Comment la « Belle de Jérusalem » contribue à l’effort de guerre contre le Hamas
Lors de la promotion de son film "Kissufim", qui porte par coïncidence le nom du kibboutz où 8 civils ont été massacrés, Swell Ariel Or déclare que "son âme est triste" mais "pleine de flammes pour combattre"
JTA – Au cours du mois qui a suivi les attaques du groupe terroriste palestinien du Hamas contre Israël, Swell Ariel Or, la star de la série israélienne à succès « La Belle de Jérusalem », a fait la promotion de son nouveau film. Mais elle admet qu’elle ne va pas bien en ce moment.
Son film s’intitule « Kissufim », du nom d’un véritable kibboutz situé près de la bande de Gaza.
Huit personnes ont été assassinées au kibboutz Kissufim le 7 octobre, lorsque des hordes de terroristes du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et faisant au moins 240 otages. Des familles entières ont été exécutées dans leurs maisons et plus de 364 ont été massacrées lors d’un festival en plein air, les terroristes ayant souvent commis d’horribles actes de brutalité.
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Or, âgée de 24 ans, avait déménagé aux États-Unis deux semaines seulement avant le 7 octobre. La série « La Belle de Jérusalem », qui avait débuté en 2021 en Israël avant d’être diffusée sur Netflix en 2022, a été son premier vrai rôle à la télévision.
Aujourd’hui, l’étoile montante doit faire face aux conséquences traumatisantes des attentats à distance, loin de ses amis et de sa famille. Elle a déjà été témoin d’une fusillade survenue en 2016 dans la rue Dizengoff à Tel Aviv et souffre depuis d’un syndrome de stress post-traumatique et des crises de panique.
« Je ne veux même pas penser aux personnes qui ont survécu en ce moment et qui ont reçu les nouvelles les plus terribles concernant leurs proches, et qui vont devoir faire face au traumatisme et à l’écho de cette situation pendant longtemps », a-t-elle déclaré.
« Kissufim » raconte l’histoire d’un groupe de soldats israéliens volontaires dans un kibboutz dans les années 1970.
Or s’est entretenue avec la Jewish Telegraphic Agency de son état d’esprit et de la manière dont elle collecte des fonds pour les réservistes israéliens.
Cet entretien a été légèrement édité dans un souci de clarté.
JTA : Comment allez-vous ?
Swell Ariel Or : C’est la question à laquelle il est le plus difficile de répondre. Physiquement, je vais bien. Ce qui est une bonne chose. Mon âme est triste, d’une tristesse dont je ne soupçonnais pas l’existence dans ce monde. Et en même temps, pleine de flammes pour combattre. Ce qui s’est passé le 7 octobre, était mon cauchemar. Et c’est à ça que ça ressemble littéralement mes cauchemars depuis des années. Et je n’arrivais pas à croire que c’était réel.
Comment s’est déroulée cette expérience à l’étranger, loin d’Israël ?
En Israël, vous êtes dans un cocon de soutien. Je n’ai jamais eu l’impression que le monde voyait ce genre de choses, ou qu’il nous voyait. Mais ce n’était qu’au début, car j’ai réalisé que j’avais plus de valeur ici. J’ai une voix et je dois l’utiliser dans l’arène internationale pour expliquer aux gens ce à quoi nous avons affaire. Cela a ouvert la boîte de Pandore et m’a permis de comprendre comment le monde nous voyait. Car, pour moi, les Israéliens sont les personnes les plus honnêtes au monde. Parfois trop honnêtes pour une [seule] pièce. Il y a des gens ici qui nient le 7 octobre. Ils disent que cela n’a jamais eu lieu. Ou que si c’est arrivé, nous le méritons à cause de 75 ans d’occupation.
Je pense qu’il est très important de se concentrer sur le fait que notre guerre actuelle n’est pas contre les Palestiniens. Elle est contre le Hamas, un groupe terroriste. Les gens ne comprennent pas cela dans leur tête, et c’est fou pour moi.
Comment avez-vous continué à vous impliquer pendant votre séjour aux États-Unis ?
Beaucoup de mes amis ont quitté l’armée ces dernières années. Et à cause du COVID, ils ne pouvaient pas voyager. C’est une chose très culturelle israélienne que de faire son grand voyage après l’armée. J’ai donc discuté avec eux et j’ai compris qu’ils devaient payer leur vol de retour. Ni le gouvernement, ni le consul ne s’en occupaient, surtout dans les premiers jours de la guerre. Et la plupart d’entre eux ne voulaient pas attendre que le gouvernement ou le consul ait une solution. Ils ont simplement réservé les vols aussi vite qu’ils le pouvaient.
Certains d’entre eux se trouvaient dans de petits villages en Inde ou en Argentine, si loin de chez eux qu’il leur fallait deux ou trois jours pour revenir en Israël. Et c’était très cher. Je me suis rendue compte que c’était quelque chose qui passait entre les mailles du filet, et j’ai donc trouvé ma pièce du puzzle pour aider les gens qui en ont vraiment besoin en ce moment.
Avec ma bonne amie Leslie Schapira, nous avons créé le Fonds pour les réservistes israéliens. Notre objectif est de leur rembourser les billets qu’ils ont déjà payés. Nous avons des soldats du monde entier et les besoins sont très importants. C’est difficile, mais notre philosophie est de faire tout ce que nous pouvons pour leur remonter le moral, car ils ont quitté la sécurité de l’étranger et sont revenus en laissant tout tomber pour nous protéger. Et si nous pouvons faire une petite chose pour eux, nous le ferons.
Votre nouveau film, « Kissufim », dont la première a eu lieu récemment au Festival du film d’Orlando, se déroule près de la bande de Gaza. Comment s’est déroulée la promotion du film ?
Le film raconte l’histoire des relations entre les kibboutzim proches de la bande de Gaza et la population de Gaza dans les années 70, après la Guerre de Kippour. Et malheureusement, il n’a jamais été aussi pertinent qu’aujourd’hui, parce qu’il est le miroir de ce qui se passe exactement en ce moment : ce sont des gens qui veulent la paix et la liberté, et elle leur a été enlevée par des terroristes. Et le film est très accessible, comme les films et le cinéma peuvent le faire, de manière très magique. Je ne sais pas comment les films font, mais c’est comme un super pouvoir.
Nous sommes arrivés à la Première portant des tee-shirts à l’effigie des otages. La police était aussi avec nous pour assurer notre sécurité. Honnêtement, nous avons eu très peur, mais nous avons eu une petite lueur d’espoir : nous avons remporté le prix du Meilleur film étranger.
C’était vraiment émouvant de voir que, surtout aujourd’hui, il y a de la place pour entendre et voir, à travers la plateforme très importante des films, de l’art et de la narration, ce qui se passe en ce moment en Israël.
Comment se portent vos amis et votre famille en Israël ?
Beaucoup de mes amis sont dans l’armée en ce moment, alors à chaque annonce de la mort d’un autre soldat, je frôle la crise cardiaque jusqu’à ce que je lise l’information. Et ce n’est pas que ce soit plus facile de lire le nom de quelqu’un que vous ne connaissez pas personnellement – cela vous brise le cœur exactement de la même façon. Ma famille se trouve à Tel Aviv et elle va bien. Mais, vous savez, cela a été un mois de terribles nouvelles, de roquettes, de terrorisme et d’antisémitisme, et je ne pense pas qu’aucun d’entre nous n’aille bien.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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