La BBC passe un documentaire sur le massacre de Nova sans qualifier le Hamas de terroriste
"We Will Dance Again", qui revient sur le pogrom du groupe terroriste palestinien au festival Nova le 7 octobre, a été modifié pour se conformer à la politique controversée de la BBC
« We Will Dance Again », un long métrage documentaire sur le massacre par le Hamas de plus de 360 personnes au festival de musique Supernova lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, a été diffusé jeudi soir sur la chaîne britannique BBC2, mais seulement après avoir obtenu l’accord des réalisateurs de ne pas désigner le Hamas par le terme de « terroristes ».
« C’est un prix que j’étais prêt à payer pour faire en sorte que la population britannique voie ces atrocités et décide par elle-même s’il s’agissait ou non d’une organisation terroriste », a expliqué Yariv Mozer, qui a réalisé le film, lors d’une interview avec The Hollywood Reporter.
La chaîne publique britannique a été abondamment critiquée à la suite de l’assaut transfrontalier de l’année dernière pour son refus de qualifier le Hamas d’organisation terroriste, alors même que la branche militaire du groupe est désignée comme telle par le Royaume-Uni, sans parler de l’abondance de documents sur son ciblage systématique des civils ce jour-là.
« Le terme ‘terrorisme’ est un mot chargé, que les gens utilisent pour décrire une organisation qu’ils désapprouvent moralement. Il n’appartient tout simplement pas à la BBC de dire aux gens qui soutenir et qui condamner – qui sont les bons et qui sont les méchants », avait indiqué la chaîne dans un communiqué quelques jours après le pogrom du Hamas.
« Personne ne peut défendre le meurtre de civils, en particulier d’enfants et même de bébés – ni des attaques contre des personnes innocentes et pacifiques qui assistent à un festival de musique », poursuit le communiqué.
« We Will Dance Again », un film de 91 minutes projeté lors de séances spéciales et de festivals de cinéma dans le monde entier au cours des dernières semaines, décrit l’expérience des festivaliers lors de la rave qui a duré toute la nuit avant le pogrom qui a débuté à l’aube, puis documente l’assaut lui-même et raconte les efforts des survivants pour reconstruire leur vie après l’attaque.
Le film est disponible pour les utilisateurs en ligne aux États-Unis sur Paramount+ et au Royaume-Uni sur le site de BBC2.
Il sera également diffusé sur Hot 8 en Israël, sur RTL en Allemagne, et sur différentes chaînes en Espagne et en Australie.
Les réalisateurs ont travaillé avec plus d’une vingtaine de survivants du festival, qui ont raconté leur histoire et celle de leurs amis qui ont été assassinés.
Ce jour-là, les terroristes du Hamas ont massacré plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils abattus à la fête ou chez eux, et pris 251 otages, tout en commettant des actes extrêmement violents et des agressions sexuelles, ce qui a déclenché la guerre qui dure depuis près d’un an entre Israël et le groupe terroriste palestinien.
Lors d’une projection à Los Angeles mercredi, la productrice Susan Zirinsky a expliqué qu’il y avait eu des « discussions » au cours du processus de production sur la manière de montrer les atrocités, sans rendre le film trop difficile à regarder pour le grand public.
« Est-ce qu’on montre quelqu’un qui se fait tirer dessus ? Est-ce qu’on montre le tireur qui s’approche de la personne, puis s’éloigne, puis revient en arrière pour que l’on sache que la personne a été abattue ? », se rappelle-t-elle, selon The Wrap.
Mozer, le réalisateur du film, a dit au public de la projection à Los Angeles « qu’il y avait eu une certaine tension tout au long du processus, et je pense que c’était une bonne tension, entre moi et les producteurs. Je voulais en montrer plus. Je voulais éliminer tous les flous. Je voulais que tout soit clair. »
« Mais il était clair que nous voulions un film commercial qui pourrait être visionné par tous les téléspectateurs des chaînes grand public », a-t-il ajouté. Les réalisateurs ont finalement décidé de flouter les visages des victimes après les attaques subies par ces dernières, tout en décrivant les atrocités commises par le Hamas.
Ces dernières années, Mozer a également réalisé des films sur le haut fonctionnaire nazi Adolf Eichmann, les Palestiniens homosexuels et le chef d’état-major de Tsahal de l’époque, Gadi Eisenkot. En 2017, Mozer a remporté le prix de l’Académie du cinéma israélien pour son documentaire « Ben Gurion, Epilogue », sur le premier Premier ministre d’Israël David Ben Gurion.
Mozer, Zirinsky et d’autres ont insisté sur le fait que le film était apolitique. Dans son introduction, le film affiche que « le coût humain du massacre du Hamas en Israël et de la guerre qui a suivi à Gaza a été catastrophique tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens », ajoutant que « ce film ne peut pas raconter l’histoire de tout le monde ».
Des efforts similaires visant à raconter l’histoire du pogrom du festival Nova ont néanmoins été contestés, parmi les initiatives contestées, on note une exposition à New York d’objets personnels provenant du festival, qui a suscité des expressions de soutien ouvert au Hamas et au Hezbollah et des chants faisant l’apologie du pogrom.