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Ministère de l’Energie : Les formations géologiques pourraient stocker 10 M de tonnes de CO₂ par an

Le captage et le stockage du carbone pourraient permettre d'atteindre la neutralité carbone et générer chaque année 1 milliard de shekels de chiffres d'affaires pour une nouvelle industrie

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Image illustrative des émissions de carbone d'une usine. (Gypsy Picture Show, iStock chez Getty Images)
Image illustrative des émissions de carbone d'une usine. (Gypsy Picture Show, iStock chez Getty Images)

Selon des représentants des autorités, le ministère de l’Energie a identifié des formations géologiques capables de stocker 10 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année et d’alimenter une industrie de stockage du carbone d’une valeur annuelle estimée à 1 milliard de shekels.

Dix millions de tonnes de CO₂ représentent 17% des émissions annuelles de carbone d’Israël, ont expliqué ces responsables lors d’une conférence organisée mardi à l’Institut géologique de Jérusalem.

Ce stockage profond sous terre sur une longue période pourrait permettre à Israël d’atteindre la neutralité carbone, ont-ils ajouté. En effet, ainsi, les quantités de dioxyde de carbone entrantes – dans l’atmosphère – et éliminées seraient égales.

Chen Bar Yosef, directeur de l’Administration des ressources naturelles au ministère de l’Énergie, a expliqué que le CSC (capture et stockage du carbone ou « séquestration ») était une « technologie reconnue partout dans le monde comme complémentaire à l’introduction d’énergies propres et d’une meilleure efficacité énergétique, et qui doit faire partie de notre boîte à outils pour espérer atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 ».

Il a ajouté que cela pourrait en outre permettre à l’industrie israélienne de conserver un avantage concurrentiel, au moment où les marchés étrangers comme celui de l’UE exigent toujours plus de preuves des mesures prises – par un pays ou une entreprise – pour atteindre l’objectif de zéro émission.

Dans un projet de document stratégique sur les moyens d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ouvert aux commentaires publics cette année (en hébreu), le ministère de l’Énergie présente trois options de mix énergétique pour l’avenir : la première repose pour l’essentiel sur l’énergie solaire avec capture et stockage du carbone ou réutilisation dans l’industrie (CUSC), la deuxième combine énergie solaire, hydrogène et énergie nucléaire et la troisième, enfin, mixe énergie solaire, hydrogène et énergie nucléaire.

L’ingénieur Colmobil Nimrod Ofir à côté de l’un des trois camions qui font le plein à la première station de ravitaillement en hydrogène d’Israël à Yagur, près de Haïfa, dans le nord d’Israël, le 8 mai 2023. (Crédit : Sue Surkes/Times of Israel)

Le ministère de l’Énergie a travaillé sur la question du captage et du stockage du carbone avec les ministères des Finances, de la Protection de l’environnement, de l’Économie et de l’Industrie, l’Autorité de la planification, l’Autorité de l’eau, les entreprises et des ONG, dont beaucoup étaient présentes le jour de la conférence, mardi dernier.

Le Service géologique a réalisé la cartographie qui a servi de base aux calculs du ministère de l’Énergie.

Le ministère a en outre présenté un projet d’amendement à l’ordonnance sur l’exploitation minière afin d’initier le processus de réglementation en la matière.

Mais il reste encore du chemin à parcourir.

Les émissions anthropiques (c’est-à-dire d’origine humaine) de gaz comme le CO₂ ou le méthane contribuent au changement climatique en créant une couverture qui empêche la chaleur dûe au soleil de s’évacuer. Le principal facteur d’émissions est la combustion de combustibles fossiles.

Pour éliminer le CO₂ de l’atmosphère, les solutions fondées sur la nature constituent pour l’heure l’essentiel des projets : elles s’inspirent de ce qu’offre la nature. Il s’agit par exemple de restaurer les habitats naturels, comme la forêt ou les zones humides, qui absorbent naturellement le CO₂.

