A Londres, nouvelle manifestation pro-palestinienne sur fond de campagne électorale
Pour la 18e fois depuis les massacres barbares du 7 octobre, des milliers de personnes se sont élancées vers le Parlement britannique dans une marée de drapeaux palestiniens
Des milliers de Londoniens ont une nouvelle fois défilé samedi dans le centre de la capitale britannique pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza, une manifestation aux accents particulièrement politiques à quelques semaines des élections législatives du 4 juillet.
L’organisation Palestine Solidarity Campaign, à l’initiative de ces marches depuis huit mois, avait appelé les Britanniques à venir défiler pour montrer « à tous les partis politiques qu’ils doivent agir pour stopper le génocide à Gaza s’ils veulent notre vote ».
Pour la 18e fois depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, des milliers de personnes se sont élancées en direction du Parlement britannique dans une marée de drapeaux palestiniens.
« Ce qu’Israël fait aux Palestiniens est si moralement inacceptable que le moins que je puisse faire est de descendre dans la rue », a défendu Thomas Rapsey, musicien canadien de 35 ans installé au Royaume-Uni.
« Mais les politiciens n’écoutent pas les gens, ce qui est assez déprimant », a-t-il déploré auprès de l’AFP.
De nombreuses pancartes étaient cette fois à l’effigie de Rishi Sunak, l’actuel Premier ministre conservateur, et de Keir Starmer, son concurrent du Labour, tous les deux en lice pour Downing Street.
Certains manifestants ont ainsi appelé à « Virer les Tories« , au pouvoir depuis 14 ans au Royaume-Uni, quand d’autres ont exhorté M. Starmer, ancien avocat spécialiste des droits humains, à « ne pas se cacher » concernant l’offensive d’Israël à Gaza.
« Je n’ai pas vraiment confiance dans la démocratie parlementaire… nous n’avons quasiment entendu aucune proposition de la part des deux principaux candidats » concernant Gaza, a regretté Lucy, analyste de recherche de 26 ans.
La veille, le Labour, grand favori pour cette élection, a inscrit dans son programme un objectif de reconnaissance d’un Etat palestinien, comme l’ont fait plusieurs pays européens il y a quelques jours.
Mais « c’est trop tard, je n’arrive pas à lui faire confiance », a lancé la jeune femme d’un air désabusé.
Près de la Tamise, la manifestation est également passée devant un petit groupe de militants pro-israéliens, postés sous haute surveillance policière avec d’immenses drapeaux et des portraits des otages enlevés il y a huit mois.