17 personnalités juives décédées en 2024

Alors que l’année 2024 touche à sa fin, nous nous remémorons les icônes juives qui ont laissé un héritage considérable dans les domaines de la politique, de l’art, et du sport entre autres.

Voici, par ordre chronologique, dix-sept personnalités juives décédées en 2024.

Pearl Berg

Au moment de sa mort, Pearl Berg était considérée comme la personne juive la plus âgée du monde et la neuvième personne la plus âgée. Philanthrope active dans sa section locale de Hadassah, Berg a été mariée à l’homme d’affaires et investisseur, Mark Berg, pendant 58 ans, décédé en 1989.

« Elle buvait sans doute une gorgée de vin à Shabbat, mais elle ne buvait pas, elle ne fumait pas, elle mangeait raisonnablement, elle avait un bon équilibre émotionnel et avait manifestement des gènes remarquables », a déclaré Robert Berg, le plus jeune fils de Berg, au Los Angeles Times.

Berg est décédée le 1ᵉʳ février à l’âge de 114 ans.

Pearl Berg à l’âge de trois ans avec ses parents Archiebald et Anna (Gerson) Synenberg en 1913 ; à droite, Berg au cours de ces dernières années. (Crédit : Gerontology Research Institute, Gerry Teitelbaum/Judy Taback)

Charlie Biton

En 1971, Charlie Biton avait co-fondé les « Black Panthers » israéliens, un mouvement qui luttait contre le racisme et la pauvreté dont étaient victimes les Juifs séfarades en Israël.

C’est ainsi que Biton s’est engagé sur la voie de l’activisme et de la politique, ce qui aurait semblé improbable pour quelqu’un ayant une scolarité limitée et des antécédents criminels. Biton a profité du succès de son groupe de protestation pour mener une carrière de quinze ans en tant que membre de la Knesset, de 1977 à 1992, principalement aux côtés des communistes de la faction Hadash.

Biton s’est distingué en tant que combattant pour le changement social et a été l’un des premiers à s’exprimer en faveur de la paix avec les Palestiniens.

Charlie Biton (à gauche), alors chef de la délégation israélienne pour les pourparlers de paix avec les hauts responsables de l’OLP à Budapest, recevant une accolade de Latif Dori , à son arrivée à Tel Aviv, le 14 juin 1987. (Crédit : Sven Nackstrand/AFP)

Biton est décédé le 24 février à l’âge de 76 ans.

Richard Lewis

L’humoriste Richard Lewis a su tirer parti de sa personnalité juive névrosée et de son humour plein d’autodérision pour mener une carrière de comédien et humoriste pendant 50 ans. Il a notamment joué dans la sitcom « Anything but Love » sur ABC et a incarné une version fictive de lui-même dans la série « Curb Your Enthusiasm » sur HBO, de 2000 à 2024. Larry David, créateur de la série et ami proche de Lewis, a déclaré : « Il incarnait un rare mélange – être à la fois la personne la plus drôle et la plus douce. »

Lewis est décédé le 27 février à l’âge de 76 ans.

Le comédien Richard Lewis assistant à un match de basket-ball de la NBA, à Los Angeles, le 25 décembre 2012. (Crédit : Alex Gallardo/AP Photo/Dossier)

Martin Greenfield

Martin Greenfield a survécu à Auschwitz et à Buchenwald, où il a appris à coudre après avoir accidentellement déchiré la chemise d’un soldat nazi. Après avoir immigré aux États-Unis, il est devenu un maître tailleur qui a habillé une série de présidents, de Dwight Eisenhower à Barack Obama. Travaillant dans un bureau situé au troisième étage de son usine de East Williamsburg, Greenfield est devenu l’un des tailleurs pour hommes les plus connus – et certains diraient même les meilleurs – du pays.

« Recevoir sa première leçon de couture dans un camp de concentration nazi n’était pas l’apprentissage idéal », se souvient Greenfield dans ses mémoires.

« J’aurais préféré perfectionner mon art à Savile Row ou dans les usines de Milan. Pourtant, avec le recul, ce moment passé dans les camps a marqué le début du reste de ma vie. »

Greenfield est décédé le 20 mars à l’âge de 95 ans.

Joe Lieberman

Joseph Lieberman a été sénateur du Connecticut pendant 24 ans et, en tant que colistier d’Al Gore en 2000, il est devenu le premier juif à figurer sur un grand programme présidentiel. Démocrate modéré – certains diraient conservateur – devenu indépendant, Lieberman était connu pour ses tentatives de médiation dans un Washington de plus en plus polarisé, au risque de perdre des amis et des alliés de longue date.

Lieberman est décédé le 27 mars à l’âge de 82 ans.

