À Boston, des danseurs rendent un hommage émouvant aux familles des otages du Hamas
Le festival de danse folklorique israélienne du MIT a présenté un spectacle unique, et des danseurs vêtus de noir et de gris - dont une sénatrice - ont rendu hommage aux otages

CAMBRIDGE, Massachusetts – Vêtus de sombres tenues noires et grises, les danseurs effectuent des mouvements fluides sur la scène au son de la musique au piano « Tachzor » (« Reviens ») d’Idan Raichel. Ils présentaient pour la première fois un spectacle unique, une performance en hommage aux familles des otages enlevés lors de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier.
Conçue par la danseuse et chorégraphe Dalia Davis, la représentation a eu lieu lors du festival annuel Israel Folkdance de Boston, au Massachusetts Institute of Technology, le 17 mars. Le spectacle s’est terminée par une prière pour la rédemption des otages, avec une chaise vide recouverte de jaune, la couleur symbolique de la captivité.
« Nous avons tous pleuré à la fin en quittant la scène », a déclaré Davis au Times of Israel. « J’espère que nous avons transmis ce que nous voulions transmettre. »
Ce spectacle était l’un des 16 présentés lors du festival de cette année, qui comptait 300 danseurs âgés de 5 à 60 ans. Les autres sélections allaient de la traditionnelle hora israélienne à la musique pop moderne.
Il y avait une différence notable par rapport aux années précédentes : cette fois, le festival s’est déroulé dans le contexte du massacre du 7 octobre et de la guerre qu’Israël a lancée par la suite contre le Hamas. Au cours de leur attaque, des milliers de terroristes du Hamas ont massacré 1 200 personnes dans le sud d’Israël, dont la plupart étaient des civils, et en ont enlevé 253 autres pour les emmener dans la bande de Gaza, se livrant aussi à des actes d’une brutalité inouïe.
Avec les tensions qui en découlent dans le monde entier, y compris sur les campus universitaires tels que le MIT, il n’était pas certain que le programme de dimanche à l’auditorium Kresge se déroule sans heurts.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec la police du MIT et d’autres services de sécurité », a déclaré Alexis Maharam, membre du conseil d’administration du festival, qui a dansé dans le spectacle de Davis. « Depuis quarante ans, ils nous ont toujours soutenus. »
« Je pense que tout s’est bien passé », a déclaré la présidente du festival, Susan Gruber. « Je pense que cela s’est très bien passé. Le public est toujours enthousiaste. Les groupes étaient extrêmement bien préparés, ce qui est vrai comme toujours. Mais nous avons eu l’impression d’un très bon spectacle. On sentait qu’il y avait de la fluidité et du rythme. »

« Nous avons eu la pièce de Dalia, qui était vraiment poignante », a ajouté Gruber. « Il n’y a pas eu un seul œil sec. Nous avons eu des pièces israéliennes très classiques, qui nous ont rappelé des temps meilleurs et, nous l’espérons, des temps meilleurs à venir. »
La pièce de Davis mettait en scène 20 danseuses âgées de 7 à 55 ans. Elle s’est ouverte sur « Tachzor » avant d’enchaîner sur un niggoun, une mélodie liturgique juive sans paroles. Les adultes portaient des rubans jaunes et représentaient les familles des otages, tandis que les plus jeunes représentaient les otages eux-mêmes. Les enfants et les adultes se sont parfois allongés sur la scène pour exprimer respectivement les éléments de la captivité et du chagrin.
« Les mouvements associaient l’expression du chagrin et l’expression de l’amour, ainsi que la conviction de faire quelque chose », a expliqué Davis. « Beaucoup de mouvements deviennent plus précis à mesure que les familles déploient tous les efforts possibles et imaginables. »

