Chypre : le président israélien marque les 70 ans de la fermeture de camps juifs
Rivlin et son homologue ont évoqué l'amélioration des relations "dans les domaines de l'énergie, de la sécurité, de l'économie, du tourisme, de la recherche et de l'innovation"
Le président israélien Reuven Rivlin s’est rendu à Chypre mardi pour marquer la fermeture il y a 70 ans de camps d’internement britanniques pour des juifs qui fuyaient vers la Palestine mandataire, au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
M. Rivlin a notamment visité un monument à Nicosie, la capitale de la République de Chypre, dédié aux 2 200 enfants de survivants de la Shoah, nés entre 1946 et 1949 dans ces camps érigés par la puissance coloniale britannique à Chypre et en Palestine.
La Grande-Bretagne y avait détenu dans des tentes quelque 52 000 migrants, pour la plupart de jeunes orphelins.
Les détenus étaient interceptés en mer par les autorités du mandat britannique alors qu’ils tentaient de se rendre en Palestine mandataire, puis installés dans l’un des 12 camps de l’île située dans le sud-est du bassin méditerranéen, près de l’actuel Etat d’Israël.
Le président israélien s’est également entretenu avec son homologue chypriote Nicos Anastasiades qui a affirmé sur Twitter que les deux pays avaient pour objectif d’améliorer leurs relations « surtout dans les domaines de l’énergie, de la sécurité, de l’économie, du tourisme, de la recherche et de l’innovation ».
« Notre priorité en ce moment est de développer » le projet de gazoduc East Med permettant d’acheminer le gaz naturel du sud-est de la Méditerranée vers le reste de l’Europe, a déclaré M. Rivlin à l’issue de sa rencontre avec M. Anastasiades.
Les dirigeants de Chypre, Grèce et Israël ont conclu en décembre dernier un accord pour construire ce gazoduc, et la signature est attendue cette année.
Ce gazoduc, long de 2 200 km et dont la construction coûterait 7 milliards de dollars, pourrait devenir « l’un des plus grands projets sous-marin du monde », a affirmé le président israélien.
« La coopération énergétique dans l’est de la Méditerranée pourrait faire une grande différence pour les populations de Chypre, Israël, Grèce, d’Italie, Egypte, de Jordanie, et pour les Palestiniens et l’Autorité palestinienne », a-t-il ajouté.
Le tracé du gazoduc doit passer à 170 km au sud de Chypre et s’achever à Otranto, dans le sud de l’Italie, traversant la Grèce et la Crète, pour acheminer à l’Europe 20 milliards de m3 de gaz naturel par an.
Le développement du projet ne devrait toutefois pas commencer avant plusieurs années, et le gazoduc ne serait opérationnel qu’en 2025.