Ken Holtzman

Ken Holtzman, qui a joué pendant quinze saisons dans les ligues majeures, est le lanceur juif qui a remporté le plus grand nombre de victoires dans l’histoire du baseball. Ce vétéran de la MLB a lancé deux « no-hitters », a remporté quatre bagues de la World Series et a fait partie de deux équipes All-Star.

Lanceur gaucher, il a joué pour les Chicago Cubs à deux reprises, pour les Oakland Athletics, où il a remporté trois titres consécutifs de 1972 à 1974, pour les Baltimore Orioles et pour les New York Yankees, où il a remporté sa quatrième chevalière en 1978, bien qu’il n’ait pas participé à la série. Une fois à la retraite, il a travaillé au centre communautaire juif de sa ville natale.

Holtzman est décédé le 15 avril à l’âge de 78 ans.

Ken Holtzman lançant pour les Chicago Cubs pendant la saison 1968. (Crédit : Sporting News via Getty Images via JTA)

Le rabbin Moshe Kotlarsky

Figure de proue de la communauté Habad-Loubavitch, le rabbin Moshe Kotlarsky était connu pour les efforts qu’il déployait afin d’étendre les activités du mouvement hassidique à l’échelle mondiale, ainsi que pour les liens personnels qu’il entretenait avec les membres de la communauté. En tant que président de plusieurs filiales Habad, Kotlarsky a joué un rôle clé dans la réalisation de la vision du défunt leader du mouvement, Rabbi Menachem Mendel Schneerson, connu sous le nom de Rebbe, en lançant ce qui est aujourd’hui plus de 5 000 centres dans plus de 100 pays.

« Il s’occupait de tout le monde et c’est pourquoi tout le monde se sent si proche », a raconté un rabbin qui s’est envolé d’Amsterdam pour Brooklyn afin d’assister à ses funérailles.

Kotlarsky est décédé le 4 juin à l’âge de 74 ans.

Kinky Friedman

Chanteur texan à cigare et moustache, auteur de romans policiers, l’œuvre de Kinky Friedman a souvent ressemblé au mariage peu casher de la Borscht Belt et de la Bible Belt. Leader du flamboyant groupe de country des années 1970 Kinky Friedman and the Texas Jewboys, il était connu pour ses chansons satiriques telles que « They Don’t Make Jews Like Jesus Anymore » (Ils ne font plus de Juifs comme Jésus), qui dénonce le racisme, mais aussi pour ses œuvres plus sérieuses comme « Ride ’em Jewboy » (1973), une élégie obsédante sur la Shoah enregistrée par Willie Nelson et interprétée par Bob Dylan lors d’un concert.

Friedman est décédé le 27 juin à l’âge de 79 ans.

Ruth Westheimer

Dr. Ruth Westheimer signant un exemplaire de son livre « Sexually Speaking », à New York, le 26 avril 2012. (Crédit : Richard Drew/AP)

Survivante de la Shoah et vétéran de l’armée israélienne, la petite Ruth Westheimer a charmé et éduqué des millions d’auditeurs en tant que sexologue radiophonique briseuse de tabous, connue sous le nom de « Dr. Ruth ». Son émission, « Sexually Speaking », lancée en 1980 sur la station WYNY-FM, aujourd’hui disparue, a brisé les tabous de la radiodiffusion en matière de sexualité et a contribué à faire d’elle la sexothérapeute la plus célèbre au monde – en dépit de son comportement maternel et un fort accent allemand. Elle croyait fermement que la sexualité était un dialogue sain entre partenaires consentants et privilégiait la psychologie à la biologie.

« En matière de sexe, les centimètres les plus importants sont ceux qui se trouvent entre les oreilles », avait-elle déclaré un jour.

Westheimer est décédée le 12 juillet à l’âge de 96 ans.

Queenie Hallegua

Lorsqu’un correspondant de la JTA s’était rendu à Kochi, en Inde, en 2020, un chercheur avait déclaré que seuls deux Juifs vivaient encore à Jew Town, une communauté autrefois très dynamique où vivaient probablement 3 000 Juifs à son apogée, dans les années 1950. La mort de Queenie Hallegua, la dernière des femmes juives paradesi, ou « étrangères », de Kochi, a fait de son neveu Keith le dernier Juif de la ville. Queenie Hallegua a été directrice et administratrice de la synagogue Paradesi, un édifice vieux de 450 ans, de 2012 à 2018. Queenie et son défunt mari Sammy avaient accueilli la reine Elizabeth et son mari, le prince Philip, lors de leur visite à la synagogue Paradesi en 1997.

Queenie Hallegua est décédée le 11 août à l’âge de 89 ans.

