Les négociations salariales dans l’impasse, pas de rentrée scolaire – syndicat
Le ministère des Finances accuse les enseignants d'avoir refusé de parvenir à un accord ; le syndicat affirme que le ministère a tenu des négociations "pour la forme"
Les négociations salariales entre le Syndicat des enseignants et les représentants du gouvernement pour les enseignants du secondaire se seraient soldées par une impasse jeudi, deux semaines seulement avant le début de l’année scolaire le 1er septembre, le chef du syndicat avertissant que « l’école n’ouvrira pas cette année ».
Le site d’information Ynet a cité le chef du syndicat, Ran Erez, qui a déclaré que le ministre des Finances et le commissaire aux salaires du ministère des Finances avaient indiqué qu’il n’y avait pas de budget pour permettre des négociations salariales.
« Comme nous l’avions prévenu, le ministère des Finances a organisé des négociations uniquement pour sauver les apparences, sans intention de parvenir à des accords », a déclaré Erez.
Il a ajouté que le commissaire adjoint aux salaires a accusé pendant la réunion le ministre des Finances Bezalel Smotrich d’être revenu sur son engagement de payer des augmentations de salaire rétroactives à partir de septembre 2023 en raison d’un manque de fonds pour les lycéens et les enseignants.
Le ministère des Finances aurait rétorqué que le Syndicat des enseignants a poursuivi son refus de conclure des accords et a même élargi le différend ».
Le ministère a à son tour reproché au syndicat de se mettre en travers de ce qu’il a appelé un « excellent accord » qui apporterait de la stabilité au système scolaire durant « cette période compliquée ».
« Nous continuerons à tout faire pour offrir au système scolaire la stabilité dont il a besoin, pour introduire des outils avancés pour son développement et pour garantir d’excellentes conditions d’emploi aux enseignants et aux administrateurs », a assuré le ministère.
Pour le budget 2024, des millions de shekels de financement destinés aux ministères de l’Éducation, des Finances, de la Sécurité nationale, de la Santé et des Affaires sociales ont été réaffectés aux résidents évacués du sud et du nord dans le cadre de la guerre en cours à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
Le ministère de l’Éducation a dû faire face à une réduction de plus de 38 millions de shekels en juillet.
En février 2023, le Syndicat des enseignants du secondaire avait annoncé une grève en réponse à la commission des Finances de la Knesset qui souhaitait lancer des contrats individuels pour les enseignants pour l’année scolaire 2024, au lieu d’un accord salarial collectif.
Le ministre de l’Éducation Yoav Kisch a été cité par i24news mercredi, déclarant que d’autres questions devaient être résolues en plus des contrats, bien qu’il ne soit pas clair de quelles questions il s’agit.
« Ceux qui menacent de ne pas commencer l’année scolaire sont complètement déconnectés de la réalité israélienne […] L’année scolaire doit commencer, c’est notre devoir national envers les élèves, les enseignants et les parents », a écrit Kisch sur le réseau social X jeudi soir. Il a ensuite assuré que les négociations se poursuivraient et qu’un accord serait conclu.
Toutefois, le journal financier The Marker a indiqué qu’aucune autre négociation n’était prévue à ce stade.
Plus tôt dans la journée de jeudi, Kisch a déclaré à 103FM qu’il voyait deux menaces pour la rentrée scolaire à la date prévue : « La guerre dans le nord […] et les négociations avec Ran Erez. »
« Ce sera un scandale si Ran n’accepte pas une bonne offre », a déclaré Kisch dans l’interview, ajoutant qu’une décision de se mettre en grève serait irresponsable.
Les négociations salariales qui menacent de retarder la rentrée scolaire sont très fréquentes en Israël. L’année dernière, à quelques heures du début de l’année scolaire 2023-2024, les enseignants du secondaire et les représentants du gouvernement avaient conclu un accord pour augmenter les salaires, évitant ainsi une menace de grève qui aurait retardé la rentrée.
C’était la deuxième année consécutive qu’une grève était évitée au dernier moment, après qu’un syndicat d’enseignants distinct représentant les enseignants du primaire et du secondaire avait failli retarder le début de la rentrée 2022-2023 avant que le Trésor n’accepte d’augmenter également leurs salaires.