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Condamnation confirmée pour incitation à la violence de l’islamiste Raed Saleh

Selon les juges, le chef du groupe illégal a prononcé des discours de soutien aux tireurs qui ont tué deux policiers au mont du Temple en 2017, ce qui a déclenché plus de violence

Le cheikh Raed Salah, chef de la branche nord du Mouvement islamique en Israël, arrive pour une audience au tribunal à Haïfa le 10 février 2020. (Crédit : Flash90)
Le cheikh Raed Salah, chef de la branche nord du Mouvement islamique en Israël, arrive pour une audience au tribunal à Haïfa le 10 février 2020. (Crédit : Flash90)

Le cheikh Raed Saleh, chef de file d’un groupe islamiste illégal, purgera bien 28 mois de prison pour incitation à la violence, a déclaré jeudi un tribunal israélien, rejetant un appel contre sa condamnation.

Saleh, le chef de la branche nord du mouvement islamique, a été condamné par le tribunal de première instance de Haïfa en novembre pour incitation au terrorisme et appartenance à une organisation illégale, après s’être exprimé en faveur d’une attaque terroriste sur le mont du Temple de Jérusalem qui a fait deux morts parmi les policiers et a attisé les tensions régionales.

Le tribunal de district de Haïfa a confirmé la condamnation et une peine de 28 mois, mais a décidé que Saleh n’aurait pas besoin de se présenter en prison avant le 4 août afin de pouvoir célébrer la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, qui se termine un jour plus tôt.

Saleh, ancien maire d’Umm al-Fahm, devenu une cause célèbre dans certains milieux pro-palestiniens, a fait plusieurs séjours en prison pour incitation ou soutien au terrorisme.

Selon le verdict, Saleh, 61 ans, a fait un sermon le 21 juillet 2017, dans lequel il a fait l’éloge des « martyrs d’Al-Aqsa » et de ceux qui « gardent » le site à risque, qui abrite le Dôme du Rocher et la Mosquée Al-Aqsa.

« Pendant huit jours, ils n’ont pas cessé de dire : ‘Dans le sang et l’esprit, nous libérerons Al-Aqsa’. Ils n’ont pas cessé de faire face à l’occupation israélienne, de faire face aux armes de l’occupation israélienne, sans craindre les bâtons de l’occupation israélienne et sans craindre d’être blessés, arrêtés, sans avoir peur de rien d’autre qu’Allah », a-t-il déclaré, selon l’acte d’accusation.

Le sermon a eu lieu une semaine après que trois hommes de Umm al-Fahm ont perpétré une fusillade à l’entrée du mont du Temple, tuant deux policiers. À la suite de l’attaque, Israël a d’abord fermé le complexe, puis a installé des détecteurs de métaux sur le site, ce qui a conduit les Palestiniens à organiser des manifestations massives à l’extérieur, ce qui a fait monter des tensions déjà élevées.

Des fidèles musulmans prient devant la porte des Lions, à l’entrée du mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 20 juillet 2017. (Crédit : Miriam Alster)

Saleh a prononcé un discours similaire lors des funérailles symboliques des trois tueurs à Umm al Fahm, et un candidat à l’attaque au couteau de la ville, qui a été arrêté à Tel Aviv quelques jours plus tard, a indiqué qu’il avait été inspiré par les paroles de Saleh, selon les termes de la condamnation.

Saleh avait fait valoir dans sa défense que ses vues étaient des opinions religieuses enracinées dans le Coran et ne constituaient pas un appel direct à la violence.

« Ce ne sont que des mensonges », a-t-il déclaré après sa première condamnation, selon le quotidien Haaretz. « Tout ce qui a été dit [par le tribunal] était loin de la vérité. Je ne sais pas où ils ont eu ces choses qui m’ont été attribuées. Il semble que quelqu’un ait écrit des mensonges sur moi et que le tribunal les a présentés comme des faits ».

Les juges de l’appel ont également rejeté l’affirmation de Saleh selon laquelle l’attaque n’était pas un acte de terrorisme, qualifiant cette affirmation de « scandaleuse », et notant que son utilisation du mot « martyr », ou shahid, soutenait l’affirmation selon laquelle il s’agissait d’un acte de terrorisme.

Ils ont également rejeté l’idée que la condamnation empiétait sur la liberté d’expression, affirmant qu’elle ne s’étendait pas au soutien à des actes de violence, en particulier pour un dirigeant communautaire.

« Le leader sait que le public le regarde et apprend de ses paroles, ainsi que de son silence, qu’il soutient des actes criminels. Et donc il en porte la responsabilité », ont-ils écrit dans le verdict.

Le cheikh Raed Saleh, (au centre), arrive au tribunal de première instance de Rishon Lezion, le 15 août 2017. (AFP/JACK GUEZ)

Le tribunal a rejeté l’argument selon lequel l’organisation de la branche nord de Saleh ne devrait pas être mise hors la loi, estimant qu’elle n’était pas de son ressort.

Le 17 novembre 2015, Israël a interdit la branche nord du mouvement islamique, accusant l’organisation extrémiste qui en est issue d’avoir des liens avec des groupes terroristes et d’avoir contribué à provoquer une vague d’attentats à l’arme blanche et de vols de voitures qui se produisait à l’époque.

Le groupe rejette les accords de paix d’Oslo entre Israël et les Palestiniens et boycotte les élections nationales au motif qu’elles donnent une légitimité aux institutions de l’État juif.

Il n’y a pas eu de commentaire immédiat de la part de Saleh. En mai 2016, alors qu’il entamait sa dernière peine de prison pour des délits similaires, il a déclaré à des centaines de sympathisants qu’il était « honoré d’aller en prison en l’honneur d’Al-Aqsa ».

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