Des résidents d’implantations affirment avoir établi un avant-poste au Liban ; Tsahal dément

Des membres d’un petit groupe israélien d’extrême droite prônant l’annexion et la création d’implantations dans le Sud-Liban ont affirmé dimanche avoir franchi la frontière et établi un avant-poste à l’intérieur du territoire libanais, mais l’armée a déclaré que les affirmations du groupe étaient fausses et qu’il n’avait jamais quitté Israël.

Le groupe est placé sous la direction du mouvement Uri Tzafon, une organisation sioniste religieuse qui a organisé des conférences virtuelles appelant à une implantation juive dans le sud du Liban, dans des régions qui, selon elle, appartiennent au peuple juif.

Le groupe a affirmé que « des familles du mouvement en faveur des implantations dans le Sud-Liban sont entrées hier pour réinvestir la terre. Les familles ont monté des tentes, planté des arbres et créé un coin commémoratif à la mémoire de Yehudah Dror Yahalom », un soldat de l’armée israélienne originaire d’une implantation de Cisjordanie qui a été tué au combat dans le sud du Liban en octobre.

Selon le site d’information de la Quatorzième chaîne, un média proche de l’extrême droite, le groupe a déclaré avoir monté des tentes dans la région de Maroun al-Ras, un village chiite situé à moins d’un kilomètre de la frontière israélienne.

En réponse à une demande de commentaire sur les revendications du groupe, un porte-parole militaire a déclaré au Times of Israel que les résidents d’implantations n’avaient jamais franchi la frontière libanaise et que tout l’incident s’était déroulé à l’intérieur d’Israël.

Les militants ont installé un campement près d’une communauté frontalière israélienne et ont finalement été dispersés par les soldats, car la région était une zone militaire fermée, selon l’armée israélienne.

Des activistes israéliens installent des tentes et affirment être dans le Sud-Liban, ce que Tsahal a démenti, le 7 décembre 2024. La banderole indique : « Le Liban est à nous ». (Crédit : Mouvement Uri Tzafon)

La zone dans laquelle le groupe prétend avoir pénétré est actuellement contrôlée par l’armée israélienne, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu signé le mois dernier entre Israël et le groupe terroriste libanais Hezbollah.

L’armée israélienne a jusqu’au mois de janvier pour se retirer du Sud-Liban, où ses troupes opèrent depuis octobre pour chasser le Hezbollah de la région frontalière, et céder la responsabilité de la zone à l’armée libanaise.

Les responsables israéliens ont déclaré que les forces seraient retirées progressivement afin de garantir l’application de l’accord.

Le cessez-le-feu a mis fin à 14 mois de conflit entre Israël et le Hezbollah, qui a débuté lorsque le groupe terroriste a commencé à tirer sur Israël, sans provocation, le 8 octobre 2023, en affirmant qu’il agissait en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Les attaques incessantes ont forcé le déplacement de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël.

Des maisons et bâtiments détruits dans un village du sud du Liban, vus du côté israélien de la frontière, le 4 décembre 2024. (Crédit : Itai Ron/Flash90)

Le mouvement radical pro-implantations Nachala, qui a appelé à la création d’implantations juives à Gaza et au Liban, a déclaré dimanche que « la réponse au chaos en Syrie est la prise de territoire » et l’établissement d’implantations juives.

« La présence juive est la seule chose qui apportera la stabilité régionale et la sécurité d’Israël », a affirmé le groupe, et les implantations devraient être établies à « Gaza, au Liban, sur l’ensemble du plateau du Golan, y compris le Golan syrien ».

« La terre d’Israël est la propriété de nos ancêtres et ne doit pas être abandonnée aux étrangers », a ajouté le groupe.

Le soutien à l’implantation juive au Liban reste très faible, et aucun homme politique ou personnalité importante, en dehors des groupes marginaux de résidents d’implantation, n’a appelé à leur établissement.

Aucune implantation n’a été érigée au Sud-Liban pendant l’occupation israélienne de 1982 à 2000, lorsque l’armée israélienne y maintenait une zone de sécurité.

Des milliers de personnes participant à une marche et à un rassemblement ultra-nationalistes pour appeler à la reconstruction des implantations juives dans la bande de Gaza, à Sderot, le 14 mai 2024. (Crédit : Mouvement d’implantation Nachala)

Cette situation contraste avec les appels à rétablir une présence israélienne civile à Gaza, qui bénéficient d’un soutien relativement large de la part d’une grande partie de l’extrême droite israélienne, notamment du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, qui ont tous deux défendu l’idée à maintes reprises.

Le Premier ministre Netanyahu a nié à plusieurs reprises qu’Israël avait l’intention de réinvestir la bande de Gaza.