100 000 virus inconnus jusqu’ici, découverts par une étude menée par Israël
Les chercheurs espèrent que ces découvertes révolutionnaires sur pathogènes à ARN contribueront à l’élaboration de nouveaux médicaments et à la protection contre les parasites
Une équipe de scientifiques dirigée par des Israéliens affirme avoir découvert quelque 100 000 nouveaux types de virus auparavant inconnus de la science.
Cette recherche révolutionnaire a été publiée en septembre dans la prestigieuse revue universitaire Cell, après l’analyse de données environnementales provenant d’échantillons de sol, d’océans, de lacs et de divers autres écosystèmes à travers le monde par des scientifiques de l’université de Tel Aviv et d’autres établissements.
Selon l’université de Tel Aviv, l’étude a révélé que le nombre de virus à ARN désormais connus de la science a été multiplié par neuf. Contrairement aux virus à ADN, un virus à ARN infecte les cellules en injectant de l’ARN dans le cytoplasme des cellules hôtes élevant ainsi son taux de mutation.
Parmi les maladies humaines notables causées par des virus à ARN figurent le COVID, le rhume, la grippe, le SARS, le MERS, l’hépatite C, l’hépatite E, la fièvre du Nil occidental, le virus Ebola et la rougeole.
Ayant également identifié les organismes susceptibles d’être attaqués par les virus découverts, les scientifiques espèrent que leur découverte pourra contribuer à l’élaboration de nouveaux types de médicaments antimicrobiens et à la protection contre les mycotoxines et les parasites nuisibles à l’agriculture.
L’étude, à laquelle ont également participé des chercheurs de Stanford, de l’Institut national de la santé des États-Unis, du ministère de l’Énergie des États-Unis, de l’Institut Pasteur de France et d’autres institutions, repose sur des données recueillies par plus d’une centaine de scientifiques du monde entier.
Selon l’auteur principal, Uri Neri, un doctorant de Tel Aviv, les résultats ont été rendus possibles grâce aux nouvelles technologies numériques qui ont permis aux chercheurs de rassembler les informations génétiques recueillies depuis des milliers d’échantillons différents.
Le système, développé pour les besoins de l’étude, a également permis aux chercheurs de reconstituer la manière dont les virus ont traversé divers processus d’acclimatation tout au long de leur évolution.
« L’une des questions clés en microbiologie est de savoir comment et pourquoi les virus se transfèrent des gènes entre eux », a déclaré le professeur Uri Gophna de l’université de Tel Aviv, qui a supervisé l’étude.
« Le système que nous avons développé permet d’effectuer des analyses évolutives approfondies et de comprendre comment les différents virus à ARN se sont développés au cours de l’histoire de l’évolution », a-t-il ajouté.
« Par rapport aux virus à ADN, la diversité et les rôles des virus à ARN dans les écosystèmes microbiens ne sont pas bien compris », a déclaré Gophna. « Dans notre étude, nous avons constaté que les virus à ARN ne sont pas inhabituels dans le paysage évolutif et, en fait, que sous certains aspects, ils ne sont pas si différents des virus à ADN.
« Cela ouvre la porte à de nombreuses recherches futures, et à une meilleure compréhension de la façon dont les virus peuvent être exploités afin de les utiliser en médecine et en agriculture. »