50 millions de shekels versés chaque mois aux terroristes par l’OLP
Le chef des Affaires des prisonniers explique au ToI que 600 millions de shekels ont été payés en 2020 ; les paiements de l'OLP ont été versés aux familles des terroristes
Ramallah a payé environ 600 millions de shekels en 2020 en salaires versés à des Palestiniens emprisonnés au sein de l’État juif pour des délits sécuritaires – et notamment pour terrorisme – et à leurs familles, a concédé un responsable de l’Organisation de libération de la Palestine jeudi.
« Nous payons environ 50 millions de shekels par mois en salaire », a déclaré Qadri Abu Bakr, commissaire des Affaires des prisonniers, dans un entretien téléphonique accordé au Times of Israël.
Ramallah poursuit une politique de longue date consistant à indemniser les Palestiniens emprisonnés par Israël pour des délits sécuritaires, ainsi que les personnes blessées ou tuées par les forces israéliennes. Les auteurs d’actes terroristes violents reçoivent ces paiements.
Israël cherche à réprimer cette pratique depuis longtemps, estimant qu’elle encourage le terrorisme. Comme l’exige une loi de 2018, Israël déduit la somme estimée des revenus d’impôt que l’État juif collecte chaque mois au nom de l’Autorité palestinienne avant de les lui reverser.
Si Abu Bakr n’a pas donné de chiffre précis pour 2020 dans l’ensemble, il a souscrit à celui de 600 millions de shekels avancé par le Times of Israël, calculé sur la base du chiffre mensuel (50 millions) qu’il a lui-même fourni. « Oui, c’est juste », a-t-il concédé.
Un décret militaire israélien impose des sanctions sur toutes les banques qui permettent aux Palestiniens de collecter ces paiements. Après plusieurs reports, ce décret est entré en vigueur au début de l’année 2021. Afin d’éviter les sanctions, l’OLP avait versé la valeur de trois mois d’indemnisation d’avance à la fin du mois de décembre.
Tandis que l’OLP a réfléchi, par le passé, à l’idée de créer sa propre institution financière de manière à éviter les sanctions israéliennes, l’idée a été finalement exclue, considérée comme infaisable. Aucune réforme n’a visé à mettre un terme à ces paiements – qui, s’ils sont populaires dans le pays, sont largement condamnés à l’international.
« Nous étudions encore la chose mais nous n’avons encore tiré aucune conclusion à ce sujet », a dit Abu Bakr.
Selon ce dernier, environ 7 500 prisonniers palestiniens libérés reçoivent une aide de l’Organisation de libération de la Palestine. 4 500 prisonniers qui se trouvent encore en détention bénéficient, eux aussi, de ces salaires.
Palestinian Media Watch, organisation à but non-lucratif qui traque les incitations à la violence dans les médias palestiniens, a estimé, de son côté, que l’OLP avait versé au moins 512 millions de shekels en versements aux prisonniers en 2020.
Si l’OLP ne rend pas public son budget, l’organisation à but non-lucratif a tiré ses conclusions en suivant les documents financiers présentés par l’AP. Selon les documents du ministère des Finances de l’AP, le montant transféré par l’AP à l’OLP est passé de 161 millions de shekels à 673 millions de shekels en 2020.
Le ministère des Finances de l’Autorité palestinienne n’a pas répondu à des appels répétés et à une demande écrite de commentaire.
Les politiciens israéliens ont évoqué, de leur côté, un programme de « rémunération du meurtre » récompensant les terroristes. Parce que les autorités palestiniennes versent des sommes plus importantes aux condamnations plus longues qui sont purgées dans les prisons israéliennes, les personnes incarcérées pour les attentats terroristes les plus brutaux reçoivent proportionnellement plus d’argent de la part de Ramallah.
Les Palestiniens affirment que ces indemnités sont une récompense octroyée face à un système de justice militaire qu’ils considèrent comme inéquitable. En plus de ceux qui soutiennent sans réserve le terrorisme armé contre les Israéliens, un grand nombre de Palestiniens ne croient pas la version israélienne donnée des événements ayant entraîné l’incarcération de leurs proches ou leur mort, et ne voient aucun problème dans le versement d’indemnités à eux ou à leurs familles.