Israël cible 320 positions du Hamas et de Jihad islamique ; 222 otages confirmés à Gaza

L’armée israélienne a continué de frapper des positions du Hamas dans la bande de Gaza, lundi, et fait savoir que les proches des 222 otages détenus par des groupes terroristes dans l’enclave ont été contactés.

Tsahal dit avoir frappé pas moins de 320 cibles correspondant aux groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza au cours de la journée de lundi.

Tout à ses préparatifs d’une offensive terrestre à Gaza, l’armée a précisé que les frappes actuelles visaient des positions susceptibles de s’avérer dangereuses pour ses unités.

De source militaire toujours, on a appris que dans la nuit l’armée de l’air avait bombardé des tunnels où se cachent des membres du Hamas et du Jihad islamique ainsi que des positions militaires, des postes d’observation et des sites de tirs de mortiers et de missiles guidés antichars. L’infanterie, l’artillerie et les chars ont par ailleurs frappé un certain nombre de cellules terroristes du Hamas à Gaza, dont l’une avait planifié une attaque de missiles sur la frontière.

Lundi toujours, des roquettes ont été tirées depuis Gaza sur la ville côtière israélienne d’Ashkelon et un certain nombre de communautés frontalières de Gaza, mettant fin à une accalmie d’environ 14 heures. Aucun blessé ou dégât n’a été signalé dans l’immédiat.

De la fumée s’élevant après une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza, vue du sud d’Israël, le 23 octobre 2023. (Crédit : Ariel Schalit/AP Photo)

Lundi après-midi, des drones venus de Gaza et du Liban ont été abattus dans l’espace aérien israélien. L’armée israélienne a fait savoir que le système de défense aérienne du Dôme de fer avait abattu un drone entré dans l’espace aérien israélien depuis le Liban par la mer, intercepté au-dessus d’Ein Hamifratz, au sud d’Akko.

À peu près au même moment, l’armée israélienne dit avoir « neutralisé » deux drones lancés depuis la bande de Gaza. Selon Tsahal, les drones seraient entrés dans l’espace aérien israélien, ce qui aurait activé les sirènes d’alerte des communautés méridionales de Nir Oz et Ein HaBesor. Le Hamas avait affirmé avoir lancé deux « drones suicides » sur deux positions de Tsahal dans le sud.

S’adressant aux journalistes lundi, le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que le nombre d’otages confirmés était passé à 222. Il a ajouté que ce nombre comprenait un nombre non négligeable de ressortissants étrangers et qu’il avait fallu du temps pour qu’ils soient tous identifiés et leurs familles, informées.

Ce chiffre n’inclut pas Judith Raanan et sa fille Natalie, qui ont été libérées par le Hamas vendredi soir.

Interrogé sur le report de l’opération terrestre et la question de savoir s’il avait pour but de laisser du temps aux négociations en vue d’obtenir la libération des otages, Hagari a répondu : « Nous faisons tout notre possible pour parvenir à la libération des otages. »

Des sympathisants israéliens montrant des pancartes avec les visages et les noms des personnes prises en otage et détenues à Gaza, lors d’une manifestation à Trafalgar Square, à Londres, le 22 octobre 2023. (Crédit : Frank Augstein/AP Photo)

Selon certaines informations, la Maison Blanche souhaiterait qu’Israël retarde son opération terrestre dans la bande de Gaza afin de laisser plus de temps, à la fois aux négociations pour obtenir la libération des otages et pour l’aide humanitaire destinée à l’enclave palestinienne.

Un article, publié dimanche dans le New York Times, qui cite plusieurs responsables américains anonymes, indique que l’administration Biden souhaite également plus de temps pour se préparer à de possibles attaques contre des cibles américaines, de la part de groupes basés en Iran, très susceptibles de se joindre au conflit au fur et à mesure que la guerre se poursuit.

Ces mêmes responsables auraient précisé que les États-Unis ne demandaient pas à Israël de renoncer à l’intervention terrestre, seulement d’attendre un peu, Washington étant plus que jamais en accord avec l’objectif d’Israël de détruire le Hamas, auteur de l’attaque meurtrière.

