Avant la trêve, Assad déclare vouloir « reprendre » toute la Syrie
Le président syrien est apparu en public pour la prière de l'Aïd dans un ancien fief rebelle repris fin août par l'armée
Le président syrien Bashar al-Assad est apparu lundi en public en assistant à la prière pour l’Aïd al-Adha (fête du sacrifice) dans une mosquée de Daraya, ex-fief rebelle près de Damas.
Les médias officiels ont montré Assad participant avec des dignitaires religieux, des hauts responsables du parti Baas au pouvoir et du gouvernement, à la prière dans la mosquée Saad ibn Moaz de Daraya.
Cette ville, l’une des premières à s’être soulevées contre le régime, a été reprise totalement fin août par l’armée syrienne après l’évacuation de milliers de rebelles et de civils soumis pendant quatre ans à un siège impitoyable et à des bombardements incessants.
Le mufti de la province de Damas, Adnane al-Afyouni, qui a présidé la prière, a déclaré que Daraya devait être un exemple pour « la réconciliation entre tous les Syriens et l’abandon des combats » dans ce pays déchiré par cinq ans de guerre qui a fait plus de 290 000 morts.
Le régime a approuvé ce week-end un accord russo-américain sur une nouvelle trêve des combats, qui doit débuter lundi à 19h00. A l’exception d’un groupe islamiste qui l’a critiqué, la rébellion et l’opposition politique n’ont toujours pas réagi officiellement à l’accord conclu à Genève.
Le président syrien a affirmé vouloir « reprendre » tout le territoire qui échappe au contrôle du régime, quelques heures avant l’entrée en vigueur d’un accord de cessation des hostilités.
« L’Etat syrien est déterminé à reprendre aux terroristes toutes les régions et à rétablir la sécurité, » a déclaré Assad aux médias à Daraya.
Le régime utilise le mot « terroristes » pour désigner rebelles et jihadistes.
« Les forces armées vont poursuivre leur travail sans hésitation […] et indépendamment des facteurs extérieurs et intérieurs », a poursuivi Assad.
« Il y a ceux qui se font des illusions, et cela fait cinq ans qu’ils ne sont pas débarrassés de ces illusions », a encore affirmé le président syrien en référence à l’opposition, selon des propos repris par l’agence officielle Sana.
« Certains pariaient sur des promesses de l’étranger », a-t-il dit en référence aux parrains de l’opposition comme les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et la Turquie. Ces promesses « ne se concrétiseront pas », a-t-il assuré.