Allemagne : l’AfD exclut 3 jeunes suspects d’activités paramilitaires et néo-nazies
L'AfD, parti anti-migrants qui s'est profondément radicalisé depuis sa fondation en 2013, a récemment remporté des résultats records dans plusieurs scrutins
Le parti d’extrême droite allemand AfD a annoncé mercredi vouloir exclure de ses rangs trois membres présumés d’un groupe paramilitaire néo-nazi, arrêtés la veille, qui fomentaient des actions violentes dirigées contre les institutions du pays.
Les présidents de l’AfD, Tino Chrupalla et Alice Weidel, ont convoqué mercredi une réunion téléphonique de la direction du parti, pour décider de l’exclusion des membres de ce groupe paramilitaire, baptisé « Séparatistes saxons », a indiqué cette formation dans un communiqué.
« L’Alternative pour l’Allemagne repose sur l’ordre fondamental libéral et démocratique et n’a rien à voir avec ce groupement présumé néo-nazi – qui est profondément contraire à nos principes et notre programme », a ajouté l’AfD.
Parmi les huit jeunes membres de cette formation interpellés mardi, trois d’entre eux sont membres de l’AfD dans le Land de Saxe (est), Kurt H., Hans-Georg P. et Kevin R., a indiqué la section régionale de cette formation, dans un communiqué séparé.
Cette section régionale a d’ores et déjà décidé « à l’unanimité » de les exclure de ses rangs.
Six des huit suspects interpellés, dont deux membres de l’AfD, Hans-Georg P. et Kevin R., ont été écroués mercredi, a indiqué le parquet fédéral allemand.
Selon ce dernier, les huit suspects auraient envisagé de « conquérir par les armes » des territoires dans l’est de l’Allemagne, « afin d’y instaurer un système étatique et social inspiré du national-socialisme », et d’éliminer « des personnes jugées indésirables, si nécessaire par une épuration ethnique ».
L’AfD, parti anti-migrants qui s’est profondément radicalisé depuis sa fondation en 2013, a récemment remporté des résultats records dans plusieurs scrutins, particulièrement dans l’est du pays, dans les anciennes régions de la RDA communiste.
Elle assure n’avoir rien à voir avec les mouvances violentes d’extrême droite, également en forte progression en Allemagne.
Selon le dernier rapport des services de renseignement du pays, le nombre d’extrémistes de droite considérés comme violents s’élevait en 2023 en Allemagne à 14.500 personnes, soit 500 de plus que l’année précédente.