Des photographies de personnes tuées, disparues ou enlevées lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre sont exposées sur des sièges vides lors d’une exposition sous le slogan « UNIS CONTRE LE TERRORISME » à l’auditorium Smolarz de l’Université de Tel Aviv, le 22 octobre 2023, à Tel Aviv. (Crédit : AP Photo/Ohad Zwigenberg)

Lundi encore, Israël a reçu des visites de solidarité de la part de ses alliés.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis est arrivé en Israël pour s’entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte devrait arriver un plus tard dans la journée et s’entretenir avec Netanyahu. Emmanuel Macron est attendu mardi.

Des hommes ultra-orthodoxes qui ont décidé de s’engager dans l’armée pendant la guerre entre Israël et le Hamas, dans les bureaux de recrutement de Tsahal, à Tel Hashomer, près de Tel Aviv, le 23 octobre 2023 (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90).

La guerre entre Israël et le Hamas a commencé le 7 octobre dernier, lorsque le groupe terroriste a brusquement lancé une attaque terrestre, aérienne et maritime contre l’État juif. Sous le couvert de milliers de roquettes tirées sur des villes israéliennes, plus de 2 500 hommes armés ont fait irruption en territoire israélien et ont semé la désolation dans les régions du sud. Ils ont massacré plus de 1 400 personnes de tous âges, en grande majorité des civils.

Dans le sud comme dans le nord du pays, pas moins de 200 000 Israéliens, victimes de tirs de roquettes du groupe terroriste Hamas de Gaza ou du Hezbollah basé au Liban, ont dû être déplacés.

Hagari a déclaré lundi que l’armée avait mené des frappes pour éliminer 20 cellules du Hezbollah dans le sud du Liban depuis le début de la guerre.

Israël a riposté par des frappes intensives contre des cibles du Hamas, déterminer à en finir une fois pour toutes avec le groupe terroriste et à le chasser du pouvoir à Gaza, qu’il tient sous sa coupe depuis 2007. Les civils du nord de la bande de Gaza ont reçu l’ordre d’évacuer, et l’armée israélienne a massé des troupes en prévision d’une opération terrestre.

Israël a réitéré ses appels à quitter le nord de Gaza, notamment en larguant des tracts depuis les airs. On estime que 700 000 personnes ont déjà évacué mais des centaines de milliers d’autres sont encore sur place, encouragés en ce sens par le Hamas.

Des hommes remplissent des jerricans en plastique avec de l’eau potable à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 octobre 2023 (Photo de Mohammed Abed/AFP)

Les personnels humanitaires, palestiniens comme étrangers, affirment que la situation humanitaire dans la bande de Gaza se détériore de jour en jour. De son côté, l’armée israélienne parle d’une situation humanitaire « sous contrôle » et l’ONU demande l’entrée quotidienne de 100 camions d’aide humanitaire.

Samedi, la première cargaison d’aide humanitaire – soit 20 camions – a été autorisée à entrer dans la bande de Gaza depuis qu’Israël a imposé le siège complet sur l’enclave depuis le début des hostilités. Un deuxième convoi de 15 camions a été autorisé à entrer dans Gaza dimanche et un troisième, lundi. Tous sont entrés par l’Égypte au niveau du point de passage de Rafah, seul moyen d’entrer dans Gaza hors Israël.

Le COGAT, l’organisme de défense israélien responsable des affaires civiles palestiniennes, a déclaré que l’aide avait été autorisée à la demande expresse des États-Unis et contenait de l’eau, des vivres ainsi que des fournitures médicales. Il a ajouté qu’Israël avait tout inspecté avant l’entrée dans Gaza.

Israël n’autorise pas l’entrée de carburant et a averti que les expéditions cesseraient si elles finissaient entre les mains du Hamas.

Le ministère de la Santé à Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré que plus de 4 600 personnes avaient été tuées à Gaza depuis le début de la guerre. Ces chiffres ne peuvent pas être vérifiés et incluent les personnes tuées dans l’explosion d’un hôpital, que le Hamas impute à Israël, mais qu’Israël, plusieurs pays étrangers et l’AP, estiment avoir été causée par une roquette du Jihad islamique tombée sur le parking de l’établissement.

Israël assure que plus de 550 roquettes tirées par des groupes terroristes sur Israël ont atterri à l’intérieur de la bande de Gaza.

Par ailleurs, les autorités israéliennes ont déclaré avoir tué pas moins de 1 500 des terroristes entrés illégalement en Israël le 7 octobre dernier.