Silvio Santos

Silvio Santos, fils d’immigrés juifs séfarades, a grandi dans la classe ouvrière avant de devenir l’un des hommes les plus riches du Brésil et une personnalité populaire de la télévision. Né à Rio de Janeiro, cet ancien vendeur ambulant a bâti un empire médiatique, dont la SBT, l’une des trois principales chaînes de télévision brésiliennes. Le magazine Forbes l’a qualifié de « première célébrité milliardaire du Brésil » et l’a comparé à Oprah Winfrey et Steven Spielberg.

Santos est décédé le 17 août à l’âge de 93 ans.

Mark Podwal

Dans ses illustrations – destinées à des livres pour enfants, à de grands journaux, à des tapisseries de synagogues et à des murs de galeries – Mark Podwal a conçu un vocabulaire visuel juif qui a fait de lui l’un des artistes juifs les plus connus de son époque. Il est également devenu le seul dermatologue en activité dont les œuvres sur papier font partie de la collection d’art moderne et contemporain du Metropolitan Museum of Art.

Podwal est décédé le 13 septembre à l’âge de 79 ans.

Fania Brantsovsky

Fania Brantsovsky était le dernier membre survivant de la clandestinité juive dans le ghetto de Vilna. Elle était également la gardienne de la flamme du passé yiddish glorieux de la ville. Brantsovsky a réussi à s’échapper du ghetto en 1942 et a combattu les nazis et leurs collaborateurs locaux dans la forêt de Rudninkai avec un groupe de partisans juifs sous le commandement d’Abba Kovner. Depuis l’après-guerre, elle a passé le reste de sa vie à défendre la mémoire des Juifs de Lituanie et leur langue, le yiddish.

Brantsovsky est décédée le 22 septembre à l’âge de 102 ans.

Lily Ebert

Lily Ebert, survivante de la Shoah née en Hongrie, a ensuite instruit des millions de personnes sur TikTok et s’est liée d’amitié avec le roi Charles III à la fin de sa vie. Après avoir survécu à Auschwitz et vécu en Suisse et en Israël, Ebert s’est finalement installée en Grande-Bretagne en 1967. Elle a témoigné dans des musées et des universités et a co-écrit un livre sur son expérience avec Dov Forman, l’un de ses 38 arrière-petits-enfants. Avec Forman, elle a créé un compte TikTok pour sensibiliser les utilisateurs de réseaux sociaux à la question de la Shoah et à la prévalence de l’antisémitisme. Forman avait 16 ans lorsqu’ils ont créé le compte en 2021 ; au moment de sa mort, il comptait 2 millions d’abonnés.

Ebert est décédée le 9 octobre à l’âge de 100 ans.

Lynda Obst

Lynda Obst, productrice de films dont les réalisations incluent « Interstellar », « Comment se faire larguer en dix leçons », « Contact », « One Fine Day » et « Nuit blanche à Seattle », était rédactrice au New York Times avant de se rendre à Hollywood à la fin des années 1970. Elle a produit le premier film de son amie Nora Ephron, « This Is My Life » (1992), et a été productrice exécutive de la comédie romantique à succès d’Ephron, « Nuit blanche à Seattle » (1993). Elle s’est profondément engagée dans le judaïsme tout en aidant son fils à sortir de la toxicomanie.

Lynda Obst assistant à Tribeca TV : The Hot Zone lors du festival du film de Tribeca 2019, au théâtre SVA, à New York, le 30 avril 2019. (Crédit : Steven Ferdman/Getty Images North America/Getty Images via AFP)

Obst est décédée le 22 octobre à l’âge de 74 ans.

Bernie Marcus

Bernie Marcus, le milliardaire qui a co-fondé Home Depot, est devenu un important donateur républicain qui soutient des causes civiques et politiques aux États-Unis et en Israël. Son héritage comprend la transformation du centre-ville d’Atlanta avec la création de l’Aquarium de Géorgie, une avancée massive dans la sensibilisation et la recherche sur l’autisme grâce au Marcus Autism Center, également situé à Atlanta, et la fondation de l’Institut israélien de la démocratie (IDI) à Jérusalem, un important groupe de réflexion axé sur la gouvernance. Au cours des dernières années de sa vie, il a consacré son énergie à la lutte contre l’antisémitisme sur les campus universitaires.

Marcus est décédé le 4 novembre à l’âge de 95 ans.

Felice Gaer

Pendant plus de 30 ans, Felice Gaer Baran a dirigé l’Institut Jacob Blaustein pour l’avancement des droits de l’homme du Comité juif américain, assurant aux Juifs un siège à la table des débats mondiaux sur la torture, la répression politique, les droits des personnes LGBT+ et l’antisémitisme. En tant que responsable de la seule division des droits de l’homme au sein d’une grande organisation juive, Gaer (qui utilisait son nom de jeune fille à titre professionnel) a connu un succès gratifiant en défendant les droits des femmes, les victimes de la torture et la protection des dissidents politiques dans le monde entier.

Gaer est décédée le 9 novembre à l’âge de 78 ans.