Arrestation d’un père et fils, Druzes, pour espionnage au profit de l’Iran
Tahrir et Bassem Safadi, originaires d'un village druze du nord d’Israël sont accusés d’espionnage au profit de la Force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Deux résidents du village druze de Masada, dans le nord du pays, ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir effectué des missions de surveillance pour la Force Al-Qods, la branche d’élite du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d’Iran, ont annoncé le Shin Bet et la police.
Les suspects, Tahrir Safadi et son père Bassem Safadi, ont été appréhendés en novembre. Ils sont accusés d’avoir été « recrutés par des éléments iraniens » et d’avoir commis des actes « d’espionnage et de contact avec un agent étranger pendant la guerre », selon le Shin Bet.
L’enquête a révélé que Tahrir, 21 ans, étudiant en génie logiciel, a participé à des missions de surveillance pour l’Iran et « l’Axe de la résistance » au cours des dernières années, sous l’influence de son père, Bassem.
Selon le Shin Bet, il recueillait des informations sur les activités des Tsahal dans sa région, le plateau du Golan, qui étaient ensuite transmises à Hussam as-Salam Tawfiq Zidan, un journaliste du réseau d’information Al-Alam, propriété de l’État iranien.
Le Shin Bet affirme que Zidan travaillait parallèlement pour la division Palestine de la Force Al-Qods, une unité dédiée au soutien des groupes terroristes palestiniens dans la planification d’attentats.
Selon l’agence de sécurité, Tahrir et Bassem auraient tous deux été chargés par leur supérieur au sein de la Force Al-Qods, Zidan, d’effectuer diverses missions, notamment sur les mouvements de troupes, de chars, d’équipements et d’autres détails stratégiques.
Un acte d’accusation a été déposé vendredi contre Tahrir Safadi, l’accusant de « graves délits d’espionnage ».
Son père, Bassem, sera placé en détention administrative, une mesure exceptionnelle justifiée par le Shin Bet en raison de « l’absence d’alternative à une procédure pénale et du risque élevé qu’il représente pour la sécurité de l’État et de la population ».
Ces derniers mois, le Shin Bet a révélé plusieurs complots iraniens impliquant des tentatives de piéger des Israéliens en ligne pour qu’ils effectuent des missions, ou encore des recrutements d’Israéliens pour collecter des renseignements sur des personnalités de haut rang, des cibles militaires et d’autres sites stratégiques.
« L’enquête sur cette affaire démontre une fois de plus que des éléments de l’Axe, dirigés par l’Iran, cherchent activement à intensifier les activités terroristes en Israël et à exploiter les résidents de l’État à des fins d’espionnage », a déclaré l’agence.
Le Shin Bet et la police considèrent cette affaire, ainsi que tout contact d’Israéliens avec des éléments iraniens, comme « extrêmement grave ».