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Hasbara : Katz critiqué pour ses insultes « infantiles » de dirigeants mondiaux sur X

Selon des experts, l'habitude du ministre de tourner en dérision les chefs d'État sur les réseaux sociaux est inefficace et "ne fait qu'ajouter de l'huile sur le feu"

Illustration : Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, à Jérusalem, le 19 février 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Illustration : Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, à Jérusalem, le 19 février 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

L’art du troll d’Israel Katz a fait sourciller de nombreux diplomates publics, dont le célèbre Eylon Levy.

« Les tweets du ministre des Affaires étrangères sont assez infantiles », a déclaré Levy à la Douzième chaîne mercredi. « Je ne sais pas qui a dit au ministre Katz que l’intelligence artificielle était la prochaine technologie de la diplomatie publique et qu’elle devait être utilisée, mais les tweets qui insultent les dirigeants étrangers nous nuisent. »

Le flux du ministre des Affaires étrangères sur le réseau social X est une série de montages et d’images générées par l’intelligence artificielle (IA) ciblant les dirigeants mondiaux critiques à l’égard d’Israël.

Levy s’est particulièrement opposé au tweet datant du 28 juillet de Katz en réponse à la menace manifeste du président turc Recep Tayyip Erdogan d’envahir Israël à cause de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.

« Erdogan prend le chemin de Saddam Hussein et menace d’attaquer Israël », avait alors commenté Katz. « Il devrait simplement se rappeler ce qui s’est passé là-bas et comment cela s’est terminé. »

Les États-Unis avaient destitué Hussein en 2003 et l’Irak avait pendu l’ancien homme fort trois ans plus tard.

« Je ne comprends pas l’état d’esprit du ministre des Affaires étrangères », a déclaré Levy. « Menace-t-il la Turquie d’une invasion américaine ? Quel est le but de ce tweet ? Cela ne semble pas être la manière d’engager les États-Unis dans une question vraiment brûlante. »

Levy est le chef du Bureau du porte-parole des citoyens israéliens, un groupe privé de militants de la hasbara – ou « plaidoyer » en hébreu.

Eylon Levy surpris lors d’un entretien avec Sky news, en novembre 2023. (Crédit : Capture d’écran X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Jusqu’en mars, il a dirigé les efforts de sensibilisation du gouvernement en langue anglaise et est devenu très populaire suite à une interview accordée en novembre dernier à Sky News, lors de laquelle sa réaction à une question choquante est devenue ensuite virale.

D’autres diplomates publics chevronnés ont partagé l’évaluation de Levy sur Katz. Yoseph Haddad, un militant de la hasbara très actif en langue arabe, a déclaré à la Douzième chaîne que la conduite de Katz « est essentiellement une blague sur les réseaux [sociaux] arabes ».

« Un militant de la hasbara peut se permettre de parler ainsi sur les réseaux sociaux », a déclaré Haddad. « Un ministre des Affaires étrangères est censé le faire de la manière beaucoup plus digne d’un homme d’État. »

Certains des messages les plus controversés de Katz – qui auraient été « accueillis avec un mélange de perplexité et de sourcils froncés » au ministère des Affaires étrangères – ont été publiés fin mai, en réponse à la décision de l’Espagne, de l’Irlande et de la Norvège de reconnaître un État palestinien.

Le ministre des Affaires étrangères s’est attiré les foudres de Dublin et de Madrid pour avoir mis en ligne des vidéos de flamenco et de danseuses irlandaises encore générées par l’IA, accompagnées de légendes affirmant que le Hamas remerciait les deux pays pour leur geste pro-palestinien.

Shaï Atias, chercheur en sciences politiques à l’Université de Bar Ilan, est favorable à l’utilisation de l’IA, mais émet quelques réserves.

« Israël doit développer des outils d’IA pour renforcer la diplomatie israélienne », a déclaré Atias. « Dans la situation actuelle, il y a un oui et un non. » Un non catégorique, par exemple, pour « ridiculiser la culture irlandaise ». « Dès que les choses ressemblent à des insultes de cour d’école pour enfants, cela ne fonctionne pas pour nous », a déclaré Atias.

Michael Oren, ancien ambassadeur d’Israël aux États-Unis, a déclaré que la diplomatie israélienne devait donner la priorité à la substance.

Dans le cas du tweet de Katz contre la Turquie, membre de l’OTAN, il existait des moyens plus efficaces pour Israël, partenaire de l’OTAN, de s’opposer aux menaces d’Erdogan, a estimé Oren.

« Cela ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu, et ce n’est pas ce dont on a besoin en ce moment », a déclaré Oren.

« Une réponse ne remplace pas l’action, et il y a de la place pour l’action. Je fais confiance à l’ambassadeur Mike Herzog pour savoir ce qu’il faut faire », a ajouté Oren, en faisant référence à l’actuel envoyé d’Israël à Washington.

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