Israël en guerre - Jour 65

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Incursion retardée pour raisons tactiques et stratégiques ; roquettes sur le centre

Tsahal largue des tracts dans la bande de Gaza promettant une récompense pour toute information sur les otages ; aucun blessé suite aux tirs sur la Cisjordanie et Sderot

Le chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, lors d'un briefing le 24 octobre 2023. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israël)
Le chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, lors d'un briefing le 24 octobre 2023. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israël)

Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré mardi que le groupe terroriste du Hamas « se mordait les doigts » d’avoir déclenché les hostilités avec Israël et que l’incursion terrestre était retardée en raison de « considérations stratégiques ».

« Nous sommes prêts. Tsahal et le Commandement Sud ont préparé des plans offensifs de qualité pour atteindre les objectifs de guerre ». « L’armée israélienne est prête à l’offensive terrestre. Nous prendrons une décision avec l’autorité politique concernant la forme et le calendrier de la prochaine étape », a précisé Halevi.

« Israël est en pleine guerre qui a été déclenchée par le groupe terroriste du Hamas et ce dernier le regrette déjà », a affirmé Halevi lors d’une conférence de presse près de la frontière de Gaza.

« Nous sommes prêts. Tsahal et le commandement du Sud ont élaboré des plans opérationnels offensifs du plus haut niveau pour atteindre les objectifs de la guerre. »

Il a tenu ces propos mardi alors que les roquettes tirées par les terroristes du Hamas en direction du sud et du centre d’Israël se poursuivaient, et que Tsahal continuait ses frappes sur toute une série de cibles du Hamas dans la bande de Gaza.

Le chef de Tsahal a ajouté que l’armée était « prête à l’offensive terrestre. Nous prendrons une décision avec l’autorité politique concernant la forme et le calendrier de la prochaine étape « .

« Nous profitons de chaque minute pour être encore mieux préparés », a-t-il ajouté. « Et avec chaque minute qui passe, nous frappons l’ennemi encore plus fort. Nous tuons des terroristes, détruisons leurs infrastructures et collectons des renseignements pour la prochaine étape. Il s’agit de notre État, notre maison, et nous la défendrons par tous les moyens. »

Halevi a déclaré que le massacre de 1 400 Israéliens par le Hamas le 7 octobre « est sans précédent depuis la création de l’État. Ce massacre entraînera un changement fondamental en matière de sécurité. Il aura un coût, notamment en termes de durée de la guerre. Cette guerre n’a qu’une seule cible : les dirigeants du Hamas et tous ceux qui ont agi sous leur commandement. Ils paieront le prix de ce qu’ils ont fait ».

La scène où une roquette tirée depuis la bande de Gaza a touché et causé des dommages dans la ville de Sderot, dans le sud du pays, le 24 octobre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef de Tsahal a déclaré que personne ne devrait douter de la cruauté et de la barbarie du Hamas. « Nous conseillons au Hamas de traiter avec respect les citoyens israéliens qu’il retient en otage ». C’est « essentiel », a-t-il dit, et c’est étroitement lié au « degré de gravité du traitement » que Tsahal infligera au Hamas. Dans le même temps, a-t-il souligné, rien ne peut compenser de quelque manière que ce soit ce que le Hamas a fait le 7 octobre et ce qu’il a fait « depuis lors à chacun des otages, à ceux qui ont été tués ou à leurs familles ».

« Tsahal combat le Hamas, il ne combat pas les habitants de Gaza », a martelé Halevi. « Tsahal voudrait que les habitants de Gaza émergent de cette guerre avec le moins de dommages possible ».

C’est la raison pour laquelle Israël exhorte les habitants à évacuer vers des zones sûres, dans le sud de la bande de Gaza, où ils trouveront de la nourriture, de l’eau et des médicaments.

« Chaque habitant de Gaza a intérêt à prendre ses responsabilités [et à évacuer] pour sauver sa vie », a-t-il ajouté.

Israël veillera à ce que les civils aient accès au carburant dont ils ont besoin. « Nous ne permettrons pas au Hamas d’obtenir du carburant qu’il utiliserait pour continuer à combattre Israël ».

