Israël en guerre - Jour 566

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« Ils veulent absolument un génocide »

Yvan Attal : l’identité palestinienne s’est construite en miroir d’Israël

L'acteur et réalisateur accuse le Hamas d'avoir tué la possibilité de la paix et fustige l'électorat et les élus « totalement antisémites » de La France insoumise ; Xavier Dolan traite Attal « d'abruti »

L'acteur et réalisateur Yvan Attal, invité sur Radio J dans l'émission « Les Enfants de la République » de Frédéric Haziza, le 30 mars 2025. (Capture d'écran Youtube / Radio J / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
L'acteur et réalisateur Yvan Attal, invité sur Radio J dans l'émission « Les Enfants de la République » de Frédéric Haziza, le 30 mars 2025. (Capture d'écran Youtube / Radio J / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

« Ils veulent absolument un génocide parce qu’ils pensent que le monde nous a donné Israël après la Shoah, donc après un vrai génocide ». Voilà une phrase qui n’a pas fini de faire parler et qui a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux ces derniers jours.

Après plus d’un an et demi de guerre à Gaza et d’une recrudescence de l’antisémitisme en France comme dans le reste du monde, l’acteur et réalisateur Yvan Attal a partagé à nouveau son sentiment sur la situation dans un cri du cœur prononcé au micro de Frédéric Haziza sur Radio J, le 30 mars 2025.

« Depuis 1948, le peuple palestinien s’est construit en miroir de l’État d’Israël. Ils ont voulu se réapproprier notre histoire. Ils ont envie d’être nous. Même notre Shoah, ils nous l’envient », a-t-il affirmé.

« Quand on donne un territoire à quelqu’un et qu’il l’utilise pour faire la guerre avec vous… il faut bien admettre que les Israéliens sont traumatisés, c’est difficile aujourd’hui de donner des territoires », a déclaré Attal qui reconnait cependant qu’en matière de territoires, « il faut faire des concessions, mais ce n’est pas qu’à Israël de faire des concessions ».

Depuis le 7 octobre 2023, l’acteur, qui est né à Tel Aviv, s’est déjà plusieurs exprimé sur la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par le massacre perpétré par le groupe terroriste dans le sud d’Israël, ainsi que sur la montée de l’antisémitisme qui en a résultée en France.

En janvier 2024, il avait ainsi déclaré « qu’on assiste à une orgie d’antisémitisme, tout le monde se gave. Sans antisémitisme, je serais moins Juif, mais on me renvoie à ça toute la journée ».

Dimanche, sur Radio J, Yvan Attal s’est à nouveau révolté contre l’antisémitisme, aussi bien en France qu’au sein de la population palestinienne. « Quand on entend, en France, ‘Intifada de Gaza à Paris’, ça veut dire quoi ? On est Israéliens ici ? », s’est-il insurgé. « Il n’y a pas de conflit israélo-palestinien, il y a des antisémites. C’est tout. »

« Ça ne les intéresse pas d’avoir un territoire. Ce qui les intéresse, c’est d’anéantir Israël, de ne plus avoir de présence juive là-bas. Donc c’est une question d’antisémitisme. »

« Il semblerait enfin qu’il y ait une révolte, et je suis étonné de voir que le monde ne saute pas dessus pour aider les Palestiniens », a estimé le réalisateur en réaction aux manifestations palestiniennes anti-Hamas qui ont eu lieu de manière sporadique à Gaza. « On se rend compte que la souffrance palestinienne, elle intéresse peu de gens en réalité. »

Des Palestiniens participant à une manifestation anti-Hamas, appelant à la fin de la guerre avec Israël, à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, le 26 mars 2025. (Crédit : AFP)

Interrogé sur le rôle du parti La France insoumise dans la montée de l’antisémitisme, Yvan Attal s’est fait le relais des accusations d’antisémitisme qui pèsent sur le parti d’extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui enchaîne les propos polémiques sur le sujet.

« Je n’en ai plus rien à foutre de parler de Mélenchon, je n’ai pas envie de lui faire de la pub. C’est un antisémite, lui, et toute sa bande », a-t-il fustigé, avant d’ajouter : « Je veux bien, à la limite, croire qu’ils ne sont pas antisémites, mais alors qu’ils se débarrassent des vrais antisémites à côté d’eux, […] de tout cet électorat qui est totalement antisémite et de certains élus ».

Au sujet de son identité, Yvan Attal a tenu à souligner le rapprochement entre l’identité juive séfarade — ses parents sont originaires de l’Algérie — et l’identité arabe. « Qu’est-ce que ça veut dire ‘Juif séfarade’ ? Je suis un Juif arabe », avant d’ajouter : « Culturellement […] il faut essayer quand même de se rapprocher une bonne fois pour toute. Parce qu’on est proche ! […] Je me sens arabe, je suis un Juif arabe. Il faut dire que ça existe les Juifs arabes ».

Au cours de l’entretien, Attal a également évoqué le moment à partir duquel il a commencé à être qualifié de « franco-israélien » — ce qu’il est par ailleurs, mais n’a pas toujours été présenté de cette façon. « Sur Wikipédia, avant de faire ‘Ils sont partout‘, un film sur les clichés antisémites, avant de faire ça, j’étais un acteur et réalisateur français. Une fois que j’ai fait ‘Ils sont partout’, je suis devenu un acteur et réalisateur franco-israélien », a-t-il déclaré, précisant qu’il faut se « méfier » de ce qui est écrit sur la plateforme encyclopédique en ligne.

L’Anti-Defamation League (ADL) américaine a récemment alerté sur l’existence d’une campagne coordonnée de contributeur de Wikipédia visant à introduire dans l’encyclopédie collaborative des préjugés antisémites et anti-israéliens généralisés depuis le 7 octobre.

Mais les propos d’Yvan Attal au sujet de la Shoah et du « génocide » à Gaza ont créé la polémique. Au-delà des internautes anonymes, qui ont réagi en nombre en usant parfois l’insulte, l’immense réalisateur canadien Xavier Dolan a lui aussi donné son avis sur son compte Instagram, estimant que « Yvan Attal est un complet abruti ».

« Un tissu de mensonges, d’illusions, d’idées démentes, d’incompréhension pure de l’histoire, de totale inculture », a ajouté Dolan.

Manuel Bombard, le coordinateur national de La France insoumise, que Attal a directement mis en cause, a quant à lui jugé qu’il n’avait « jamais entendu quelque chose d’aussi ignoble ».

Lors de son interview sur Radio J, Attal a par ailleurs révélé qu’il préparait un film sur la traque de Klaus Barbie après la Seconde Guerre mondiale pour la plateforme Netflix.

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