Nurit Cooper, 79 ans et Yocheved Lifshitz, 85 ans, sont libérées par le Hamas
Les maris des deux femmes, originaires de Nir Oz, seraient encore en captivité à Gaza ; selon des informations non-vérifiées, des dizaines d'otages étrangers pourraient être remis en liberté
Le Hamas a libéré, dans la soirée de lundi, deux otages israéliennes qui se trouvaient en captivité depuis 17 jours.
Le groupe terroriste avait déjà remis en liberté deux otages, ces derniers jours.
Nurit Cooper, 79 ans, et Yocheved Lifshitz, 85 ans, ont quitté Gaza via l’Égypte. Elles ont ensuite été prises en charge par l’armée israélienne et emmenées dans un hôpital israélien pour effectuer un bilan de santé.
Au moins 220 personnes – dont les époux des deux femmes, Amiram Cooper, 84 ans et Oded Lifshitz, 83 ans — seraient encore entre les mains du Hamas. Les couples avaient été enlevés le 7 octobre dans leurs habitations situées dans le kibboutz Nir Oz. De nombreux autres résidents avaient été massacrés au sein de la communauté au cours du carnage commis par des hommes du groupe terroriste dans le sud d’Israël.
Le Comité international de la Croix Rouge a fait savoir qu’il avait facilité la libération des deux otages, précisant, dans un post publié sur X, avoir « assuré leur transport hors de Gaza, ce soir ».
Sur des images qui ont été diffusées sur les chaînes de télévision égyptienne, les deux femmes ont reçu les premiers soins à l’arrière d’une ambulance, devant un personnel manifestement ému.
Ces libérations sont survenues alors que la presse israélienne a largement relayé une information laissant entendre, dans la journée de lundi, que 50 otages ayant la nationalité étrangère pourraient être remises en liberté. De son côté, le Wall Street Journal, qui a cité trois responsables témoignant sous couvert d’anonymat, avait indiqué que cette initiative avait échoué, Israël refusant d’autoriser le Hamas à faire entrer du carburant dans la bande.
שתי חטופות נוספות שוחררו מרצועת עזה, והובאו למעבר רפיח. צוות ישראלי בדרכו אליהן על מנת להביא אותן חזרה לארץ. משפחותיהן של שתי החטופות, נורית קופר ויוכבד ליפשיץ, קשישות תושבות ניר עוז שנחטפו ביחד עם בני זוגן, קיבלו הודעה על שחרורן. עמירם קופר ועודד ליפשיץ עדיין מוחזקים בידי חמאס pic.twitter.com/lZBaknIfFR
— מעריב אונליין (@MaarivOnline) October 23, 2023
Le Bureau du Premier ministre a confirmé juste avant minuit, lundi, que les deux femmes avaient été confiées à l’armée israélienne et qu’elles avaient été emmenées dans un hôpital israélien pour y subir des examens, précisant qu’elles y avaient retrouvé les membres de leur famille qui les attendaient là-bas.
Le gouvernement a remercié l’Égypte et la Croix rouge pour leur intervention qui a permis de faire libérer et de rapatrier Lifshitz et Cooper et s’est engagé « à continuer à faire de notre mieux et à faire tout ce qui est possible pour retrouver les personnes portées disparues et pour faire revenir tous les otages chez eux ».
Dans ses premiers propos publics tenus depuis sa libération, Lifshitz a déclaré au site d’information Ynet qu’elle ignorait où se trouvait son lieu de détention.
« Ils nous ont soumis », a-t-elle dit, se référant apparemment au massacre commis, le 7 octobre, par le Hamas. « Ils m’ont fait monter sur une moto… avec un terroriste qui me tenait par devant et un autre qui me tenait par derrière pour que je ne tombe pas. Nous avons traversé la clôture frontalière dans la bande de Gaza et ils m’ont d’abord gardée dans la ville d’Abasan al-Kabira, qui est proche du kibboutz Beeri. Après, je ne sais pas où ils m’ont emmenée ».