Parallèlement, des terroristes de Gaza ont tiré des roquettes sur plusieurs grandes villes israéliennes mardi, et l’armée israélienne a continué à bombarder des cibles du Hamas dans la bande de Gaza ; elle a également largué des tracts promettant des récompenses à tout Gazaoui qui communiquerait anonymement des informations sur les 220 otages détenus dans la bande de Gaza.

Un convoi de camions de l’armée israélienne transportant des obus de mortier avance sur une route près de la ville de Sderot, le 23 octobre 2023. (Crédit : Thomas COEX / AFP)

L’après-midi de mardi a été marquée par plusieurs barrages de roquettes importants, qui visaient les villes de Beer Sheva, Ashdod, Lod, Rehovot, Ness Ziona et des communautés proches de l’aéroport Ben Gurion à l’est de Tel Aviv, ainsi que des implantations dans le nord de la Cisjordanie, notamment Elkana et Alfei Menashe.

Plusieurs interceptions par le Dôme de fer ont été signalées, mais un projectile a directement touché une maison à Alfei Menashe et a provoqué un incendie. La presse israélienne a déclaré qu’il n’y avait pas de victimes car les habitants s’étaient réfugiés dans l’abri antiatomique de la maison. Plus tôt dans la journée, une roquette est tombée à Sderot et a causé des dégâts, sans faire de blessés.

La plupart des attaques visaient toujours les communautés proches de la frontière de Gaza qui ont été en grande partie évacuées après les ravages causés par l’infiltration massive du Hamas le 7 octobre, au cours de laquelle quelque 2 500 terroristes ont dévasté des communautés entières et assassiné quelque 1 400 personnes, pour la plupart des civils massacrés chez eux ou lors d’une rave en plein air, dans ce que les autorités ont qualifié de pire attaque contre les Juifs en une seule journée depuis la Shoah.

Les attaques à la roquette qui, au début de la guerre, se chiffraient en milliers de projectiles lancés en l’espace de quelques jours et visaient souvent le centre d’Israël, se sont considérablement calmées ces derniers jours. L’armée israélienne a toutefois déclaré qu’il n’y avait pas lieu de se réjouir et qu’il s’agissait probablement d’un subterfuge intentionnel.

« Il ne faut pas faire preuve de complaisance sur le front intérieur. Notre ennemi tente de nous endormir », a déclaré le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, avertissant que le Hamas dispose toujours d’importantes capacités de lancement de roquettes.

Le Hamas aurait ralenti la fréquence de ses tirs de roquettes afin de conserver ses stocks en prévision d’une longue guerre. Israël se prépare depuis plus de deux semaines à une opération terrestre de grande envergure, jugée imminente, dans le but de détruire le Hamas et de le chasser du pouvoir.

Entre-temps, Tsahal a bombardé d’innombrables cibles du Hamas dans la bande de Gaza, poussant les civils gazaouis à fuir vers le sud et réduisant des quartiers entiers du nord de la bande de Gaza à l’état de ruines, afin de faciliter le travail des troupes une fois l’offensive terrestre lancée.

L’armée a déclaré mardi matin qu’elle avait mené des frappes contre quelque 400 cibles du Hamas au cours des dernières 24 heures et qu’elle avait tué plusieurs commandants sur le terrain et d’autres agents terroristes.

Des Palestiniens inspectent des maisons détruites par une frappe aérienne israélienne dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 24 octobre 2023. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Selon Tsahal, les frappes récentes se sont concentrées sur les lieux de rassemblement du Hamas dans la bande de Gaza – dont plusieurs dans des mosquées – et sur les membres du groupe terroriste qui s’apprêtaient à tirer des roquettes sur Israël.

Tsahal a déclaré avoir également frappé l’entrée d’un tunnel du Hamas sur la côte de Gaza et des centres de commandement au cours de la nuit.

Les récentes frappes ont tué plusieurs officiers opérationnels du Hamas, dont les commandants adjoints des bataillons Nuseirat, Shati et Furqan du groupe terroriste, a indiqué Tsahal.

