Découvrez Iris, la chanteuse juive islandaise à la voix d’ange
La musique est la religion qu'a choisie cette fille d'une Islandaise et d'un Juif du New Jersey, née sous une bonne étoile
JTA via Alma — J’ai rencontré Iris dans les coulisses avant son premier concert solo au Bootleg Theater, un entrepôt converti en espace événementiel à Los Angeles qui a accueilli une variété d’artistes allant des Pussy Riot à John Carpenter.
La chanteuse islandaise juive de 32 ans s’était mise sur son 31, de magnifiques bottes montantes accompagnant une jupe moulante et des manches bouffantes. L’atmosphère dans la salle était néanmoins très détendue. Iris connaît bien l’endroit, elle y était en résidence il y a quatre ans avec Linus Young, un duo qu’elle formait avec Joseph Walker et produit par Malay Ho, son partenaire dans la vie et collaborateur de Frank Ocean récompensé par un Grammy, qui se tenait dans un coin de la salle pour faire des trucs de producteur.
« C’est chouette de revenir pour faire mon truc à moi », explique Iris, qui se dit « un peu stressée ». Malgré des années d’expérience de concert, avec son groupe de ska au lycée puis en première partie de groupes comme The 1975 avec Linus Young, il s’agit de la première aventure en solo de la native du New Jersey.
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Est-ce stupide de dire de quelqu’un qu’il a une voix d’ange ?
Eh bien, qu’il en soit ainsi. Iris a une voix d’ange. Comme la voix qu’on aurait aimé qu’ait le chantre de notre synagogue d’enfance, mais qui, malheureusement, en était loin. Iris veut être chanteuse depuis l’âge où on lui rappelait encore de se laver les mains après être allée aux toilettes. Sa mère aime se souvenir d’elle à trois ou quatre ans quand elle hurlait du Mariah Carey, debout sur la table basse du salon. D’après de rares vidéos de famille, elle atteignait même des notes hautes.
Ce choix de carrière à un si jeune âge est peut-être lié à ses parents très encourageants, qui écoutaient toujours de grandes chansons. Iris est revenue avec nostalgie sur certains des artistes que son jeune père branché écoutait à fond sur la route vers une plage du New Jersey, tôt le matin, pour aller prendre un café et des bagels — Led Zeppelin, Van Halen, Alice in Chains.
Jeune père, « presque lui-même un enfant », il touchait à « tout ce qui était cool à l’époque ». C’est comme ça qu’Iris alors âgée de 4 ans chantait sur « Running with the Devil » au grand désespoir de sa mère. Elle a grandi en admirant ces icônes, ainsi que d’autres des années 90 comme Mariah Carey, les Spice Girls et Ace of Base (« Je les ai écoutés l’autre jour et je me suis dit, bon sang, quelles bonnes chansons. »)
Sa mère est la seule personne de sa famille à avoir quitté l’Islande pour les États-Unis. Iris garde de merveilleux souvenirs des étés passés en Islande, à boire de l’eau des sources montagneuses et à monter à cheval. L’Islande n’était pas une destination de vacances populaire à l’époque — elle décrit comment les enfants de son école trouvaient que c’était un choix étrange pour des vacances d’été — mais ces séjours dans un endroit à la beauté naturelle unique ont contribué à faire d’elle l’artiste solo qu’elle est aujourd’hui.
Même si ses parents ont tous les deux fait leur bat et bar mitzvah, ils n’ont rien imposé à Iris ou sa sœur cadette. Pendant les fêtes de fin d’année, la maison comptait un sapin de Noël, une menorah et des chaussures à la fenêtre pour que les lutins islandais y mettent des bonbons à ceux qui ont été gentils ou des pommes de terre aux autres. La famille fêtait Hanoukka et Rosh HaShana, allait aux bar mitzvahs des cousins et a observé shiva à la mort précoce de la grand-mère d’Iris, victime de la maladie de Parkinson. Elle raconte avec tendresse comment elle a fait découvrir à Malay le bouillon aux boulettes de pain azyme, mais dans le fond la religion de son enfance laïque était véritablement la musique.
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Une religion implique généralement un temple, et pour Iris, il s’agissait de ses clips. En tant qu’artiste indépendante sans maison de disques, ses vidéos en 8 millimètres sont faites maison, avec un aspect vintage. Elle choisit le cadre avec très grand soin. elle a ainsi tourné le clip de son premier single, « Crazy », à la Grand Arcade d’Asbury Park, une ville balnéaire du sud du New Jersey, à environ 20 minutes de là où elle (et Bruce Springsteen) a grandi. Iris explique avoir donné ses premiers concerts dans des salles d’Asbury Park, le Stone Pony et le Saint, alors elle trouvait ça « bien, qu’en tant qu’artiste sous [mon] propre nom, d’avoir quelque chose qui avait du sens et qui reliait le public à moi et à ce passé ».
En revanche le clip de « Wait », une chanson illustrant parfaitement la difficulté de rompre, se déroule au milieu des fleurs sauvages de Californie. Iris voulait que le champ ouvert représente le fait d’être ouvert à ce genre de conversation avec un.e ex.
« Ça veut dire, attends, cette conversation est difficile, mais il faut y rester ouvert », explique-t-elle.
Les endroits ont de l’importance pour elle : un jour, elle aimerait tourner un clip en Islande.
Quand j’ai entendu Iris chanter sur scène, je me suis dit que j’aurais dû être dans un hamac sur une plage isolée. Ou peut-être dans un monde féerique… sa voix pourrait transporter n’importe qui dans un monde lointain. Elle insiste sur le passage, « When your eyes fell on mine, freed my butterflies from their cocoon » [Quand tes yeux se sont posés sur les miens, tu as libéré mes papillons de leur cocon], décrivant parfaitement l’ivresse et l’excitation que procure un nouvel amour. J’étais là dans l’obscurité aux côtés d’autres jeunes d’un certain âge dans une salle à la mode, mais j’ai immédiatement été replongée à une période plus innocente où j’étais folle de mon amoureux.
La musique a des sonorités islandaises — avec ses synthés, on détecte son affection pour ses compatriotes Bjork et Sigur Ros, notamment dans les tubes « Wait » et mon préféré, « Crazy », qu’on a pu entendre dans la série Netflix « Santa Clarita Diet ». Derrière elle, des musiciens tout de noir vêtus jouaient devant des visuels pop inspirés du « Magicien d’Oz ».
Avec ses paroles puissantes et ses sonorités uniques, il semble inévitable qu’Iris devienne une star. Et quand cela arrivera, elle dit en plaisantant, « j’aurais un chenil et j’adopterais un tas de chiens, et j’aurais quelqu’un pour m’aider à m’occuper d’eux ». Personnellement, j’ai hâte de lui rendre visite là-bas.
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