Aviad Edri, 30 ans : Grand amateur de vin, c’était aussi « un infatigable farceur »
Assassiné par des terroristes du Hamas près de son domicile, dans le kibboutz Kfar Aza, le 7 octobre dernier
Aviad Avraham Edri, 30 ans, originaire de Nitzan, a été assassiné par des terroristes du Hamas près de son domicile dans le kibboutz Kfar Aza, le 7 octobre dernier.
Aviad s’était installé quelques mois plus tôt dans les logements pour jeunes du kibboutz, où près d’une dizaine d’habitants ont été assassinés ou kidnappés ce jour-là, parmi lesquels Yuval Salomon, Ofir Shoshani, Nitzan Libstein et le couple formé par Naor Hassidim et Sivan Elkabets.
Dans le groupe WhatsApp de la communauté, Aviad a tenté d’avertir les autres pour qu’ils courent se mettre à l’abri, en envoyant un message vocal étouffé disant : « Ils sont ici, dans nos maisons. Ils ont kidnappé mon ami. Ils tirent absolument sur tout. Faites passer le mot, appelez les autres. Ils entrent dans toutes les maisons. »
Dans la dernière vidéo d’Aviad vivant, on le voit devant sa maison de l’aile jeunesse du kibboutz en train de donner l’alerte à ses voisins et de leur dire de se cacher à l’intérieur. Cette vidéo a été tournée par Yotam Haim, qui sera plus tard pris en otage et accidentellement tué par l’armée israélienne à Gaza en décembre dernier.
La sœur d’Aviad a expliqué que, lorsqu’il s’était rendu compte que la porte de son mamad ne fermait pas, il s’était rendu chez Alon Shamriz. Shamriz serait plus tard lui aussi pris en otage et tué par erreur en même temps que Yotam Haim, à Gaza.
Aviad a été porté disparu pendant près d’une semaine jusqu’à ce que son corps soit identifié. Il a été inhumé le 13 octobre à Nitzan. Sa famille a fait savoir qu’il avait été identifié et inhumé sans sa tête, retrouvée plusieurs semaines plus tard et inhumée avec le reste de sa dépouille cinq mois plus tard.
Il laisse derrière lui ses parents, Itzik et Ronit, ainsi que ses frères et sœurs Lizi, Yisrael et Lital. Il était très proche de ses nièces et neveux, a précisé sa famille.
Aviad avait vécu dans le Gush Katif pendant son enfance avant de s’installer avec sa famille à Nitzan, dans le sud du pays, suite au désengagement de 2005. Cela ne faisait que quelques mois qu’il vivait à Kfar Aza. Ces trois dernières années, il avait travaillé dans la commercialisation et la vente de raisins cultivés dans une ferme familiale de la région. Ses proches lui ont rendu hommage en donnant son nom à l’un de leurs vignobles.
Son amie d’enfance, Liz Sela, a écrit sur Facebook qu’elle n’arrêterait jamais de « penser à toi, à tout ce qui faisait que tu étais toi ». « Ton amour des gens et des bons petits plats… ton hospitalité, un peu à la manière du patriarche Abraham », a-t-elle ajouté.
« Tu étais un ami unique : c’est ton amour de la vie, de la bonne bouffe, du rire et de la joie de vivre qui nous unissait. Nous avons aujourd’hui le cœur brisé et plein de nostalgie. Avec toi, tout était simple, comme le raisin, et plein de sens. »
Sa mère, Ronit, a déclaré à l’antenne de la radio publique Kan : « Le monde a perdu un garçon merveilleux, avec de belles valeurs, drôle, facile à vivre – avec un incroyable sourire et de belles fossettes. Il était unique. »
Sa sœur aînée, Lizi, a écrit sur Facebook une semaine après ses funérailles : « C’est la première fois que je peux parler de toi sans que tu m’interrompes. La première fois que je peux parler sans que tu me donnes ton opinion tranchée sur ce que je dis. La première fois que je parle sans que tu me taquines. »
Elle a dit que, dès ses tout premiers pas, Aviad avait été « rapide, toujours en mouvement, ne tenant jamais en place et tellement sociable – tout le monde appréciait ta nature chaleureuse et lumineuse. Tu étais sociable, drôle et amical. Tu faisais constamment des blagues : tout le monde ici y a eu droit. »
Mais, a-t-elle ajouté, « avec ton merveilleux sourire plein d’innocence, on ne pouvait pas t’en vouloir. Tu étais très attaché à ta famille, que tu respectais avec toutes les valeurs qui étaient les tiennes et tu étais toujours disposé à donner un coup de main, à aider, le cœur et les bras grands ouverts. »