Elle s’est sentie obligée de faire quelque chose après avoir pris connaissance des attentats du 7 octobre, au cours desquels environ 253 otages ont été pris dans un contexte de violence qui a coûté la vie à environ 1 200 personnes.
« J’ai essayé de me demander ce que je pouvais faire, comment je pouvais faire face à cette situation », a expliqué Davis dans une interview accordée au Times of Israel au début du mois de février.
L’intérêt qu’elle porte depuis toujours à la danse et à la chorégraphie lui a semblé un moyen naturel d’y parvenir. Née dans le New Jersey, elle a grandi dans une famille de danseurs folkloriques israéliens et porte le nom du kibboutz Dalia, qui, selon elle, est l’ancien site d’un festival de danse folklorique israélien. Toute petite, elle a fait une apparition sur scène lors d’un autre festival, à l’université Rutgers, dans son État d’origine.
« En grandissant, j’ai commencé à comprendre l’histoire de la danse folklorique israélienne, les chansons et les messages, ce qu’elle représente pour le peuple juif », a déclaré Davis. « Des Juifs du monde entier ont insufflé à la danse folklorique israélienne des éléments propres à leur pays. »
Aujourd’hui, en tant que mère de quatre enfants, elle a ressenti de l’empathie pour le sort des mères d’otages et a cherché à intégrer cette dimension dans la pièce.
« En tant que mère, je n’arrêtais pas de penser : ‘Comment ces mères vivent-elles cette situation, [trouvent-elles] la force de faire tant d’actions différentes, de déclarations, d’expressions d’amour ?' », se souvient Davis.

Elle a lu des interviews de parents d’otages – certains dont les enfants étaient revenus et d’autres qui attendaient toujours que cela se produise.
« J’essayais de donner une voix à ces mères, à ces proches », a déclaré Davis.
Elle s’est adressée aux nombreux autres danseurs avec lesquels elle a travaillé au fil des ans, ainsi qu’à d’autres, dans ce qu’elle décrit comme le monde très uni de la danse folklorique israélienne. Le groupe ainsi formé représentait plusieurs régions des États-Unis, de la Nouvelle-Angleterre au Midwest – y compris le Minnesota, où Davis est actuellement basée – et à la côte ouest.
En raison de cette diversité, les danseurs ont dû répéter à distance plutôt qu’en personne, ce qui était une première pour Davis.
« Sur le moment, nous avons eu l’impression d’être dans une situation critique », a-t-elle déclaré. « Nous avions des tonnes et des tonnes de vidéos. Chacun apprenait de son côté. »
Il n’y a eu qu’une seule répétition en personne, une journée marathon de six heures le vendredi précédant l’événement.

L’une des danseuses, Becca Rausch, sénatrice de l’État du Massachusetts, a dû concilier l’entraînement avec son travail de législatrice.
« Ce qui est bien, c’est que beaucoup de répétitions étaient asynchrones », explique Becca Rausch. « La plupart d’entre elles se sont déroulées sur Zoom. » « C’était un honneur de le faire », a déclaré la politicienne. « C’était une grande leçon d’humilité. »

Rausch est une danseuse folklorique israélienne chevronnée. Elle a participé à son premier spectacle à l’âge de 14 ans, et a siégé au conseil d’administration du festival de Boston. Elle a constaté que la situation avait changé cette année.
« C’est une période difficile pour beaucoup de gens », a-t-elle déclaré. « Il y a beaucoup de souffrance, beaucoup d’inquiétude, beaucoup de peur… tout simplement de la mort, de la destruction et de la haine. Cela rend tout plus difficile, y compris la politique. Je dois dire que j’ai été très reconnaissante envers mes collègues qui m’ont tendu la main. »
Les danseurs de la pièce ont cité des moments particulièrement poignants. Rausch en a mentionné un où certaines familles ont été réunies et d’autres non. Pour Maharam, ce fut le « amen » du public à la prière de clôture.
« J’espère que nous avons donné la parole à ceux qui en ont besoin », a déclaré Maharam.
« Nous pensons à eux », a abondé Davis. « Nous les portons dans notre cœur, en attendant que leurs proches rentrent à la maison, comme le souhaitent tant de gens en Israël. »
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