Le Parlement britannique classe Palestine Action comme une organisation terroriste

Le Parlement britannique a approuvé jeudi l’interdiction et le classement comme « organisation terroriste » du mouvement Palestine Action, une procédure initiée par le gouvernement après un acte de vandalisme sur une base de l’armée de l’air en Angleterre.

Quatre personnes ont été inculpées pour cette action menée mi-juin, lors de laquelle deux avions avaient été endommagés sur la base de Brize Norton, la plus importante de la Royal Air Force au Royaume-Uni. Les dégâts ont été évalués à 7 millions de livres (8 millions d’euros) par la police.

Quelques jours après, le gouvernement britannique avait annoncé sa volonté d’interdire Palestine Action et de l’ajouter à la liste des organisations terroristes.

Jeudi, les membres de la chambre des Lords ont approuvé cette interdiction, au lendemain d’une décision similaire – à une très large majorité – des députés à la chambre des Communes.

La ministre de l’Intérieur Yvette Cooper doit désormais formellement signer l’acte d’interdiction, mais le groupe a déposé un recours devant la justice.

Une audience aura lieu vendredi en urgence à la Haute Cour de Londres, avec le soutien d’ONG de défense des droits humains comme Amnesty International.

Des experts des Nations Unies ont critiqué cette semaine la décision de Londres. « De simples dommages matériels, sans mise en danger de la vie d’autrui, ne sont pas suffisamment graves pour être qualifiés de terrorisme », ont-ils estimé.

Une telle qualification « criminaliserait les activités légitimes de membres innocents du groupe qui ne contribuent en rien aux dommages matériels causés par d’autres membres », ont-ils insisté, soulignant le risque d’un « effet dissuasif sur la protestation politique et la défense des droits humains en Palestine en général ».

Si l’interdiction entre en vigueur, toute personne appartenant ou soutenant le groupe sera passible de poursuites pénales et risquera jusqu’à 14 ans de prison.

Jeudi, quatre personnes accusées d’avoir participé à l’opération sur la base de Brize Norton ont été placées en détention provisoire par un tribunal de Londres, dans l’attente d’une nouvelle audience le 18 juillet.

Lewie Chiaramello, 22 ans, Jony Cink, 24 ans, Amy Gardiner-Gibson, 29 ans, et Daniel Jeronymides-Norie, 35 ans, ont été inculpés mercredi soir pour « complot » en vue de pénétrer dans un lieu interdit avec l’intention de porter préjudice à la sécurité ou aux intérêts du Royaume-Uni, et de commettre des dommages criminels, a indiqué la police antiterroriste dans un communiqué.

Plusieurs personnes ont applaudi et scandé « Free Palestine » dans le tribunal qui était bondé, quand les quatre personnes ont été emmenées pour être placées en détention.

Une femme de 41 ans, également arrêtée et soupçonnée d’avoir « porté assistance à un délinquant », a été libérée sous caution jusqu’au 19 septembre. Un homme de 23 ans a lui été libéré sans être poursuivi.