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Antisémitisme : Enquête du département américain de l’Éducation au Sarah Lawrence College

Cette enquête suit une plainte rare déposée par la branche Hillel du campus, qui a estimé que l'établissement a favorisé un environnement hostile aux étudiants juifs

Vue extérieure du Sarah Lawrence College à Bronxville, à New York, le 12 février 2020. (Crédit : STEPHANIE KEITH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Vue extérieure du Sarah Lawrence College à Bronxville, à New York, le 12 février 2020. (Crédit : STEPHANIE KEITH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

JTA – Le département américain de l’Éducation a ouvert une enquête pour antisémitisme – en vertu du Titre VI- concernant le Sarah Lawrence College (SLC) en réponse à une plainte déposée par la branche Hillel du campus, qui reproche à l’établissement d’enseignement supérieur d’avoir favorisé un environnement hostile pour les étudiants juifs.

Ce collège privé qui enseigne les arts à Westchester (New York) n’a pas su réagir aux cas de harcèlement des étudiants juifs dans le sillage du pogrom qui avait été commis par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, a affirmé le groupe Hillels of Westchester dans sa plainte officielle qui avait été déposée par un avocat au mois de mars 2024.

Dans une lettre datée du 23 décembre 2024, qui a été consultée par la Jewish Telegraphic Agency, le Bureau des droits civils (OCR) du département, qui est chargé de superviser les enquêtes relatives au Titre VI, a confirmé qu’il allait lancer des investigations qui viseront à « déterminer si la faculté n’a pas réagi au harcèlement présumé d’étudiants sur la base de leur origine nationale, et ce d’une manière conforme aux exigences du Titre VI ».

« Nous espérons que cette enquête amorcera un changement de culture profond au sein du SLC, un changement qui améliorera l’environnement sur le campus », a déclaré Rachel Klein, directrice exécutive du groupe Hillels of Westchester, dans un communiqué. Klein et plusieurs membres du conseil d’administration de Hillel ont ajouté que l’établissement d’enseignement supérieur n’avait pas demandé à Hillel de s’investir dans des initiatives de lutte contre l’antisémitisme sur le campus, notant qu’ils espéraient que ce serait le cas maintenant.

Un représentant de l’université a, pour sa part, déclaré à la JTA : « Nous sommes en train d’examiner la demande de données de l’OCR dans le cadre de son enquête, et l’université reste déterminée à favoriser une communauté universitaire inclusive et respectueuse ». Ils ont ajouté que l’administration considérait le groupe Hillels of Westchester comme « une organisation extérieure, qui n’est pas affiliée à notre collège ».

Alors qu’il y a eu des dizaines d’enquêtes consacrées à des accusations d’antisémitisme sur les campus après le 7 octobre, il est rare qu’une branche de l’organisation Hillel soit à l’origine d’une plainte sur le sujet. Les plaintes pour antisémitisme, relatives au Titre VI émanent généralement d’étudiants, de membres de la communauté, d’organisations juives ou d’activistes n’ayant aucun lien avec l’université.

Vue extérieure du Sarah Lawrence College à Bronxville, à New York, le 12 février 2020. (Crédit : Stephanie Keith/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)

Mais le groupe Hillels of Westchester – qui dessert également cinq autres campus dans le même secteur – dénonce depuis longtemps un environnement peu sûr pour les étudiants juifs du Sarah Lawrence College.

Au mois de novembre 2023, quelques semaines après le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – les hommes armés avaient massacré plus de 1 200 personnes et ils avaient pris 251 personnes en otage – The Forward avait signalé que l’organisation Hillel avait envoyé une lettre au président du SLC pour lui dire que « les étudiants juifs sont harcelés, intimidés, malmenés et ‘annulés’ simplement parce qu’ils s’expriment en tant que Juifs, qu’ils discutent d’Israël ou qu’ils s’identifient à Israël ».

