Interrogé sur le bilan civil à Gaza, un officiel du Hamas interrompt brutalement son interview avec CNN

Le membre du bureau politique du Hamas Osama Hamdan a mis soudainement fin à un entretien avec CNN, samedi, alors que le correspondant de la chaîne, Jim Sciutto, lui demandait si le groupe acceptait de prendre la responsabilité du bilan meurtrier palestinien, côté civils, en raison de l’utilisation par l’organisation terroriste des infrastructures civiles dans le cadre de la guerre contre Israël, une guerre qui avait été déclenchée par le pogrom du 7 octobre.

Avant que Hamdan ne mette un terme à la conversation, Sciutto avait essayé, en vain, d’obtenir du représentant du Hamas, qui vit à Doha, des réponses aux propos tenus par certains Palestiniens de la bande, qui blâment le groupe terroriste pour les destructions survenues au sein de l’enclave côtière au cours du conflit.

Hamdan a accusé Sciutto, qui l’interrogeait depuis Tel Aviv, d’avoir adopté le narratif israélien.

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« Le Hamas regrette-t-il aujourd’hui le massacre commis le 7 octobre sur le sol israélien ? », a interrogé Sciutto.

« Eh bien, il me semble que vous accordez aux Israéliens le droit de tuer des Palestiniens quand vous nous demandez si nous éprouvons des regrets pour ce qu’a fait Israël », a rétorqué Hamdan. « Il faut que vous compreniez que cela fait 76 ans qu’Israël tue des Palestiniens ».

Quand Sciutto a précisé qu’il couvrait l’information, dans la région, depuis plus de vingt ans, Hamdan a accusé le journaliste américain de n’avoir abordé le conflit qu’à travers « la vision israélienne ».

« Vous n’avez pas vu les Israéliens tuer des milliers de Palestiniens depuis deux décennies », a-t-il déclaré, affirmant que Sciutto détournait le regard des milliers de Palestiniens qui ont trouvé la mort lors des guerres de 2008 et de 2014 à Gaza.

« En fait, j’étais là en 2014 et en 2008 », a alors fait remarquer Sciutto qui a ajouté que CNN avait couvert « de très près » les morts palestiniennes du côté des civils.

« Ce que vous dites n’est pas factuellement vrai. J’étais là lors de ces deux conflits. Ma question est la suivante : Est-ce que le Hamas accepte d’assumer une responsabilité dans les morts au sein de sa propre population à Gaza ? »

« Vous ne pouvez pas à la fois poser une question et apporter vous-même la réponse à cette question. Soit vous me laissez répondre, soit vous terminez vous-même ce que vous avez à dire en déroulant tous vos éléments de langage », s’est agacé Hamdan.

Au cours de l’interview, Hamdan a aussi blâmé Israël pour l’échec des Accords d’Oslo qui avaient été signés en 1993.

Mais le Hamas s’était opposé au processus de paix des années 1990, lançant une série d’attentats terroristes meurtriers au moment même où l’État juif négociait avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Illustration : Des personnes cherchant des objets récupérables après un raid israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 juin 2024. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Hamdan a aussi accusé Israël de chercher à faire partir tous les Palestiniens et il a évoqué les centaines de personnes qui ont été tuées en Cisjordanie depuis le 7 octobre – où, a-t-il affirmé de manière mensongère, le Hamas n’est pas présent…

Le groupe terroriste revendique souvent des attaques lancées contre des Israéliens en Cisjordanie. Le drapeau de l’organisation terroriste fait également des apparitions fréquentes lors des manifestations organisées sur le territoire.

ENFIN, cnn n’est pas connu pour être un média particulièrement pro-Israël – au contraire.

Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, plus de 630 Palestiniens ont perdu la vie en Cisjordanie depuis le 7 octobre – à cette date, des milliers de terroristes placés sous la direction du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, semant la désolation. Ils avaient massacré près de 1200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.

Israël a lancé sa campagne militaire contre le groupe terroriste en réponse à ce pogrom.

De son côté, l’armée israélienne affirme que la vaste majorité des Palestiniens qui ont été tués en Cisjordanie, depuis le début de la guerre, étaient des hommes armés qui ont été abattus lors d’échanges de coups de feu, au cours d’émeutes ou au moment où ils commettaient des attentats terroristes.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.