L’ex-PDG de SodaStream offre 100 000 dollars pour faire libérer les otages

Un entrepreneur a offert samedi une récompense pécuniaire aux Gazaouis qui rendraient à Israël des otages vivants, alors que des tracts largués au-dessus de la bande de Gaza apparemment par l’armée israélienne offraient l’immunité à ceux qui déposeraient les armes.

Dans un message vidéo diffusé en anglais et sous-titré en arabe, l’ancien PDG de SodaStream, Daniel Birnbaum, a promis une récompense financière à quiconque ramènerait des otages vivants en Israël.

« Cette année a été terrible. Il est temps de [la] conclure, il est temps de passer à autre chose », a-t-il déclaré dans la vidéo mise en ligne.

Faisant référence à la promesse d’immunité du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Birnbaum a déclaré qu’en outre, « quiconque livre de Gaza un otage israélien vivant recevra 100 000 dollars qui seraient payés soit en espèces, soit en bitcoins, selon votre préférence ».

Il a ajouté que l’offre ne serait valable que jusqu’à minuit mercredi soir et a fourni un numéro de téléphone où il pouvait être joint sur Telegram ou WhatsApp.

« N’attendez pas. Il est temps pour vous de prendre le contrôle de votre vie et de construire un avenir pour vous-même, pour votre famille et pour votre communauté. Faites-le aujourd’hui », a-t-il déclaré.

דניאל בירנבאום, מנכ"ל חברת סודהסטרים לשעבר במסר למי שמחזיקים בחטופים בעזה:
פרס כספי בסך 100 אלף דולר לכל מי שידאג להשבתו בחיים של חטוף או חטופה ישראלים. שתפו pic.twitter.com/t2UAEXs0vZ

— ????️????????חגית קלימן – Hagit Klaiman????????????️ (@klaiman14) October 19, 2024

S’adressant à la chaîne N12 dimanche, Birnbaum a déclaré que son offre découlait de son désir de faire plus pour aider les otages.

« Depuis plus d’un an, je me demande ce que je peux faire pour ces familles, pour les otages, et maintenant je vois ma chance, alors j’ai décidé de chercher moi-même les détenteurs d’otages et de leur faire une offre qu’ils ne peuvent pas refuser », a-t-il expliqué à la chaîne.

Il a ajouté que dans les 12 heures qui ont suivi la publication de la vidéo, il avait déjà reçu plus de 50 messages en arabe.

Beaucoup d’entre eux, a-t-il ajouté, provenaient de personnes qui le menaçaient, le maudissaient ou partageaient des contenus pornographiques, ce à quoi il s’attendait, mais certains étaient potentiellement authentiques et faisaient l’objet d’une enquête de la part des agences de sécurité.

Birnbaum a également indiqué qu’il avait été contacté par d’autres personnes désireuses de l’aider et que certaines d’entre elles avaient proposé de compléter ses récompenses financières, mais il n’a pas précisé de qui il s’agissait.

L’offre a été faite alors que des tracts présumés largués par des avions de Tsahal dans le sud de Gaza samedi montraient une photo du chef éliminé du Hamas, Yahya Sinwar, avec le message « Le Hamas ne gouvernera plus Gaza », et demandaient instamment la libération des otages, faisant écho au langage utilisé par Netanyahu quelques jours plus tôt.

« Yahya Sinwar a ruiné vos vies. Il s’est caché dans un tunnel sombre et a été éliminé lorsqu’il a tenté de fuir dans la panique. Quiconque déposera ses armes et remettra les otages sera autorisé à partir et à vivre en paix », pouvait-on lire sur le tract rédigé en arabe, selon des images circulant en ligne.

Bien qu’attribués à l’armée par Reuters et portant le logo de Tsahal, les tracts ont été conçus différemment des précédents avis de l’armée israélienne diffusés à Gaza et, plus récemment, au sud-Liban, qui sont souvent également publiés sur les réseaux sociaux.

IDF dropping leaflets in Khan Yunis, Gaza:

"Yahya Sinwar has ruined your lives. He hid in a dark tunnel and was eliminated when he attempted to flee in panic. Lay down your weapons, return the hostages, and live in peace.” pic.twitter.com/BPkYDfiXNK

— Vivid.???????? (@VividProwess) October 19, 2024

Les tracts indiquaient également aux habitants de Gaza une chaîne Telegram sans message et deux numéros de téléphone portable israéliens, mais ne précisaient pas qui pouvait être joint en les appelant ou en leur envoyant un message.

Le libellé des messages était similaire à une déclaration faite par Netanyahu jeudi après que Sinwar a été abattu par des soldats israéliens opérant à Rafah, dans le sud de Gaza près de la frontière égyptienne, la veille.

On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.

Photo d’illustration : Des manifestants appelant à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, peu après qu’Israël a confirmé l’élimination à Gaza du chef du Hamas, Yahya Sinwar, lors d’une manifestation devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 17 octobre 2024. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

Au cours des nombreux mois d’échec pour parvenir à un nouvel accord de « trêve contre libération d’otages », Sinwar a souvent été considéré comme l’obstacle incontournable à un accord qui verrait le retour des otages restants, ce qui a conduit de nombreuses personnes à espérer que son élimination jeudi pourrait ouvrir la voie à la conclusion d’un accord.

D’autres, en revanche, ne sont pas aussi optimistes, certains parents d’otages craignant que, Sinwar parti, il n’y ait plus personne au sein du Hamas avec qui négocier.

Samedi, des médias israéliens ont également indiqué qu’Israël craignait que le Hamas n’assassine des otages pour se venger de l’élimination de Sinwar, et Netanyahu aurait convoqué des consultations d’ urgence sur la sécurité aux quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, afin de discuter des moyens d’empêcher cette éventualité.