Avi Amar, 54 ans : La dernière étreinte d’un officier héroïque à un soldat photographiée
Commandant de l'unité Yoav, et père de six enfants, tué en combattant des terroristes du Hamas, au kibboutz Beeri, le 7 octobre 2023
Le surintendant principal Avi Amar, 54 ans, originaire d’Otzem, commandant de l’unité Yoav de la police israélienne, a été tué en combattant les terroristes palestiniens du Hamas au kibboutz Beeri le 7 octobre.
Ses proches ont indiqué que lorsque les sirènes d’alerte aérienne ont retenti tôt samedi matin, Avi s’est rendu directement sur les lignes de front, combattant d’abord à Sderot, puis au kibboutz Kfar Aza, avant de se rendre à Beeri, où il a été tué.
Sa famille a déclaré qu’il les avait tenus au courant tout au long de la journée, jusqu’à ce qu’il cesse de répondre vers 14h. Une semaine plus tard, son corps a été localisé et sa mort confirmée. Il a été enterré le 15 octobre au moshav Noga, dans le sud du pays.
Il laisse dans le deuil son épouse Pazit et leurs six enfants, âgés de 22 à 7 ans, ainsi que ses parents, Channa et Yisrael, et ses dix frères et sœurs. Sa famille l’a décrit comme un père de famille dévoué, qui aimait la nature et les activités de plein air, l’équitation en particulier.
La dernière photo d’Avi, prise le 7 octobre, le montre agenouillé, serrant dans ses bras un soldat israélien désemparé, accablé par les images de l’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas au kibboutz Kfar Aza.
« Nous n’avons aucune idée de qui a pris la photo. Ils ont juste fait en sorte qu’elle nous parvienne », a expliqué le frère d’Avi, Lior Amar, à Ynet.
« La photo a été prise environ une heure avant qu’il ne soit tué au kibboutz Beeri. Cette dernière photo de lui résume exactement qui était Avi, un guerrier que nous avons perdu. »
Lior a déclaré que la photo montrait « d’une part, qu’il embrassait et étreignait fortement le soldat de Tsahal qui était en état de choc, et d’autre part, qu’il y avait beaucoup de tendresse ».
« Je vois sur cette photo mon frère Avi qui était plein de cœur, qui a apporté un moment de réconfort à un combattant de Tsahal, au milieu de tout le chaos et des tirs des terroristes en ce samedi noir. »
Un fonctionnaire de police, identifié seulement comme M., a dit à Ynet être présent lorsque la photo a été prise. « Au milieu des combats, un soldat est venu nous voir de l’intérieur de Kfar Aza et s’est mis à pleurer. Avi est immédiatement descendu sur la route, l’a pris dans ses bras et lui a dit : ‘Ne t’inquiète pas, nous allons nous en sortir, je te protège.' »
Un autre officier a raconté qu’au milieu des combats, ce jour-là, alors que les officiers avaient désespérément besoin d’eau, il est entré dans une station-service abandonnée, a pris des bouteilles d’eau et a appelé le propriétaire pour lui demander de lui facturer les six bouteilles. « C’est ce qui caractérisait Avi. Il était déterminé à sauver des officiers et des civils et, au milieu de toutes ces horreurs, il n’a pas abandonné et a gardé son sang-froid et son humanité jusqu’à ce qu’il soit tué. »
Le fils d’Avi, Itay Amar, membre du personnel paramédical du service de secours du Magen David Adom (MDA), est également parti tenter de sauver des vies ce samedi matin-là. Il a indiqué à un média local d’Ashdod qu’il avait continué à travailler toute la semaine, alors que son père était considéré comme disparu, pour soigner les blessés de l’attaque et des combats.
« Je sais que mon père serait fier de moi pour les vies que j’ai sauvées en ce terrible samedi, et je suis le plus fier de lui au monde pour celles qu’il a sauvées. »
Sa fille, Stav Amar, a déclaré à Ynet pendant la shiva – semaine de deuil traditionnelle -, « tant d’officiers de police sont venus raconter des récits sur sa bravoure, sur le genre d’homme qu’il était ».
« Quand nous avons reçu la dernière photo, nous avons arrêté de respirer parce que nous connaissions si bien cette étreinte, nous savons ce que l’on ressent (…). J’ai reçu cette étreinte des dizaines de fois, vous n’avez peur de rien dans cette étreinte [dans ses bras]. »
Stav a confié que la famille se sentait chanceuse qu’il « ait laissé six frères et sœurs forts ».
« C’était l’œuvre de sa vie : s’assurer que nous étions unis, aimants et solidaires, pour que nous soyons ensemble dans les bons moments comme dans les moments difficiles. »
« Il y avait tant d’histoires sur sa bravoure et son combat. Mais je veux que les gens sachent qu’en plus de cette façade dure, il était un père incroyable, sensible et aimant, le premier à aider, le premier à donner des conseils, et son étreinte me manquera à jamais », a-t-elle ajouté.
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.