12 ans de prison pour Afik Toibi qui a tué son collègue en jouant avec son arme
L’agent de la Police des frontières a tiré par erreur sur Naim Maadi, et a ensuite tenté de faire croire à un suicide ; les avocats de la famille demandent une prolongation de la peine
Le tribunal de district de Haïfa a condamné lundi à 12 ans de prison un officier de la Police des frontières qui a avoué avoir accidentellement tiré sur un camarade et tenté de faire passer l’incident pour un suicide.
Afik Toibi, 23 ans, n’a admis ce qui était arrivé au sergent Naim Maadi, 21 ans, qu’alors que son procès était déjà en cours, et a par la suite admis avoir tenter de faire passer la fusillade de février 2021 pour un suicide. Il a confirmé les accusations des procureurs selon lesquelles il avait tiré sur Maadi en 2021 en jouant avec son pistolet alors que les deux hommes se trouvaient à leur base dans la ville d’Akko, dans le nord du pays.
En novembre 2023, il a été accusé d’homicide involontaire et d’obstruction à la justice.
En plus des 12 ans d’emprisonnement, la cour a condamné Toibi à une peine de 12 mois avec sursis pendant trois ans à compter de la date de son éventuelle sortie de prison, et lui a ordonné de verser 258 000 shekels de dédommagement à la famille de Maadi.
Les parents de Maadi, qui étaient présents au tribunal au moment de la condamnation, ont déploré cette peine qu’ils estiment insuffisante, et leurs avocats ont indiqué qu’ils pourraient demander un alourdissement des charges et de la peine devant une juridiction supérieure.
Lors du prononcé de la peine, le tribunal a noté que Toibi était connu pour jouer avec des armes à feu, et qu’il avait notamment pointé des armes sur des collègues policiers.
« Il s’agit du dernier maillon d’une longue chaîne d’affaires dans lesquelles il a fait un usage abusif d’armes », a déclaré le tribunal.
Les parents de Naim Maadi ont pleuré à l’annonce du verdict. Les avocats de la famille Maadi ont déclaré dans un communiqué que « la lecture du verdict était déchirante ».
« D’un point de vue moral, cette personne est absolument coupable », ont-ils ajouté. « Un homme imposant qui menaçait ostensiblement son entourage – tout en tirant un plaisir malsain de leurs réactions. »
« La famille continuera à se battre pour introduire un recours contre le verdict afin que le criminel soit condamné pour un crime approprié à ses actes : le meurtre avec une indifférence dépravée », précise le communiqué.
Selon l’acte d’accusation, Toibi est entré dans la chambre qu’il partageait avec Maadi, a retiré le chargeur de son pistolet, mais apparemment pas la balle qui était déjà dans la chambre, puis a pointé l’arme vers la tête de Maadi en disant « Regarde », avant d’appuyer sur la gâchette et de lui tirer une balle en plein visage.
Ensuite, au lieu de faire venir des secours pour prendre en charge Maadi, Toibi a disposé le corps et l’arme pour faire croire que Maadi s’était tiré une balle et a dit aux autres qu’il s’était suicidé, selon l’acte d’accusation.
Les médecins légistes ont initialement cru au suicide de Maadi, mais l’enquête a prouvé que ce n’était pas le cas.
Toibi a également été inculpé pour obstruction à la justice, menaces, coups et blessures et agression sexuelle.