Israël en guerre - Jour 563

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La Knesset adopte le texte préalable au budget ; les haredim font marche arrière

Le retour de Ben Gvir dans la coalition désamorce la menace de Yahadout HaTorah de faire échouer le budget de l'État pour 2025 si la loi exemptant les étudiants des yeshivot d'armée n'est pas adoptée

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les législateurs de la coalition assistent à un vote sur le budget de l'État pour 2025 en séance plénière de la Knesset, le 19 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les législateurs de la coalition assistent à un vote sur le budget de l'État pour 2025 en séance plénière de la Knesset, le 19 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Après une nuit de débat interrompue par le tir d’un missile houthi depuis le Yémen, les législateurs ont voté tôt jeudi matin par 63 voix contre 50 en faveur de la lecture finale de la loi dite des « arrangements économiques », une étape clé dans l’adoption du budget de l’État pour 2025.

Ce texte, qui détermine la manière dont les fonds seront décaissés, est généralement la dernière étape avant l’adoption du budget.

En faisant l’éloge de son adoption, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a affirmé que la mesure comprenait des « sommes massives » pour les réservistes de l’armée israélienne et pour la réhabilitation du nord et du sud du pays, ravagés par la guerre.

« Nous apportons une réponse à tous les besoins sur le front et à l’arrière, en soutenant les réservistes à des niveaux sans précédent, car ils le méritent », a déclaré Smotrich, en faisant valoir que malgré la « guerre la plus longue et la plus coûteuse » de l’histoire d’Israël, l’économie nationale « est forte et résiliente ».

Les politiciens de l’opposition, en revanche, ont accusé la coalition d’allouer de vastes sommes à des ministères inutiles et à des causes ultra-orthodoxes afin de maintenir le gouvernement au pouvoir aux frais des contribuables.

En vertu de la loi sur les arrangements, le budget de l’État pour 2025 atteindra 619 milliards de shekels.

La loi-cadre sur le budget de l’État, qui a également été approuvée par 62 voix contre 50 tôt jeudi matin, a fixé la limite du déficit à 4,7 % du PIB et a augmenté les dépenses publiques d’environ 70 milliards de shekels, soit une augmentation de 13,6 % par rapport à 2024.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich présidant une réunion de son parti HaTzionout HaDatit, à la Knesset, le 3 mars 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Si la coalition ne fait pas adopter le budget d’ici le 31 mars, la Knesset sera automatiquement dissoute – conformément à la loi – et de nouvelles élections seront convoquées. La commission des Finances de la Knesset devrait faire avancer le budget jusqu’à ses lectures finales dimanche, un peu plus d’une semaine avant la date limite.

Un budget controversé

Les députés de l’opposition ont vivement critiqué le gouvernement pour son intention de réduire de près de 3 milliards de shekels les budgets de plusieurs ministères, affectant ainsi les salaires des travailleurs du secteur public notamment les enseignants et les travailleurs sociaux, sans pour autant toucher aux fonds destinés aux établissements d’enseignement ultra-orthodoxes.

Dans le même temps, le cabinet a récemment approuvé l’allocation de 5 milliards de shekels de fonds discrétionnaires de la coalition, dont 1,27 milliard de shekels pour les yeshivot ultra-orthodoxes.

En outre, la chaîne N12 a rapporté lundi que plusieurs ministères précédemment classés comme superflus par les experts financiers devraient recevoir une augmentation substantielle de leur financement de dernière minute dans le budget de l’État pour 2025.

Il s’agit notamment d’une augmentation de 194 % du budget du ministère des Implantations et des Missions nationales d’Orit Strock et d’une augmentation de 321 % de celui du ministère de Jérusalem et du Patrimoine de Meir Porush.

Le député Moshe Gafni dirige un vote lors d’une réunion de la commission des Finances, à la Knesset, à Jérusalem, le 10 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Pendant la séance plénière nocturne, le chef de l’opposition Yair Lapid a accusé, le gouvernement de faire de la politique au détriment du bien-être des contribuables.

« Si la situation économique d’Israël n’a jamais été aussi bonne, pourquoi avez-vous augmenté les impôts ? Si vous n’aviez pas distribué des millions de fonds de coalition, vous n’auriez pas eu besoin d’augmenter la TVA, et tous les citoyens israéliens n’auraient pas vu les prix augmenter au supermarché », a-t-il déclaré.