Plus de 5 700 personnes ont trouvé la mort dans les attaques israéliennes, selon des chiffres non vérifiés fournis par le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas. Il s’agirait de membres du Hamas et de victimes de tirs manqués de centaines de roquettes palestiniennes qui, selon Israël, ont touché Gaza depuis le 7 octobre. Une d’entre elle a frappé le parking d’un hôpital et fait des dizaines de morts parmi les civils.

Les Etats-Unis semblent s’inquiéter du manque d’objectifs militaires réalisables pour les opérations d’Israël à Gaza, et les responsables américains estiment par conséquent que Tsahal n’est pas encore prêt pour une incursion terrestre.

Toutefois, le report de ces opérations viserait plutôt à permettre des négociations sérieuses avec le Hamas, sous l’égide de la communauté internationale, en vue d’obtenir la libération de centaines d’otages israéliens et étrangers détenus par le Hamas. Jusqu’à présent, ces négociations ont abouti à la libération de quatre otages : la mère et la fille Judith et Natalie Raanan, vendredi soir, et deux femmes âgées, Yocheved Lifshitz et Nurit Cooper, lundi soir.

Mardi, Yocheved Lifshitz a raconté son calvaire, décrivant comment ses ravisseurs terroristes l’ont emmenée en moto du kibboutz Nir Oz jusqu’à la bande de Gaza le 7 octobre, puis dans un dédale de tunnels. Elle a accusé les dirigeants israéliens d’avoir manqué à leur devoir et d’avoir fait de Yocheved Lifshitz et d’autres otages des « boucs émissaires ».

L’otage israélienne libérée Yocheved Lifshitz parle à la presse, avec sa fille à ses côtés, à l’hôpital Ichilov à Tel Aviv, le 24 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

L’armée israélienne a largué mardi des tracts dans la bande de Gaza appelant ses habitants à lui communiquer toute information dont ils disposeraient sur les otages israéliens détenus par le Hamas, ou tout autre groupe terroriste.

« Si vous voulez un meilleur avenir pour vous et vos enfants, agissez et fournissez-nous dès que possible des informations fiables et utiles sur les otages se trouvant dans votre zone », peut-on lire sur le tract.

« L’armée israélienne vous assure qu’elle mettra tout en œuvre pour assurer votre sécurité et celle de votre foyer, ainsi qu’une récompense financière », poursuit le tract.

« Nous vous garantissons une confidentialité totale », ajoute le tract, qui mentionne une ligne téléphonique sécurisée (*8619) et un numéro de téléphone portable (+972503957992) qui peut être contacté via les applications de messagerie WhatsApp, Telegram ou Signal.

Par ailleurs, le compte en arabe de Tsahal sur X, anciennement Twitter, a publié un message avec deux images aériennes montrant ce qui est présenté comme 12 réservoirs de carburant cachés dans le sol près du point de passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, affirmant qu’il s’agissait de stocks de carburant que le Hamas a cachés à la population civile alors que l’enclave palestinienne est confrontée à une pénurie de carburant.

« Voici à quoi ressemble un peu plus d’un demi-million de litres de carburant », a écrit le porte-parole arabe de Tsahal, Avichay Adraee, « alors que le Hamas continue d’affirmer qu’il n’a pas assez de carburant pour faire fonctionner les hôpitaux et pour la production alimentaire ».

« Le Hamas-Etat islamique vole le carburant aux civils et l’utilise pour faire fonctionner ses tunnels, ses lance-roquettes et ses dirigeants. Voici un aperçu de la liste des priorités du Hamas », a-t-il poursuivi.

« Résidents de Gaza, ce n’est pas à Israël que vous devez vous adresser pour vous plaindre. C’est Yahya Sinwar, Muhammad Deif et les autres membres du Hamas-Etat islamique (EI) qui ont précipité Gaza dans ce gouffre. »

En Israël, le ministère de la Santé a indiqué qu’à 8 heures mardi, 278 des personnes blessées le 7 octobre ou depuis cette date se trouvaient toujours dans les hôpitaux du pays.

Parmi elles, 40 étaient dans un état grave, 164 dans un état modéré et 74 dans un bon état.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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