Les États-Unis fustigent Smotrich, qui s’oppose à l’accord de trêve en l’état

L’administration Biden ne permettra pas aux « extrémistes » – ce sera également le cas en Israël – de torpiller les négociations sur le cessez-le-feu et la remise en liberté des otages à Gaza, a déclaré vendredi le porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby. Il a accusé le ministre des Finances Bezalel Smotrich de faire des déclarations mensongères.

Kirby a expliqué que les affirmations faites par Smotrich – qui a estimé qu’un accord de cessez-le-feu constituerait une reddition au groupe terroriste palestinien du Hamas ou que les otages ne devraient pas être échangés contre des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël – sont « tout à fait erronées ». Il a ajouté que le ministre d’extrême-droite induisait le peuple israélien en erreur.

Kirby a noté que Smotrich « devrait avoir honte » de mettre en doute les intentions qui sont celles du président américain Joe Biden, déclarant que « l’idée que Biden soutiendrait un accord qui mettrait en péril la sécurité d’Israël est tout simplement erronée dans les faits ; elle est scandaleuse, elle est absurde ».

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Kirby a accusé Smotrich de « mettre en péril » les otages israéliens et américains dont la libération est prévue par l’accord, en adoptant un positionnement qui « va à l’encontre des intérêts en matière de sécurité nationale d’Israël à ce stade critique de la guerre ».

« Il tient ces propos au moment où le président Biden envoie l’armée américaine au Moyen-Orient pour défendre directement Israël contre une attaque potentielle de l’Iran ou d’autres groupes terroristes soutenus par l’Iran », s’est insurgé Kirby.

Les États-Unis et leurs alliés tentent depuis des mois de conclure un accord qui prévoit la mise en place d’un cessez-le-feu en échange de la remise en liberté des otages, mais ils se heurtent constamment à des obstacles de la part d’Israël et du Hamas.

Des manifestants protestant pour la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, devant le ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 7 août 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Les responsables américains estiment que la plus récente proposition est la plus à même de déboucher sur un accord s’agissant de libérer les femmes, les malades et les personnes âgées actuellement retenus en otage par le groupe terroriste palestinien à Gaza et ce depuis le pogrom du 7 octobre. Un cessez-le-feu d’au moins six semaines serait mis en place en contrepartie, première phase d’un accord en trois phases qui pourrait mettre un terme à la guerre.

« Nous voulons parvenir à un accord. Nous pensons qu’il est possible d’y parvenir […] Mais cela va nécessiter un certain esprit de leadership de la part de toutes les parties et aussi quelques compromis », a déclaré Kirby aux journalistes.

Les dirigeants des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar avaient appelé jeudi Israël et le Hamas à se rencontrer pour des pourparlers le 15 août afin de finaliser l’accord de « trêve contre libération d’otages ».

Smotrich avait dénoncé cette proposition qui, selon lui, crée une « symétrie illusoire » entre les otages israéliens et les « méprisables terroristes qui assassinent des Juifs » et qui seraient libérés.

« Ce n’est vraiment pas le moment de tomber dans un piège dangereux qui verrait les ‘médiateurs’ nous dicter une ‘formule’ et nous imposer un accord de capitulation qui arrêterait la guerre avant la destruction des nazis du [Hamas] et leur permettrait de se rétablir et de recommencer à assassiner des Juifs », avait-il affirmé.

« Ses arguments sont totalement erronés », a rétorqué Kirby.

Le Premier ministre benjamin Netanyahu, à gauche, et le ministre des Finances Bezalel Smotrich lors d’un vote sur le budget à la Knesset, le 7 février 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Si la critique des États-Unis, principal allié d’Israël, a été inhabituellement forte, Smotrich a souvent suscité l’indignation de la communauté internationale par ses propos jugés polémiques.

En début de semaine, il avait laissé entendre qu’il serait justifié d’affamer la population de Gaza tant que les otages israéliens ne seraient pas libérés, tout en affirmant que le monde ne laisserait pas Israël agir de la sorte.

Les trois pays, qui tentent de négocier un accord, ont expliqué dans un communiqué commun que les pourparlers pourraient avoir lieu la semaine prochaine à Doha ou au Caire.

La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouveraient toujours à Gaza – notamment les corps sans vie de 39 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.

Il resterait 111 otages qui avaient été capturés par le Hamas, le 7 octobre, à Gaza – tous ne seraient plus en vie – après la libération de 105 civils des geôles du groupe terroriste pendant une trêve d’une semaine, fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Sept otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 24 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui avaient été tués accidentellement par l’armée.