Sergent-chef Eliran Abergel, 29 ans : ce policier n’a pas su qu’il avait eu un fils

Le sergent-chef Eliran Abergel, 29 ans, officier de l’unité de coordination des opérations de maintien de l’ordre, qui était originaire de Hadera, a été tué le 7 octobre 2023 alors qu’il luttait contre le Hamas qui avait pris d’assaut le kibboutz Beeri.

Le matin de l’attaque sanglante, Eliran était chez ses parents à Tibériade, en compagnie de son épouse, pour célébrer la fête de Simha Torah. Il s’était immédiatement dirigé vers le sud pour rejoindre ses camarades, qu’il avait retrouvés sur la ligne de front.

Eliran avait figuré parmi les premiers officiers qui s’étaient portés volontaires pour pénétrer dans le kibboutz Beeri, durement touché, au volant de l’une des deux jeeps blindées qui y étaient entrées en début d’après-midi.

Peu après son entrée dans le kibboutz, la jeep avait essuyé un tir de RPG, un lance-roquettes individuel. Mais Eliran et les autres ne s’étaient pas découragés : ils étaient sortis et ils s’étaient engagés dans une fusillade. A l’exception d’un seul, tous avaient trouvé la mort.

Eliran avait été tué à Beeri aux côtés du commissaire divisionnaire Avi Amar, du commissaire divisionnaire Dan Ganot, du commissaire divisionnaire Vadim Blich, du sergent de première classe Mulugeta Gadif, du sergent-major Boris Danilov, du sergent de première classe Dor Mangadi, du sergent de première classe Orel Alon et du civil Ziv Shopen.

Il a été enterré à Netanya le 10 octobre.

Il laisse derrière lui sa femme Eden, ses parents Doris et Mark, ainsi que ses sœurs Sivan et Merav. C’est pendant la shiva, la semaine de deuil rituel, que son épouse a découvert qu’elle était enceinte. Leur fils Ari Yehuda est né en juin 2024.

Né et élevé à Netanya, Eliran était le benjamin de la famille et il avait fréquenté les bancs des écoles locales, selon un éloge funèbre qui a été publié en ligne.

Après le lycée, il s’était enrôlé dans l’armée israélienne, servant au sein du Corps de Collecte de Renseignements le long de la frontière libanaise, puis en tant que commandant dans la 91ᵉ division.

Peu après sa démobilisation en 2016, il avait rejoint la police israélienne, servant dans l’unité de patrouille spéciale Yasam de la police basée à Jaffa, puis dans une unité de motards. En 2023, il avait été affecté à l’unité de coordination des opérations de maintien de l’ordre.

En mars 2023, une photo d’Eliran portant sur ses épaules Branu Tegene, journaliste de la chaîne N12, lors d’une manifestation anti-gouvernement à Tel Aviv, était devenue virale.

Sa mère, Doris, a raconté au micro de la chaîne N12 qu’Eliran « était un enfant très aimé. C’était un meneur malgré lui, simplement en raison de sa personnalité agréable. »

Doris a ajouté qu’elle se souviendrait surtout de « sa générosité, de son amour infini, et de son rire ».

Eliran et Eden s’étaient rencontrés en 2015 et ils s’étaient mariés le 6 octobre 2021. Ils avaient célébré le deuxième anniversaire de leur union la veille de sa mort. Ils espéraient avoir un enfant, ils le désiraient. Le couple avait suivi des traitements de fertilité qui n’avaient pas encore abouti.

Eden a confié à la chaîne N12 que le jour de leur anniversaire, « il m’a dit à quel point il m’aimait, à quel point il était heureux que nous soyons ensemble, côte à côte, et je lui ai dit que je l’aimais, que j’étais heureuse qu’il fasse partie de ma vie et que je ne pouvais pas rêver d’un homme meilleur que lui. »

Selon Eden, son mari était un être d’une grande sensibilité. Même s’il avait l’air très dur à l’extérieur, il avait un grand cœur, un cœur en or. Il se montrait très attentif à l’égard de son entourage, surtout à l’égard de ses proches. Eliran voulait beaucoup d’enfants.

Découvrir qu’elle était enceinte, a-t-elle raconté, « a d’abord été une immense joie, une fierté, une lumière, mais aussi une confusion et une frustration. C’était douloureux qu’Eliran ne le sache pas ».

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