Antisémitisme, islamisme : Paris va demander à Bruxelles de « renforcer le contrôle » des financements
"Nous allons renforcer le contrôle, le filtrage des financements" pour faire en sorte que l'Union européenne "ne vienne jamais soutenir, financer ses ennemis", a dit Benjamin Haddad

Le ministre français chargé de l’Europe Benjamin Haddad a annoncé lundi qu’il allait demander à Bruxelles de « renforcer le contrôle » des financements européens pour qu’ils n’aillent pas à des acteurs « liés à l’antisémitisme ou à l’islamisme ».
« Il est impensable et inacceptable que le moindre euro d’argent public européen vienne financer des organisations, des associations, des acteurs qui seraient hostiles à nos valeurs, qu’ils soient liés à la haine, à l’antisémitisme ou encore à l’islamisme », a affirmé M. Haddad lors d’un point presse à Beauvau, où le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau venait de recevoir son homologue autrichien.
La question du contrôle des financements européens sera portée avec son homologue autrichienne Claudia Plakolm « lors du prochain Conseil des affaires générales », le 27 mai à Bruxelles, a-t-il ajouté.
Sans donner d’exemple précis, le ministre français s’est inquiété d' »un certain nombre d’épisodes », évoqués par la presse ces dernières semaines, où des programmes « liés à l’islamisme ou à l’antisémitisme » ont pu être « financés par des fonds européens ».
« Nous allons renforcer le contrôle, le filtrage des financements » pour faire en sorte que l’Union européenne « ne vienne jamais soutenir, financer ses ennemis », a-t-il ajouté.
Une note de travail du Quai d’Orsay que s’est procurée l’AFP affirme que « de telles défaillances, résultant d’un manque de rigueur dans l’attribution des fonds, ne sont pas acceptables et sont de nature à nuire gravement à l’adhésion de nos concitoyens au projet européen ».
Cette note plaide aussi pour « l’extension du champ des infractions pénales européennes (« Eurocrimes ») aux discours et crimes de haine ».
« Nous appelons la Commission à utiliser tous les outils à sa disposition pour réguler les très grandes plateformes en ligne, en particulier grâce au règlement européen sur les services numériques », ajoute le texte.
La note prône enfin la mise en place de « formations de sensibilisation aux valeurs de l’Union européenne » et estime que « l’enseignement de la mémoire de la Shoah doit être effectué dans tous les établissements scolaires de l’UE ».
En novembre dernier, après une chasse à l’homme contre des supporters israéliens de football à Amsterdam, Benjamin Haddad avait déjà appelé ses homologues de l’Union européenne à une réponse collective contre l’antisémitisme.
Le travail sur le contrôle « des financements européens » aux associations annoncé lundi s’inscrit dans le sillage de cette réflexion, a indiqué à l’AFP son entourage.