« Vous avez augmenté les impôts non pas à cause de la guerre, mais pour dépenser l’argent pour vous-mêmes », a accusé Lapid.

Benny Gantz, le chef du parti d’opposition HaMahane HaMamlahti, a aussi accusé le gouvernement d’avoir adopté un budget visant à assurer sa propre stabilité politique.

« Comment se fait-il qu’il y ait des milliards pour les fonds de la coalition, mais qu’après une si grande catastrophe, il n’y ait pas de plan qui transformera le Néguev occidental et le nord en une image de notre victoire ? Comment est-il possible d’augmenter les impôts, de réduire l’éducation et de ne pas donner un petit exemple personnel et de fermer 4 ou 5 ministères inutiles », a-t-il demandé, accusant le gouvernement de « ne pas avoir été à la hauteur de la situation ».

Le vice-ministre Avi Maoz, seul législateur représentant le parti anti-LGBTQ Noam, s’est également opposé à la loi sur les arrangements, et a menacé de démissionner en raison de ce qu’il a qualifié de discrimination à l’encontre des établissements d’enseignement religieux sionistes.

Dans une vidéo publiée sur Twitter avant le vote de mercredi, Maoz s’est plaint du fait que les réservistes religieux de l’armée israélienne qui ont combattu pendant des mois doivent « payer une fortune pour l’éducation de leurs enfants, qui était censée être incluse dans la loi sur l’éducation gratuite et obligatoire ».

Déclarant qu’il « ne peut plus rester silencieux face au préjudice continu » causé aux réservistes, Maoz a déclaré qu’il voterait contre le budget et démissionnerait si cette « injustice n’était pas corrigée d’ici lundi ».

Un revirement des haredim

L’adoption de la loi sur les arrangements et de la loi-cadre sur le budget de l’État a été rendue possible par la décision du président d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, de réintégrer la coalition après deux mois d’interrègne.

Quelques heures plus tôt, Ben Gvir et deux autres membres de son parti d’extrême droite, qui s’étaient auparavant opposés au budget, avaient prêté serment en tant que membres du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, portant la majorité de la coalition à 68 sièges sur les 120 que compte la Knesset et garantissant que les alliés ultra-orthodoxes du Premier ministre ne pourraient pas bloquer l’adoption des projets de loi, comme certains avaient menacé de le faire.

Dans une lettre adressée au Premier ministre au début du mois, trois députés appartenant à la faction hassidique Agoudat Israël du parti Yahadout HaTorah avaient averti qu’ils voteraient contre le budget à moins qu’une loi exemptant les étudiants des yeshivot du service militaire obligatoire ne soit adoptée au préalable.

Yitzchak Goldknopf à la Knesset, le 11 ovembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les législateurs ultra-orthodoxes ont été divisés sur leurs tactiques, le parti séfarade Shas et les membres de la faction non hassidique Degel Hatorah de Yahadout HaTorah s’opposant à l’approche conflictuelle d’Agudat Yisrael.

Après le retour de Ben Gvir, le chef de Yahadout HaTorah, Yitzchak Goldknopf, a semblé revenir sur ses menaces, tous les députés de sa faction Agudat Yisrael ayant voté en faveur de la loi sur les arrangements jeudi matin.

Selon le site d’information ultra-orthodoxe Kikar Hashabbat, le rabbin hassidique Gur avait chargé Goldknopf de signer un plan alternatif visant à faire pression sur Netanyahu, proposé par des membres de Degel Hatorah.

Ce plan verrait l’ensemble du parti Yahadout HaTorah s’unir pour menacer de se retirer du gouvernement à moins qu’il n’adopte un projet de loi d’exemption dans un délai de trois mois.

Un projet de loi traitant de la question du service des haredim dans l’armée israélienne, ou de leur absence de service, est actuellement bloqué au sein de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, dont le président, le député du Likud Yuli Edelstein, a déclaré que les besoins de l’armée israélienne devaient passer en premier et que la commission n’avancerait la législation que si elle répondait légitimement à ces besoins.

Tout effort visant à assurer son adoption rapide serait encore compliqué par les congés parlementaires d’un mois prévus au début du mois d’avril.

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