils des étudiants, y compris des Juifs, et à prendre position contre les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI).

« Ces politiques de bon sens, autrefois bipartisanes, ne sont pas la marque de fabrique de la campagne Harris. Elles ne figurent dans aucun programme de campagne », a estimé Kestenbaum.

Il a expliqué qu’il s’était d’abord abstenu de condamner les Démocrates, essayant plutôt de changer le parti de l’intérieur. Il a été déçu par les déclarations des dirigeants du parti lors de la DNC sur les manifestations anti-Israël et les politiques des campus, mais il a déclaré qu’il continuerait à soutenir son député démocrate, Ritchie Torres, un pilier pro-Israël, et qu’il soutenait d’autres politiques démocrates, notamment la législation sur le salaire minimum et les mesures en faveur de l’environnement.

« Je voulais montrer à mon parti, le parti démocrate, qu’il pouvait et devait soutenir les étudiants juifs, mais les élections sont des choix binaires », a déclaré Kestenbaum.

« Pour la première fois depuis que j’ai commencé à voter, je ne peux pas soutenir le candidat démocrate à la présidence. »

« Je n’ai pas abandonné le parti démocrate. C’est le parti démocrate qui m’a abandonné. »

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