Parmi les incidents évoqués dans la plainte, dans les jours qui avaient suivi le 7 octobre, un étudiant juif avait été harcelé par SMS, recevant des messages violents et menaçants. Dans un autre cas, le bureau chargé de la Diversité, de l’Équité et de l’Inclusion (DEI) de l’établissement avait fait la promotion d’une « heure de solidarité avec la Palestine » sans mentionner les étudiants juifs. Hillel avait également fait savoir que la faculté avait porté préjudice aux étudiants juifs en décernant, au printemps, un « prix d’excellence de groupe » à sa branche de l’organisation Students for Justice in Palestine (SJP) – alors même que ses membres avaient, quelques mois avant le 7 octobre, rendu hommage à un « martyr » palestinien, avaient-ils dit, qui avait tué des Juifs dans une synagogue de Jérusalem.

Le Sarah Lawrence College – qui accueillait initialement des jeunes filles – compte aujourd’hui environ 300 étudiants juifs, ce qui représente environ 20 % de la population étudiante totale, selon les estimations faites par Hillel International. L’un de ces étudiants juifs est Sammy Tweedy, le fils du rockeur Jeff Tweedy, qui s’est ouvertement exprimé sur ce qu’il a qualifié « d’environnement toxique » pour les Juifs sur le campus après le pogrom du 7 octobre.

Hillels of Westchester, pour sa part, affirme que l’environnement sur le campus, pour les Juifs n’avait fait qu’empirer au cours des mois qui avaient suivi le dépôt de sa plainte – citant la prise d’assaut d’un bâtiment du campus par des activistes qui y étaient restés pendant plusieurs jours au mois de novembre 2024, demandant à l’université de désinvestir d’Israël (la section de l’organisation Jewish Voice for Peace (JVP), le groupe anti-sioniste, figurait parmi les manifestants). Dans sa lettre confirmant l’enquête, le bureau des droits civils avait refusé de donner suite à toutes les plaintes, déclarant que l’accusation laissant entendre que l’établissement d’enseignement supérieur s’était opposé aux demandes d’accommodements religieux des étudiants juifs ne relevait pas de sa compétence.

Adam Lehman, président-directeur général de Hillel International. (Autorisation : Hillel International)

Adam Lehman, président de Hillel International, a également salué l’ouverture de l’enquête dans un communiqué – déclarant que l’environnement des étudiants juifs au SLC « a été l’un des pires que nous ayons pu constater ». Il a également accusé les dirigeants de l’université de refuser « de prendre des mesures plus agressives pour promouvoir la sécurité et l’intégration de ses étudiants, de ses professeurs et de son personnel juifs et israéliens ».

Le département américain de l’Éducation continue d’ouvrir de nouvelles enquêtes au Titre VI dans les derniers jours de l’administration Biden – alors même que le président-élu Donald Trump s’est engagé à fermer complètement les portes du ministère et à trouver d’autres moyens, plus agressifs, de lutter contre l’antisémitisme qui sévit sur les campus.

Le bureau des droits civils a également résolu plusieurs enquêtes majeures sur l’antisémitisme, relatives au Titre VI, au cours des dernières semaines. Mardi, il a annoncé une résolution concernant l’Université Johns Hopkins, estimant que l’établissement n’avait pas enquêté correctement sur des cas de menaces proférées à l’encontre d’étudiants juifs et anti-Israël. Dans le cadre de son accord de résolution, Johns Hopkins a accepté de renforcer la formation du personnel et des étudiants en matière de discrimination. L’université renforcera aussi ses exigences en matière de signalement, elle procèdera à des évaluations régulières du climat sur le campus et à un examen approfondi des cas de harcèlement antisémite et anti-arabe qui avaient été signalés antérieurement.

Le département a également résolu récemment des affaires d’antisémitisme relevant du Titre VI qui concernaient divers campus de l’Université de Californie et l’Université Rutgers.

Parmi les dossiers récemment ouverts en vertu du Titre VI, de nouvelles investigations ont été lancées sur des accusations de préjugés anti-palestiniens à l’Université Case Western Reserve de Cleveland et au Swarthmore College de Pennsylvanie, deux dossiers qui ont été déposés par des sections du Conseil des relations américano-islamiques.

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