Israël en guerre - Jour 367

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L’Afrique du sud appelle les autres pays à cesser de financer l’armée israélienne

"Je pense que le jugement rendu par la Cour a été ignoré", a estimé la chef de la diplomatie sud-africaine

La ministre des Affaires étrangères sud-africaine Naledi Pandor, au centre, lors d'une conférence de presse à Pretoria, le 31 janvier 2024. (Crédit/Sebabatso Mosamo)
La ministre des Affaires étrangères sud-africaine Naledi Pandor, au centre, lors d'une conférence de presse à Pretoria, le 31 janvier 2024. (Crédit/Sebabatso Mosamo)

JOHANNESBURG, Afrique du sud – L’Afrique du sud a déclaré, mercredi, que tous les États avaient l’obligation de cesser de financer et de faciliter la campagne militaire israélienne à Gaza, estimant que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait clairement établi qu’elle pouvait avoir des intentions génocidaires.

Sans ordonner un cessez-le-feu, la CIJ a demandé à Israël, la semaine dernière, de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher les troupes de commettre un génocide et de prendre des initiatives visant à améliorer la situation humanitaire des Palestiniens à Gaza, suite à une requête qui avait été déposée par l’Afrique du sud.

La CIJ ne s’est pas exprimée sur la question qui se trouve au cœur de l’affaire – celle de savoir si un génocide est actuellement en cours à Gaza. Il pourrait lui falloir des années avant de se prononcer.

La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a noté que la CIJ avait « clairement statué qu’il est plausible qu’un génocide puisse avoir lieu, aujourd’hui, contre les Palestiniens de Gaza. Ce qui impose nécessairement une obligation à tous les États, celle qu’ils cessent leur financement des actions militaires israéliennes et qu’ils cessent de les faciliter ».

Si le tribunal a refusé la demande d’Israël qui réclamait que l’accusation de génocide soit rejetée, les juges estimant que cette accusation présentait « un caractère plausible », il a aussi rejeté l’appel lancé par l’Afrique du sud qui voulait qu’il ordonne un cessez-le-feu immédiat. Les juges ont préféré sommer Israël de « prévenir » toute activité susceptible d’être génocidaire à Gaza.

« Je pense que le jugement rendu par la Cour a été ignoré », a estimé Pandor. « Des centaines de personnes ont été tuées au cours des trois ou quatre derniers jours. Et Israël croit, à l’évidence, avoir le droit de faire tout ce qu’il veut ».

Cela fait des décennies que l’Afrique du sud compare la situation des Palestiniens à celle des Noirs sous l’apartheid. L’État juif rejette catégoriquement les accusations de génocide tout comme cette comparaison.

La délégation sud-africaine (à gauche), et la délégation israélienne (à droite), lors d’une session à la Cour internationale de justice, à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 janvier 2024. (Crédit : Patrick Post/AP Photo)

Pandor a ajouté qu’elle avait rencontré le procureur de la Cour internationale de Justice, la semaine dernière, pour évoquer un référé conjoint soumis par l’Afrique du sud, au mois de novembre, avec d’autres pays et qui est consacré à la situation en Cisjordanie et à Gaza.

« Je lui ai demandé pourquoi il avait pu émettre un mandat d’arrestation pour Vladimir Poutine et pourquoi il est dans l’incapacité de le faire pour le Premier ministre d’Israël. Il… n’a pas répondu à cette question. Mais j’ai pu comprendre, d’après ce qu’il a dit, que les investigations sont encore en cours », a dit Pandor aux journalistes.

La Cour internationale de justice avait émis un mandat d’arrestation concernant le président russe Vladimir Poutine au mois de mars, l’accusant de superviser la déportation illégale d’enfants depuis l’Ukraine.

La Russie qui, comme Israël, ne reconnaît pas la compétence de la CIJ, a rejeté ces accusations.

Les troupes en opération à Gaza dans une photo non-datée diffusée le 31 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Israël a lancé sa guerre contre le Hamas après que des milliers de membres du groupe terroriste ont franchi la frontière avec Gaza, le 7 octobre, et qu’ils ont massacré près de 1 200 personnes, des civils en majorité dont la plus jeune avait 10 mois, prenant également 253 personnes en otage, dont le plus jeune a un an. Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, déclare que près de 27 000 personnes ont été tuées pendant la guerre jusqu’à présent, un chiffre invérifiable qui comprendrait 10 000 terroristes que Tsahal dit avoir abattus.

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