La centrale électrique Orot Rabin, sur la plage de Sdot Yam, dans le centre d’Israël, le 11 avril 2023. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

En matière de captage et stockage du carbone (CSC) ou encore de captage, utilisation et stockage du carbone (CUSC), le dioxyde de carbone de source industrielle – cheminées, centrales électriques ou plates-formes gazières – est capturé, séparé et traité, puis recyclé en nouveaux produits (boissons gazeuses ou produits chimiques) ou stocké à long terme, sous terre, sous forme comprimée ou liquéfiée.

Selon le Global CCS Institute, plus de 200 millions de tonnes métriques de CO₂ généré par l’homme ont déjà été injectées sous terre.

L’un des principaux problèmes qui se posent à l’humanité concerne la capture du dioxyde de carbone déjà dans l’atmosphère.

Ces 10 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et 2024 devrait établir en la matière un record absolu.

Cette année, au niveau mondial, les températures moyennes devraient dépasser la limite maximale de 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels fixée par les accords de Paris de 2015.

Selon les Nations Unies, les émissions doivent être réduites de 43 % d’ici 2030 et de 60 % d’ici 2035 (par rapport aux niveaux de 2019) pour rester dans l’orbite des 1,5 degré Celsius au cours de ce siècle, mais les émissions ne font qu’augmenter.

L’énergie solaire et le stockage sont considérés comme une option clé vers la réduction des émissions de carbone. (lovelyday12, iStock chez Getty Images)

Les experts du climat disent que la capture du carbone, dans l’atmosphère ou dans les infrastructures industrielles telles que les cheminées, ne doit pas se substituer à la réduction des émissions ou aux économies d’énergie.

Ils y voient un élément essentiel pour atteindre la neutralité carbone, au moyen de l’élimination et du stockage à long terme du carbone pour compenser des émissions difficiles à réduire, comme c’est le cas de celles de l’industrie sidérurgique.

Lors d’une conférence sur le carbone organisée ce mois-ci par ClimateNet, KVS et 2B-Friendly, Ilan Nissim, haut-fonctionnaire du ministère de l’Énergie, a déclaré que le captage, l’utilisation et le stockage du carbone constituaient « la technologie la plus immédiatement disponible et la plus efficace pour réduire les émissions » et que des travaux pour la rendre possible seraient menés l’an prochain.

Il a expliqué que la Commission géologique avait découvert des endroits, dans des aquifères salins du désert du Neguev, dans le sud d’Israël, propices à l’enfouissement à long terme de sept à 15 gigatonnes (soit 15 milliards de tonnes métriques) de carbone capturé. Il y aurait de l’espace supplémentaire disponible en mer, a-t-il dit, dans les formations géologiques et réserves de gaz naturel épuisées.

Maya Jacobs, cofondatrice et PDG de Climate Net. (Dror Malka)

Interrogé sur ces deux chiffres, le porte-parole du ministère de l’Énergie a déclaré qu’il s’agissait de « premières estimations » sur lesquelles le ministère continuait de travailler, tout comme sur les technologies disponibles.

Il a ajouté qu’une dizaine de structures souterraines avaient été identifiées lors de la phase initiale de l’enquête et qu’une étude de faisabilité détaillée serait menée « dans les prochaines années ».

Maya Jacobs, cofondatrice et PDG de Climate Net, s’est réjouie de la priorité mise par le gouvernement sur l’élimination du carbone, tout en se demandant d’où viendraient les incitations économiques au stockage du carbone par les milieux industriels. Selon elle, pas de la taxe sur le carbone récemment introduite, qui affecte surtout les citoyens, via une hausse des prix à la pompe, et non l’industrie, qui va toucher des subventions publiques durant six ans pour s’adapter à la nouvelle taxe.

Elle estime important que le gouvernement adopte une vision plus large et examine toutes les façons de réduire les émissions de carbone au niveau de l’électricité, mais aussi de l’agriculture, de la construction, du traitement des déchets, etc…

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