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Des responsables de la sécurité choqués par les révélations par Netanyahu des détails de l’opération des bipeurs – média

Le Premier ministre a régalé des participants à une conférence avec des détails sur la façon dont Israël a bombardé un scanner du Hezbollah pour empêcher la vérification des bipeurs piégés après que le groupe terroriste eut des soupçons

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu prend la parole lors de la conférence du Jewish News Syndicate conference à Jérusalem, le 27 avril 2025. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu prend la parole lors de la conférence du Jewish News Syndicate conference à Jérusalem, le 27 avril 2025. (Yonatan Sindel/Flash90)

Selon une information rendue publique lundi soir, les services de sécurité ont été stupéfaits d’entendre le Premier ministre Benjamin Netanyahu révéler, lors d’un discours prononcé cette semaine, des détails confidentiels sur l’opération menée en septembre 2024 contre des moyens de communication du Hezbollah.

Le 17 septembre, des milliers de bipeurs utilisés par les agents du Hezbollah dans tout le Liban ont soudainement commencé à exploser, blessant leurs porteurs et tuant plus d’une vingtaine de personnes. Le lendemain, des centaines de talkies-walkies ont également explosé, blessant ou tuant des dizaines d’autres personnes. Israël avait dissimulé de petits explosifs à l’intérieur des appareils avant qu’ils ne soient livrés au Hezbollah, pour en faire une arme prête à être déployée à tout moment.

Il s’agit d’un événement décisif dans l’escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah, qui a débuté à la suite de l’invasion dévastatrice d’Israël par le Hamas, le 7 octobre 2023.

S’exprimant lors d’une conférence du Jewish News Syndicate dimanche soir, Netanyahu a déclaré qu’Israël avait bombardé un scanner envoyé par l’Iran au Liban lorsque le Hezbollah avait commencé à soupçonner que ses bipeurs étaient piégés, et qu’il avait également éliminé son opérateur.

« Nous avons appris que le Hezbollah avait envoyé trois bipeurs en Iran pour qu’ils soient scannés ; nous avions déjà bombardé le scanner qu’ils allaient apporter, alors nous nous sommes débarrassés de cet appareil et de celui qui le fait fonctionner », a-t-il déclaré.

En conséquence, la décision a été prise d’activer les bipeurs plutôt que d’attendre plus longtemps, a déclaré Netanyahu.

Ces détails avaient été censurés à plusieurs reprises parce qu’ils risquaient d’exposer des sources de renseignements et donc de nuire à la sécurité nationale, a rapporté la chaîné N12.

Netanyahu a également déclaré que l’incursion terrestre prévue par Tsahal au Liban avait été avancée de trois semaines parce que l’opération des bipeurs avait été menée dans un délai très court.

En tant que Premier ministre, Netanyahu peut légalement révéler des informations jusqu’ici classifiées, mais il le fait généralement en consultation avec les services de sécurité afin de s’assurer que la révélation n’entraînera aucun préjudice. Cette fois-ci, aucune coordination n’aurait été effectuée, a rapporté la chaîne N12.

Lors de la conférence, Netanyahu a déclaré qu’il avait refusé d’informer Washington à l’avance de l’opération des bipeurs contre le Hezbollah parce qu’il craignait qu’il y ait des fuites.

« Je ne lis pas souvent le New York Times, mais pourquoi les informer à l’avance ? Ce serait sur internet », a-t-il déclaré.

Un secouriste de la Défense civile porte un blessé dont le bipeur a explosé, à l’hôpital al-Zahraa de Beyrouth, au Liban, le 17 septembre 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

La colère suscitée par les remarques de Netanyahu sur les bipeurs s’inscrit dans un contexte où le cabinet du Premier ministre est déjà impliqué dans un scandale lié à des fuites de documents classifiés.

Eli Feldstein, porte-parole de Netanyahu, a été inculpé en novembre pour atteinte à la sécurité nationale dans une affaire de vol et de fuite d’un document classifié de Tsahal au quotidien allemand Bild, dans le but d’influencer l’opinion publique en faveur de Netanyahu.

Feldstein est également impliqué, avec deux autres proches collaborateurs de Netanyahu, dans l’affaire dite du Qatargate, dans laquelle ils sont soupçonnés de multiples délits liés à leur travail présumé pour une société de lobbying pro-Qatar, notamment de contact avec un agent étranger et d’une série d’accusations de corruption impliquant des lobbyistes et des hommes d’affaires.

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