Des diplomates israéliens déplorent le trolling en ligne « bizarre et inefficace » de Katz
Le ministre des Affaires étrangères aurait pris d’assaut les réseaux sociaux pour dénoncer les politiques et les gouvernements étrangers qui lui déplaisent
Plusieurs diplomates israéliens se sont exprimés anonymement contre leur supérieur, le ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, qui a adopté l’habitude peu diplomatique de troller des pays sur les réseaux sociaux pour dénoncer les politiques avec lesquelles il n’est pas d’accord.
Katz trolle régulièrement la Turquie et son président Recep Tayyip Erdogan, qui a lui comparé à plusieurs reprises le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Hitler. Il a également accusé Ankara de génocide à l’encontre de la minorité arménienne, un génocide qu’Israël a pourtant toujours refusé de reconnaître officiellement.
Suite à la reconnaissance de l’État de Palestine par l’Espagne, la Norvège et l’Irlande, Katz s’en est pris à ces trois pays sur le réseau X.
Il a publié une vidéo qui compilait des images de l’assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre avec un couple de danseurs de flamenco, accompagnée de la légende « Hamas : Gracias España [Merci l’Espagne] ».
.@sanchezcastejon, Hamas thanks you for your service. pic.twitter.com/Pkdp5diHRX
— ישראל כ”ץ Israel Katz (@Israel_katz) May 26, 2024
Selon le quotidien Financial Times, cette stratégie de diplomatie publique « a été accueillie avec un mélange de perplexité et de froncements de sourcils » au sein du cabinet de Katz.
« Il n’y a, à mon avis, aucun autre ministre des Affaires étrangères qui fasse ce qu’il fait », a confié un diplomate au FT dans un article intitulé “Israel’s ‘trolling’ foreign minister confronts the world.” (Le ministre des Affaires étrangères d’Israël affronte le monde en « trollant »).
« C’est juste bizarre… Je suppose qu’il est convaincu que ça marche… Mais ce n’est pas efficace. C’est perçu comme agressif et offensif, et non comme un moyen de communication efficace », a indiqué un autre diplomate au quotidien britannique.
D’autres diplomates ont précisé au FT que cette approche peu diplomatique découlait du rôle limité de Katz dans le processus décisionnel, étant donné que Netanyahu gère la plupart des contacts d’Israël avec les pays étrangers et que Katz ne fait pas non plus partie du puissant cabinet de guerre.
« C’est une façon pour lui de faire du bruit et d’être vu », a déclaré un des diplomates, qui a reconnu le manque général d’importance accordé au ministère des Affaires étrangères.