Lindsey Graham : « Donald Trump est plus déterminé que jamais à libérer les otages »
Selon le sénateur républicain, le président-élu reste "concentré sur la question des otages" et estime que la réforme de l'AP est la meilleure défense, et non la réoccupation israélienne de Gaza
Le sénateur républicain américain Lindsey Graham, qui s’est rendu en Israël cette semaine et a rencontré de hauts responsables, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le président nouvellement élu Donald Trump souhaitait qu’un accord de « trêve contre libération d’otages » soit conclu avant son retour à la Maison Blanche en janvier.
Cette déclaration intervient alors qu’une délégation du groupe terroriste palestinien du Hamas doit arriver au Caire samedi pour s’entretenir avec des responsables égyptiens d’un éventuel cessez-le-feu à Gaza.
« Trump est plus déterminé que jamais à libérer les otages et soutient un cessez-le-feu incluant un accord sur les otages. Il veut que cela se produise maintenant », a déclaré Graham, un allié du nouveau président, au site d’information Axios.
« Je veux que les gens en Israël et dans la région sachent que Trump se concentre sur la question des otages. Il veut que les tueries cessent et que les combats s’arrêtent », a-t-il ajouté.
« J’espère que le président Trump et l’administration [de Joe] Biden travailleront ensemble pendant la période de transition pour libérer les otages et obtenir un cessez-le-feu. »
Alors que le nouveau cessez-le-feu au Liban a été conclu cette semaine, le président américain Joe Biden a reporté son attention sur Gaza, lançant une nouvelle initiative pour mettre fin aux quatorze mois de combats avec un accord qui verra le retour de 101 otages toujours détenus par les terroristes dans la région.
Ces commentaires de Graham s’inscrivent dans la lignée de ceux que Trump a adressés à Netanyahu quelques jours avant l’élection américaine. Le mois dernier, deux sources au fait du dossier ont déclaré au Times of Israel qu’en cas de victoire, Trump souhaitait que la guerre de Gaza soit terminée avant son retour au pouvoir.
Trump a confirmé avoir dit à Netanyahu qu’il souhaitait qu’Israël gagne rapidement la guerre, sans toutefois donner de calendrier. Lors de la Convention nationale républicaine en juillet, il avait prévenu que ceux qui détiennent des otages américains à l’étranger « paieront un très lourd tribut » s’ils ne sont pas libérés avant qu’il ne prenne ses fonctions.
Pour compliquer les choses, la coalition Netanyahu comprend des éléments d’extrême-droite qui se sont opposés aux propositions d’accord sur les otages conditionnées à un cessez-le-feu permanent à Gaza, et qui ont exprimé leur désir de réoccuper de manière permanente la bande de Gaza et de reconstruire des implantations juives.
Graham a condamné les déclarations du ministre israélien ultra-nationaliste des Finances, Bezalel Smotrich, qui a affirmé que la victoire de Trump offrait l’occasion d’encourager ce qu’il appelle « l’émigration volontaire » des Palestiniens de Gaza. Smotrich suggère que la moitié des 2,2 millions d’habitants de la bande de Gaza pourraient être encouragés à la quitter dans les deux ans à venir.
« Je pense qu’il devrait parler à Trump et écouter ce qu’il veut. Si vous ne lui avez pas parlé, je ne mettrais pas de mots dans sa bouche », a déclaré Graham, qui a également exprimé son opposition aux appels de l’extrême-droite à occuper indéfiniment Gaza.
Lors de sa récente visite au Proche-Orient, le sénateur américain a également rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et a abordé le sujet de la normalisation avec Israël, qui, selon lui, devrait inclure un « volet palestinien ».
« La meilleure police d’assurance contre le Hamas n’est pas une nouvelle occupation israélienne de Gaza, mais une réforme de la société palestinienne. Les pays arabes sont les seuls à pouvoir le faire », a déclaré Graham.
Par ailleurs, le New York Times a rapporté jeudi que le Hamas faisait preuve d’une plus grande flexibilité dans les pourparlers longtemps bloqués en vue d’un accord et qu’il pourrait accepter que les troupes de Tsahal restent temporairement à la frontière de l’enclave avec l’Égypte.