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Bennett : La déclaration commune sur la Shoah « une honte, remplie de mensonges »

Suite aux critiques de Yad Vashem, le ministre de l'éducation qualifie l'accord de "trahison des victimes de la Shoah", affirme qu'il ne sera pas enseigné dans les écoles

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Yair Lapid (à droite), président de Yesh Atid, et Naftali Bennett, chef de HaBayit HaYehudi, présentent un accord conclu entre les collèges technologiques israéliens et le ministère des Finances, à la Knesset, le 27 octobre 2013. (Flash 90)
Yair Lapid (à droite), président de Yesh Atid, et Naftali Bennett, chef de HaBayit HaYehudi, présentent un accord conclu entre les collèges technologiques israéliens et le ministère des Finances, à la Knesset, le 27 octobre 2013. (Flash 90)

Le ministre de l’Education Naftali Bennett a dirigé jeudi un concert de condamnations généralisées concernant une déclaration commune israélo-polonaise signée par les Premiers ministres des deux pays qui semble accepter la position officielle de la Pologne, à savoir qu’elle n’est pas responsable des crimes de la Shoah.

L’indignation de tout le spectre politique est survenue à la suite d’une déclaration du Mémorial de la Shoah Yad Vashem affirmant qu’il entraverait la recherche libre sur le sujet.

« La déclaration commune d’Israël et du gouvernement polonais est une honte, pleine de mensonges, qui trahit la mémoire de ceux qui ont péri dans la Shoah », a déclaré M. Bennett dans son message sur Twitter. « En tant que ministre de l’Education, chargé de transmettre la mémoire de la Shoah, je la rejette complètement. Elle ne repose sur aucun fait et ne sera pas étudiée dans le système éducatif ».

Le chef du parti HaBayit HaYehudi a ajouté qu’il exigerait que « le Premier ministre annule la déclaration ou la soumette au gouvernement pour approbation ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une conférence de presse au ministère de la Défense à Tel Aviv le 27 juin 2018 pour discuter de la loi polonaise amendée sur la Shoah. (Tomer Neuberg/Flash90)

Les chefs de l’opposition se sont joints à M. Bennett pour demander l’annulation de l’accord.

Le président de Yesh Atid, le député Yair Lapid, fils d’un survivant de la Shoah, a déclaré que l’accord « est une honte et une scandaleuse offense à la mémoire des victimes de la Shoah ».

Citant les principaux historiens de la Shoah qui donnent ce chiffre comme une estimation basse, M. Lapid a déclaré que plus de 200 000 Juifs ont été tués par les Polonais pendant la Shoah.

Le président de Yesh Atid, Yair Lapid, dirige sa réunion hebdomadaire de faction à la Knesset, le 4 juin 2018. (Miriam Alster/Flash90)

Lapid, qui a mis en garde contre la signature de l’accord et a demandé à plusieurs reprises qu’il soit annulé, a de nouveau déclaré jeudi que « Netanyahu doit annuler cet accord immédiatement ».

Dans une allusion à Ésaü, personnage biblique qui a vendu son droit d’aînesse à son frère, le patriarche Jacob, la dirigeante de Meretz, la députée Tamar Zandberg, a déclaré que l’accord « a vendu l’histoire de notre peuple pour un plat de lentilles ».

« Netanyahu a signé un accord avec lequel les principaux antisémites et les négationnistes de la Shoah du monde entier seraient d’accord », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Il leur donne une légitimité. »

Zandberg a fait valoir que cet accord entre dans le cadre du « phénomène de ralliement de Netanyahu et du Likud avec les dirigeants et partis antisémites et néo-nazis du monde entier ».

Le ministère des Affaires étrangères a confirmé cette semaine que Netanyahu accueillera le président hongrois Victor Orban plus tard ce mois-ci. De nombreux députés israéliens ont exhorté Netanyahu à ne pas le faire, citant entre autres la campagne du leader hongrois de droite contre le philanthrope hongrois-américain George Soros que beaucoup considèrent indirectement antisémite.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, (à gauche), avec un rubik’s cube lors d’un forum commercial israélo-hongrois à Budapest, en Hongrie, le 19 juillet 2017 (Crédit : Haim Zach/GPO/Flash90)

L’ancienne ministre des Affaires étrangères et actuelle députée de l’Union sioniste, Tzipi Livni, a qualifié l’accord de « honte ».

« La honte de Netanyahu faite à la mémoire de la Shoah au détriment de l’État d’Israël et de tout le peuple juif restera à jamais dans les mémoires », a déclaré Mme Livni dans un communiqué. « La personne qui utilise constamment la Shoah comme outil politique a donné une caution morale au nom du peuple juif à une déformation historique scandaleuse. »

Livni a accusé le gouvernement polonais d’avoir utilisé Netanyahu « comme un outil pour blanchir son passé » et a déclaré que l’accord « doit être annulé immédiatement ».

Raphael Ahren a contribué à cet article.

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