Le porte-parole de l’aile militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, qui porte le nom de guerre d’Abu Obeida, a annoncé que les deux otages avaient été libérées pour « des raisons humanitaires » suite à une médiation égyptienne et qatarie.
Samedi, Abu Obeida avait déclaré que le groupe terroriste voulait remettre en liberté les deux femmes mais qu’Israël avait refusé cette offre. Suite à cette information, le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait indiqué qu’il ne répondrait pas « aux mensonges entrant dans le cadre de la propagande du Hamas ».
Daniel Lifshitz, petit-fils de Yocheved et Oded, a dit aux journalistes, lundi soir, que sa famille était « excitée, heureuse et folle de joie après la confirmation officielle du retour » de sa grand-mère et de Cooper.
Il a déclaré que toute sa famille « les attend et attend également le retour de tous les otages de ce kibboutz, ainsi que le retour de tous les otages de manière plus générale ». Il a ajouté qu’il espérait que les deux femmes étaient en bonne santé et que la famille attendait désespérément de retrouver Yocheved.
Interrogé au sujet de son grand-père, Daniel a expliqué « ne pas avoir de nouvelle au sujet de quoi que ce soit le concernant ».
Il est difficile de dire pour le moment pourquoi Cooper et Lifshitz ont été choisies par le groupe terroriste pour être remises en liberté – si ce n’est leur âge avancé et leurs problèmes de santé potentiels. La fille de Lifshitz, a fait savoir que sa mère utilisait de l’oxygène quand elle dormait et qu’elle souffrait beaucoup du dos. Le fils de Cooper, Rotem, a pour sa part indiqué à une chaîne de télévision américaine locale qu’elle « pourrait bien ne pas survivre en l’absence de ses médicaments ».
La chaîne de télévision égyptienne Al Qahera News a fait savoir que les otages ont été libérés via le poste-frontière de Rafah, qui sépare l’enclave côtière et l’Égypte, affirmant que cette libération avait pu se finaliser à la suite d’efforts intenses de la part des Égyptiens.
Le couple Lifshitz, pionnier du kibboutz Nir Oz, militait pour la paix. Tous deux assuraient souvent le transport de malades originaires de Gaza qui venaient en Israël pour se faire soigner dans les hôpitaux de l’État juif.
Vendredi soir, le Hamas avait libéré deux ressortissantes israélo-américaines, Judith et Natalie Raanan, une mère et sa fille, à travers, là encore, le poste-frontière de Rafah, qui sépare la bande et l’Égypte.
Les deux femmes avaient été confiées à la Croix Rouge. Un porte-parole de l’armée israélienne avait déclaré que les deux Américaines étaient ensuite sorties de la bande de Gaza et qu’elles avaient été mises en sécurité par l’armée israélienne. Le Hamas avait déclaré vendredi qu’il les avait libérés pour des « raisons humanitaires ».
Les officiels américains, au cours de la semaine dernière, auraient demandé avec insistance à Israël de repousser le lancement de l’opération terrestre dans la bande de Gaza pour accorder plus de temps aux négociations portant sur la libération des otages.
S’exprimant devant les journalistes, lundi matin, le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué que 222 personnes avaient été prises en otage. Il a précisé que ce nombre comprenait un nombre important de ressortissants étrangers – mais qu’il fallait du temps pour parvenir à identifier et à localiser ces derniers.
Il a noté que ce nombre n’était pas définitif car l’armée étudie de nouvelles informations sur les disparus.
Alors qu’il lui était demandé si l’opération terrestre était repoussée pour offrir plus de temps à des pourparlers concernant la remise en liberté d’autres otages, Hagari a expliqué que « nous faisons tout ce qui est possible pour faire libérer tous les otages et pour les ramener chez eux. »
Hagari a refusé de confirmer ou de démentir une information portant sur la potentielle libération de 50 otages de nationalité étrangère, se contentant de préciser qu’Israël ne faisait pas de différence entre « les passeports, les races, les sexes et les religion » s’agissant de garantir la remise en liberté des otages.
Emanuel Fabian et Jessica Steinberg ont contribué à cet article.