Grève des enseignants : Un demi-million d’élèves bloqués à la maison en cette rentrée

Plus de deux millions d’enfants ont commencé une nouvelle année scolaire dimanche matin, tandis qu’un demi-million d’autres sont restés à la maison, leurs salles de classe étant fermées en raison d’une grève des enseignants.

D’intenses négociations de dernière minute entre le ministère de l’Éducation et le Syndicat des enseignants du secondaire ont échoué samedi soir à trouver une issue à un long conflit sur les salaires et les contrats de travail, ce qui a conduit le syndicat à entamer la grève promise et annoncée officiellement jeudi.

« Environ un demi-million d’élèves de la Seconde à la Terminale sont impactés par la grève, a confirmé le ministère de l’Éducation au Times of Israel dimanche matin.

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Quelque 514 000 lycéens et 335 000 collégiens sont inscrits, selon les statistiques du ministère.

Au total, le système scolaire compte 2 558 000 enfants, dont 535 000 en maternelle et dans les crèches publiques. Au total, 1,174 million d’enfants sont inscrits à l’école élémentaire.

Lors de l’ouverture des écoles dimanche matin, quelque 179 300 enfants sont entrés en première année de maternelle. 144 000 élèves sont inscrits en Terminale.

Des parents accompagnant leurs enfants le premier jour d’école, à Katsrin, sur le plateau du Golan, le 1er septembre 2024. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)

Quelque 526 000 élèves sont inscrits dans la filière ultra-orthodoxe, gérée par l’État, et 530 000 dans la filière arabe, a indiqué le ministère. Au total, le système soutient 5 743 écoles, 22 000 jardins d’enfants et 5 533 garderies, avec un budget pour l’année scolaire 2024-2025 de 83,6 milliards de shekels.

La grève des enseignants a impacté les classes de la Seconde à la Terminale dans tout le pays, bien que les établissements dédiés aux élèves de l’enseignement spécial aient été exclus. Certaines classes de 3e ont également été touchées dans certaines écoles, à la discrétion des directeurs d’école.

La grève n’était pas en vigueur dans certaines régions du nord et du sud du pays, compte tenu de la guerre en cours contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza et de l’escalade de la violence avec le Hezbollah au Liban. La menace d’attaques à la roquette depuis Gaza demeure, tandis que le groupe terroriste chiite libanais mène des attaques quotidiennes à la roquette et au drone depuis octobre, lorsque la guerre a éclaté à la suite du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre.

Le Syndicat des enseignants a déclaré qu’il n’y aurait pas de grève à Merhavim, Ofakim, Netivot, Ein Habesor, Shaar HaNegev, Shikma et Sderot, tous dans le sud, ainsi qu’à Majdal Shams, Kabir et Nofei Golan dans le nord.

Dans le nord, l’armée israélienne et les équipes locales d’intervention de sécurité ont sécurisé les points de ramassage des bus scolaires et les établissements eux-mêmes.

Tsahal a également élargi le territoire couvert par ses unités de défense aérienne afin de protéger les zones entre les communautés où circulent les bus scolaires. En règle générale, les défenses aériennes n’engagent une cible entrante que s’il est établi qu’elle se dirige vers une zone urbaine.

Les autorités ont également installé davantage de petits abris anti-atomiques publics dans le nord. Cependant, la chaîne publique Kann a rapporté que de nombreux parents ont déclaré qu’ils n’enverraient pas leurs enfants à l’école car ils estiment que les mesures ne sont pas suffisantes.

En outre, environ 17 000 enfants en âge d’être scolarisés font partie des dizaines de milliers de personnes toujours déplacées de leurs maisons situées à proximité de la frontière avec le Liban. Ils continueront à fréquenter les écoles locales existantes ou les établissements provisoires situés à proximité des appartements loués, des hôtels ou des maisons de parents où ils séjournent depuis le mois d’octobre.

Le ministre des Finances Smotrich dirigeant une réunion de sa faction HaTzionout HaDatit, à la Knesset, à Jérusalem, le22 juillet 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

Le Syndicat des enseignants a entamé des négociations avec les ministères de l’Éducation et des Finances, les enseignants réclamant des augmentations de salaire rétroactives et d’autres avantages qui avaient été convenus avant le début de la dernière année scolaire, mais qui ont été reportés en raison de l’assaut barbare et sadique du Hamas et de l’éclatement de la guerre.

Le syndicat cherche également à obtenir un accord salarial collectif, un des principaux points d’achoppement dans les négociations, alors que le gouvernement a fait pression pour obtenir des contrats individuels pour les enseignants dans un contexte de pénurie budgétaire.

Les pourparlers de la dernière chance qui ont eu lieu samedi n’ont pas progressé.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’est engagé à ne pas payer les enseignants en grève, tandis que Kann a rapporté que le syndicat disposait de millions de shekels dans un fonds de compensation qu’il pourrait utiliser pour payer les grévistes, bien que des sources du ministère des Finances aient estimé que ce fonds n’était pas suffisant pour durer plus de quelques jours.

Les grèves liées à des conflits salariaux retardant le début des cours sont devenues monnaie courante en Israël.

L’année dernière, à quelques heures du début des cours, les enseignants du secondaire et les représentants du gouvernement avaient conclu un accord pour augmenter les salaires, évitant ainsi une menace de grève qui aurait retardé la rentrée.

Mais le gouvernement n’a pas honoré ces accords, invoquant les coupes budgétaires imposées par la guerre.

Pour le budget 2024, des millions de shekels de financement destinés aux ministères de l’Éducation, des Finances, de la Sécurité nationale, de la Santé et des Affaires sociales ont été réaffectés aux résidents évacués du sud et du nord dans le cadre de la guerre en cours à Gaza.

Le ministère de l’Éducation a ainsi dû faire face à une coupe budgétaire à hauteur de 38 283 000 shekels au mois de juillet.