Israël craint que le Hamas ne tue les otages pour venger la mort de Sinwar – médias
Les consultations de Netanyahu ont porté sur cette crainte et qu'Israël a averti le Hamas de ne pas faire de mal aux otages ; le corps du chef terroriste pourrait servir de "monnaie d'échange" dans les pourparlers
Israël craint que le groupe terroriste palestinien du Hamas ne tue des otages pour venger l’élimination de son chef Yahya Sinwar, ont rapporté vendredi des médias israéliens.
Selon la chaîne N12, les consultations sur la sécurité convoquées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu aux quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, vendredi ont porté sur les efforts visant à empêcher les exécutions d’otages par vengeance. La chaîne a indiqué qu’Israël avait envoyé des avertissements « très durs » pour que les otages ne soient pas blessés, mais n’a pas précisé à qui ni comment le message avait été envoyé.
Le reportage a indiqué que l’on espérait que le fait que Sinwar ait été tué lors d’un affrontement aléatoire avec les troupes et non dans le cadre d’un assassinat planifié pourrait réduire la motivation des terroristes du Hamas à s’en prendre aux otages.
L’élimination de Sinwar, qui était considéré comme le principal obstacle à la conclusion de l’accord de « trêve contre libération d’otages », avait suscité l’espoir que sa mort permettrait de relancer et de faire progresser les pourparlers, longtemps bloqués.
Toutefois, Israël devra probablement attendre que le Hamas se dote d’une nouvelle direction avant de reprendre les pourparlers visant à obtenir la sécurité des otages et un cessez-le-feu à Gaza, a indiqué la chaîne N12, citant un haut responsable israélien.
Par ailleurs, CNN a cité des responsables israéliens qui ont déclaré que Jérusalem pourrait utiliser le corps du chef terroriste, qui est détenu dans un lieu secret en Israël, comme « monnaie d’échange » dans les négociations qui sont dans l’impasse depuis longtemps.
Les sources ont également déclaré à CNN qu’Israël craignait que la restitution du corps ne rallie ses partisans et que le lieu de sa tombe ne devienne un sanctuaire. Néanmoins, Israël serait prêt à inclure son corps dans un accord pour les otages.
Un responsable israélien a déclaré vendredi au Times of Israel que si le groupe terroriste tardait à élire une nouvelle direction centrale, Israël envisagerait de conclure des accords distincts avec les factions disparates du Hamas qui détiennent un petit nombre d’otages.
Le fonctionnaire a averti que Muhammad Sinwar, le frère cadet du chef terroriste et possible successeur, est tout aussi intransigeant que son frère décédé, qu’Israël et Washington avaient accusé de faire obstruction à l’accord de « trêve contre otages ».
Jeudi, Netanyahu avait indiqué dans une déclaration vidéo annonçant officiellement l’élimination de Sinwar qu’Israël épargnerait la vie des terroristes du Hamas détenant des otages s’ils déposaient les armes et libéraient leurs captifs.
Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré à la presse vendredi que l’élimination de Sinwar constituait un « point d’inflexion » dans la conclusion d’une trêve et d’un accord pour les otages, tout en ajoutant que les pourparlers n’avaient pas encore été relancés.
Rendant compte des consultations de Netanyahu vendredi, la chaîne N12 a également déclaré que l’élimination de Sinwar n’a pas altéré la détermination d’Israël à répondre à l’attaque de missiles balistiques de l’Iran du 1er octobre.
Sinwar a été tué lors d’une rencontre fortuite avec les troupes israéliennes opérant dans le sud de la bande de Gaza, à Rafah, mercredi. Vendredi, le Hamas a confirmé la mort de son chef, qui était l’architecte du pogrom du 7 octobre 2023 perpétré dans le sud d’Israël, au cours duquel quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle, ce qui a déclenché la guerre.
Au sein de la direction du groupe terroriste, Sinwar était considéré comme un partisan de l’Iran et aurait demandé l’aide de la République islamique et de son mandataire libanais, le Hezbollah, pour organiser cet assaut barbare. Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a commencé à attaquer les villes frontalières et les postes militaires israéliens dès le lendemain du pogrom.
Depuis fin septembre, Israël a intensifié ses opérations contre le Hezbollah, décimant pratiquement ses dirigeants. C’est au cours de cette escalade, que l’Iran a lancé sa deuxième attaque directe contre Israël.