Le Conseil islamique de Jaffa lutte contre la « profanation » de tombes musulmanes
La Cour suprême a ordonné à la municipalité de Tel Aviv de suspendre les travaux de construction d'un centre pour SDF sur le terrain d'un cimetière musulman de l'époque ottomane
Les négociations qui durent depuis un an entre la municipalité de Tel Aviv-Jaffa et le conseil islamique de Jaffa ont échoué, tandis que les autorités affirment vouloir continuer leur projet de construction d’un centre pour personnes sans domicile fixe sur un lieu où des tombes musulmanes ont récemment été découvertes. Cependant, la plus haute juridiction d’Israël a publié un ordre pour suspendre temporairement les travaux.
Les tombes – plus de 30 – ont été découvertes il y a un an quand la municipalité a détruit une structure de l’époque ottomane à Jaffa qui était utilisée comme un abri par des personnes sans domicile fixe, afin de construire un bâtiment de trois étages sur le site qui abriterait à la fois un abri pour SDF et des commerces.
Selon différentes sources, le site abritait un cimetière musulman durant l’époque ottomane. Après avoir été mis à jour, le Conseil islamique et des résidents musulmans locaux ont organisé des manifestations afin de protester contre ce qu’ils ont estimé être une profanation après que des restes humains ont été exposés par des employés de la municipalité.
En mai 2018, ils sont entrés par effraction dans l’édifice, ont enterré les restes et construit des pierres tombales en béton par dessus. La municipalité a critiqué cette action, la qualifiant de violation de propriété et a fait retirer les blocs de béton.
Depuis lors, des négociations se sont tenues entre la ville et le Conseil islamique, mais les deux camps ne sont pas parvenus à trouver un terrain d’entente, a annoncé dimanche le quotidien Haaretz.
La municipalité a affirmé qu’elle ne reviendrait pas sur son projet de construction du bâtiment, déclarant que les responsables des travaux avaient repéré les tombes et qu’aucune d’entre elles ne serait endommagée par ces travaux.
L’Autorité des antiquités n’a pas défini le site comme un cimetière ou un site d’antiquités, selon Haaretz, et a donné son feu vert aux travaux de construction.
Le Conseil islamique, qui a déclaré que les offres de la municipalité étaient « insultantes », a déposé un recours devant la Cour suprême la semaine dernière – qui a publié un ordre pour suspendre les travaux – qui devaient commencer la semaine dernière, jusqu’à ce que la question soit discutée par le tribunal.
Le Conseil a menacé de renouveler les manifestations, et a demandé à deux reprises ce mois-ci au gouvernement turc d’intervenir, expliquait l’article. Deux membres musulmans du conseil municipal ont également critiqué la municipalité et soutenu la position du Conseil islamique.