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Le syndicat des enseignants annonce une grève pour la rentrée scolaire

Ran Erez est ouvert aux négociations avec les ministères de l'Éducation et des Finances, mais a souligné que le gouvernement doit "apporter une offre que nous puissions accepter"

Le ministre de l'Éducation Yoav Kisch,à gauche, et le chef du syndicat des enseignants  Ran Erez, rà droite. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre de l'Éducation Yoav Kisch,à gauche, et le chef du syndicat des enseignants Ran Erez, rà droite. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Ran Erez, président de longue date du Syndicat des enseignants du secondaire, a déclaré mercredi qu’il appelait à une grève pour le 1er septembre, jour de la rentrée scolaire 2024-2025, après que les négociations sur les salaires et les contrats des enseignants ont échoué.

« Le 1er septembre, le Syndicat des enseignants ne débutera pas l’année scolaire. Nous sommes en grève », a-t-il déclaré dans une interview avec la chaine publique Kan.

Erez a déclaré qu’il était toujours ouvert aux négociations avec le ministère de l’Éducation et le ministère des Finances, mais il a souligné que le gouvernement devait « nous apporter une offre que nous puissions accepter ».

« Il n’y a actuellement aucune date pour une nouvelle réunion. Ils sont en train de gagner du temps. Le gouvernement ne veut pas payer ; il veut une grève. »

Cette annonce a eu lieu alors que le syndicat s’est engagé dans des négociations – actuellement dans l’impasse – avec les ministères de l’Éducation et des Finances. Les inspecteurs réclament des hausses de salaire rétroactives et autres avantages qui avaient été convenus avant le début de l’année scolaire 2023-2024 – des mesures qui avaient été reportées après le 7 octobre et le début de la guerre à Gaza.

Le syndicat demande également un accord collectif sur les salaires – un point de friction majeur dans les pourparlers – tandis que le gouvernement prône des contrats individuels pour les enseignants dans un contexte de déficit budgétaire.

Erez n’a pas fourni de détails sur la durée de la grève prévue. Les négociations salariales menant à des menaces de retarder la rentrée – souvent mises à exécution – sont monnaie courante en Israël.

Le syndicat des enseignants représente les professeurs de collège et de lycée. Selon les statistiques fournies par le ministère de l’Éducation, environ 514 000 élèves sont inscrits dans les lycées pour la prochaine année scolaire et 335 000 dans les collèges.

L’année dernière, à quelques heures du début des cours, les enseignants du secondaire et les représentants du gouvernement avaient conclu un accord pour augmenter les salaires, évitant ainsi une menace de grève qui aurait retardé la rentrée.

Le président du Syndicat des enseignants du secondaire, Ran Erez, s’exprimant lors d’une réunion de la commission de Contrôle de l’État, à la Knesset, le 15 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Dans un communiqué de presse qui a été émis mardi avant l’annonce de la grève, le syndicat des enseignants du secondaire avait fait savoir que le ministère de l’Éducation et le ministère des Finances ne voulaient pas renoncer à leur projet de conclure des contrats individuels avec les professeurs. Une mesure qui, selon le syndicat, entraînera une baisse des salaires, un turn-over plus important des enseignants et qui réduira la qualité de l’enseignement.

Le ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, est « le seul responsable » d’une éventuelle grève, a noté le communiqué de presse qui a indiqué que ses positionnements, dans le cadre des négociations, ont été présentés « sans aucune intention de compromis – une véritable manipulation médiatique ».

Dans le cadre de l’entretien accordé à la chaîne Kan, Erez s’en est pris à Kisch, en disant qu’il avait été nommé « de manière incorrecte » au poste de ministre de l’Éducation parce que « personne ne lui a proposé d’autre fonction » pendant les pourparlers de coalition qui avaient eu lieu, en 2022, pour définir quelle serait la formation du gouvernement.

Kisch, membre du parti du Likud au pouvoir, ancien pilote de l’armée de l’air et ancien pilote du transporteur aérien El Al, n’avait jamais travaillé dans le secteur de l’éducation avant de devenir ministre.

« Je suis désolé pour lui », a continué Erez, notant que Kisch rencontrait « de nombreux problèmes mais rien ne se passe… C’est un pantin, une marionnette du ministère des Finances ».

Vue d’une école vide à Tel Aviv, pendant une grève du Syndicat des enseignants, le 19 juin 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Dans un courrier adressé mercredi aux enseignants, Kisch a souligné certaines propositions faites par le gouvernement pour éviter une grève, dénonçant « l’insistance inutile placée par Ran Erez et par le syndicat des enseignants concernant les contrats personnels » – une insistance qui, selon lui, a fait échouer toute avancée dans le cadre des négociations.

Ce genre de contrat « est une pratique convenue, qui maintient la stabilité et l’équité » sur le lieu de travail et qui entre dans le cadre des accords salariaux dans un grand nombre de bureaux gouvernementaux, a affirmé Kisch.

« Mon sentiment personnel, c’est que cela n’aurait pas eu d’importance que le problème des ‘contrats personnels’ soit supprimé de l’agenda », a écrit le ministre de l’Éducation. « Pendant toutes les négociations… des propositions variées ont été soumises et à chaque fois, des progrès ont été effectués sur une question ou sur une autre mais dès la réunion suivante, le syndicat est toujours revenu à son positionnement initial », a-t-il fait remarquer.

« Indépendamment de ce que nous pourrons offrir, selon moi, Ran Erez et le syndicat dont il est à la tête choisiront de se mettre en grève », a estimé Kisch.

Il a demandé à Erez de renoncer à cette grève qui « portera atteinte au système de l’éducation tout entier… et qui aura de graves répercussions sur les élèves et sur leurs parents ».

Pour le budget 2024, des millions de shekels de financement destinés aux ministères de l’Éducation, des Finances, de la Sécurité nationale, de la Santé et des Affaires sociales ont été réaffectés aux résidents évacués du sud et du nord dans le cadre de la guerre en cours à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.

Le ministère de l’Éducation a ainsi dû faire face à une coupe budgétaire à hauteur de 38 283 000 shekels au mois de juillet.

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