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Le Liban bloque les avions iraniens transportant des espèces

Le Hezbollah, en « crise financière », ne peut pas payer ses membres à cause de l’offensive israélienne

Privée de ses trésors de guerre et sources de financement, touchés par les frappes israéliennes, l'organisation terroriste est en crise et les banquiers libanais refusent de lui prêter de peur de représailles

Des portraits du chef éliminé du groupe terroriste chiite libanais, Hassan Nasrallah, accrochés aux décombres d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, sur une photo prise lors d'une visite organisée par le bureau des médias du Hezbollah, le 2 octobre 2024. (Crédit : AFP)
Des portraits du chef éliminé du groupe terroriste chiite libanais, Hassan Nasrallah, accrochés aux décombres d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, sur une photo prise lors d'une visite organisée par le bureau des médias du Hezbollah, le 2 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Selon différents médias, le Hezbollah ferait actuellement face à une « crise financière » qui ne lui permettrait plus de payer ses membres, d’autant que l’offensive israélienne contre l’organisation terroriste installée au Liban et soutenue par l’Iran se poursuit.

Voice of America a indiqué vendredi, en citant à l’appui de ses affirmations des chercheurs libanais et américains sans oublier le Trésor américain, que la principale source de financement de l’organisation était l’ONG Al-Qard al-Hasan (AQAH).

Fondée par le Hezbollah sous forme d’organisation caritative en 1982, l’AQAH est aujourd’hui une institution de toute première importance avec des succursales dans l’ensemble des bastions du Hezbollah au Liban. Il fonctionne à la même manière qu’une institution bancaire mais sans licence, poursuit Voice of America.

Considérant que le Hezbollah l’utilise comme couverture pour gérer ses activités financières et ainsi accéder au système financier international, les États-Unis ont mis l’AQAH sur liste noire en 2007.

En 2021, d’autres sanctions ont été annoncées.

Outre l’AQAH, le Hezbollah dépend également des banques commerciales libanaises et de l’argent liquide qui arrive par avion à l’aéroport de Beyrouth, ajoute Voice of America.

Selon cette même source, l’AQAH a été durement éprouvée par les frappes aériennes israéliennes de septembre sur des cibles du Hezbollah à Dahiyeh – banlieue sud de Beyrouth et bastion du Hezbollah.

De la fumée s’élevant après une frappe aérienne israélienne sur une cible du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, le 5 octobre 2024. (Crédit : Etienne Torbey/AFP)

Toujours selon la même source, citant à l’appui de ses affirmations MTV Lebanon, l’une des principales chaînes de télévision du pays, les frappes aériennes auraient pris pour cible les « lieux de stockage de l’argent liquide du Hezbollah et une grande partie des coffres-forts de l’AQAH », ce qui l’a plongé dans la « crise financière ».

D’après cette même source, citant cette fois Hilal Khashan, professeur de sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth, suite à la destruction de la plupart des succursales de l’AQAH, le Hezbollah se retrouverait dans l’incapacité de payer ses membres qui ont « fui de chez eux et ont besoin de nourrir leur famille ».

Le Hezbollah a également perdu l’accès à ses autres sources de liquidités que sont le système bancaire libanais et l’aéroport de Beyrouth.

David Asher, ancien membre du ministère de la Défense et du Département d’État américain spécialiste des organisations criminelles internationales impliquées dans le trafic de drogue et le blanchiment d’argent du Hezbollah, a déclaré mercredi à VOA : « J’entends des banquiers libanais, parfois ceux-mêmes qui d’ordinaire financent le Hezbollah, dire que les banquiers les plus riches du Liban qui ont pu fuir en avion sont partis en Europe ou dans le Golfe, de crainte d’être les prochains sur la liste d’Israël en raison de leur aide au Hezbollah. »

Par ailleurs chercheur principal à l’Institut Hudson de Washington, Asher dit être en contact avec des sources recrutées par les États-Unis, au Liban, pour fournir des informations sur le Hezbollah. Selon ces sources, l’organisation serait en « grandes difficultés ».

Les banquiers, « pour la plupart des milliardaires », craignent qu’Israël ne les « élimine » s’ils fournissent de l’argent au Hezbollah, assure-t-il.

Selon Khashan, l’Iran avait pour habitude de faire passer de l’argent au Hezbollah en contrebande à bord de vols réguliers à destination de Beyrouth, au nez et à la barbe des douanes libanaises. Désormais, explique-t-il, le gouvernement exerce un meilleur contrôle sur l’aéroport et il n’y passe plus de flux de trésorerie.

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré le 27 septembre qu’Israël patrouillerait dans l’espace aérien de l’aéroport international de Beyrouth et « ne laisserait plus faire le transfert d’armes au profit de l’organisation terroriste du Hezbollah ».

Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, donnant une conférence de presse le 23 septembre 2024. (Crédit : Capture d’écran)

Hagari n’a alors pas fait mention de vols acheminant de l’argent liquide, mais dès le lendemain, explique Reuters, le ministère libanais des Transports refusait l’entrée dans son espace aérien à un avion iranien se dirigeant vers Beyrouth et l’avertissant qu’il n’hésiterait pas à employer la force si l’avion n’obtempérait pas.

Asher a également déclaré à VOA que ses homologues israéliens lui avaient dit que « les Iraniens avaient peur d’envoyer de l’argent au Liban en ce moment parce qu’Israël risquait de tirer sur les vols à destination de Beyrouth. Les Israéliens ont dit qu’ils cibleraient aussi les vols transportant de l’argent, pas uniquement des armes. »

Pour autant, Kashan explique à VOA que le manque d’argent n’empêchera probablement pas le Hezbollah de poursuivre son offensive contre Israël.

Israël et le Hezbollah sont engagés dans des affrontements depuis que l’organisation terroriste soutenue par l’Iran a commencé à tirer des roquettes sur le nord d’Israël presque chaque jour, suite au massacre du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas. Officiellement, elle le fait en guise de soutien au Hamas, lui aussi soutenu par l’Iran et en butte à des combats contre l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Le 30 septembre, à l’issue de plusieurs frappes aériennes israéliennes qui ont éliminé la plupart des hauts dirigeants du Hezbollah, à commencer par son chef Hassan Nasrallah, l’armée israélienne a annoncé qu’elle mènerait désormais des opérations terrestres limitées dans le sud-Liban. Ces opérations ont vocation à mettre fin aux tirs de roquettes du Hezbollah et à permettre aux habitants du nord d’Israël de rentrer chez eux en toute sécurité.

Emanuel Fabian et Jacob Magid ont contribué à cet article.

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