Plus de 400 personnalités d’Hollywood dénoncent la montée de l’antisémitisme

Plus de 400 figures influentes de l’industrie du divertissement ont signé une lettre ouverte publiée le 28 mai 2025, condamnant la recrudescence de l’antisémitisme qu’ils estiment attisée par la désinformation pro-palestinienne depuis le 7 octobre 2023. Parmi les signataires figurent les actrices Mayim Bialik (The Big Bang Theory), Uzo Aduba (Orange Is the New Black), Julianna Margulies (The Good Wife), ainsi que les acteurs Dean Cain (Lois & Clark) et Joshua Malina (Scandal).

Le monde de la musique est également représenté avec des artistes de renom tels qu’Ozzy Osbourne (Black Sabbath), Jonny Greenwood (Radiohead), Gene Simmons (KISS), ou encore la compositrice multi-nommée aux Oscars Diane Warren.

Des producteurs et figures majeures de l’audiovisuel hollywoodien se joignent aussi à cet appel, dont Jenji Kohan (créatrice de Weeds et Orange Is the New Black), Greg Berlanti (producteur de Arrow et Riverdale), ainsi que le magnat israélo-américain Haim Saban, connu notamment pour avoir lancé la franchise Power Rangers.

Publiée par l’organisation Creative Community for Peace (CCFP), cette lettre fait notamment référence à l’attentat perpétré à Washington D.C. le 21 mai 2025, où deux employés de l’ambassade d’Israël, Sarah Milgram et Yaron Lishinsky, ont été tués.

Les signataires alertent sur le fait que la propagande amplifiée par des célébrités alimente une violence antisémite meurtrière. La lettre souligne que « depuis le 7 octobre, le Hamas, l’Iran et leurs alliés et sympathisants idéologiques en Occident ont inondé le monde de mensonges haineux et d’incitation antisémite destinés à diaboliser Israël, le peuple juif et ses soutiens ».

Ils rappellent que cette guerre a été déclenchée par le Hamas, qui pourrait y mettre fin en libérant les otages et en déposant les armes, mettant ainsi un terme à sa domination tyrannique sur Gaza. Mais l’organisation islamiste refuse toute concession, poursuivant un objectif clairement exprimé dans sa charte.

Words have consequences, and we saw last week how calls for “resistance” and an “intifada” led to the murder of two innocent embassy workers.

400+ entertainment leaders just signed Creative Community for Peace’s letter condemning antisemitism, extremist rhetoric, and anti-Israel… pic.twitter.com/hoDnarijwy

— Creative Community for Peace (@CCFPeace) May 29, 2025

La lettre dénonce une campagne anti-israélienne qui relaie cette idéologie extrémiste, refuse de tenir le Hamas responsable de l’usage systématique d’infrastructures civiles – hôpitaux, écoles, mosquées, locaux de l’ONU – à des fins militaires, et propage des accusations infondées, telles que des crimes de génocide ou le meurtre de milliers d’enfants en quelques jours.

Les auteurs affirment également que de nombreux prétendus journalistes à Gaza seraient en réalité affiliés à des groupes terroristes, certains ayant même accompagné les assaillants du 7 octobre pour filmer leur attaque. Ils dénoncent la propagation sur les réseaux sociaux, souvent par des célébrités, de récits mensongers et diffamatoires contre Israël et les Juifs, notamment l’idée selon laquelle ces derniers seraient des « colonisateurs » — une négation, selon eux, de leur lien historique et indigène à la terre d’Israël.

« Nous rejetons tous ces mensonges », déclarent les signataires.

« Le 21 mai 2025, nous avons vu que ces mensonges peuvent avoir des conséquences mortelles : deux jeunes ont été assassinés devant un musée juif à Washington D.C., tandis que l’auteur des faits scandait « Free Palestine » — un slogan devenu aujourd’hui un appel à la violence.»

Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim. (Autorisation)

La lettre appelle l’ensemble des acteurs de l’industrie du divertissement à « condamner cette rhétorique extrémiste et la diffusion de fausses informations afin que nous puissions tous œuvrer vers un avenir où Israéliens et Palestiniens pourront vivre côte à côte dans la paix et la dignité ».

Les signataires insistent sur la responsabilité des personnalités publiques face au pouvoir des réseaux sociaux. Selon eux, artistes et figures médiatiques, qui influencent des millions de personnes dans le monde, doivent user de leurs plateformes avec prudence pour ne pas contribuer à la propagation de discours haineux.

Cette prise de position s’inscrit dans un contexte où plusieurs célébrités ont récemment pris publiquement parti contre la guerre à Gaza. Fin mai, l’organisation caritative britannique Choose Love a adressé une lettre au Premier ministre Keir Starmer, lui demandant de mettre fin aux livraisons d’armes à Israël. Cette pétition a rassemblé plus de 300 personnalités britanniques, parmi lesquelles l’acteur Benedict Cumberbatch, l’ex-footballeur Gary Lineker, ainsi que les chanteuses Annie Lennox et Dua Lipa.

Plus tôt dans le mois, près de 400 personnalités du monde du cinéma ont signé une tribune dénonçant le silence perçu de ce milieu face à ce qu’ils qualifiaient de « génocide à Gaza ». Publiée sur le site de Libération à la veille de l’ouverture du Festival de Cannes 2025, cette prise de position comptait parmi ses signataires des acteurs tels que Susan Sarandon, Richard Gere, Cynthia Nixon, Javier Bardem, ainsi que les réalisateurs Pedro Almodóvar, David Cronenberg et Nadav Lapid.