Dans l’accord avec le Fatah, le Hamas accepterait d’arrêter les attentats en Cisjordanie – média
Le groupe terroriste accepterait un “consensus implicite” sur le gel de toutes les violences contre les Israéliens alors que les négociations se poursuivent
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Le groupe terroriste du Hamas aurait accepté de cesser ses tentatives de mener des attentats contre les Israéliens depuis la Cisjordanie, dans le cadre de l’accord de réconciliation nationale signé jeudi avec la faction rivale du Fatah, qui contrôle l’Autorité palestinienne (AP).
Dimanche, le quotidien londonien panarabe Asharq al-Awsat citait des sources palestiniennes « informées » indiquant que les deux parties avaient accepté que les décisions majeures comme la signature d’un accord de paix ou l’initiation d’un conflit violent contre Israël devraient être prises collectivement.
« En ce qui concerne la confrontation [violente ou pacifique], il existe un accord implicite, qui comprend la bande de Gaza ainsi que la Cisjordanie », ont indiqué les sources.
Même si l’accord de ne pas mener d’attentats depuis la Cisjordanie n’apparaît pas dans le texte publié du pacte, l’article indiquait qu’il était contenu dans le terme « le principe de partenariat » qui apparaît dans le préambule du document.
Mardi matin, l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’AP, Ashraf al-Ajrami, considéré comme proche du président de l’AP, Mahmoud Abbas, a dit à la radio publique israélienne avoir entendu que les Egyptiens demandaient un cessez-le-feu du Hamas pendant la suite des négociations de réconciliation.
Le Hamas a refusé à plusieurs reprises de désarmer et de démanteler la force combattante de 25 000 hommes qu’il contrôle dans la bande de Gaza. Ismail Haniyeh, le chef du groupe terroriste, a cependant déclaré avant que les négociations ne commencent que son organisation accepterait que les décisions concernant la guerre et la paix soient des questions nationales collectives.
Abbas a été catégorique avant les négociations, affirmant qu’aucun gouvernement d’unité ne serait formé sans que le Hamas ne désarme totalement.
« Une autorité, une loi et une arme », a demandé Abbas, ajoutant qu’il ne permettrait pas au Hamas de garder une armée indépendant de l’état, comme le fait le groupe terroriste du Hezbollah au Liban.
Pour l’instant, on ne sait pas comment le futur de la branche armée du Hamas affectera les négociations qui se poursuivent entre les deux parties, qui ne sont pas publiquement revenues sur leurs positions initiales.
Alors que le Hamas a accepté depuis quelques années un cessez-le-feu contre Israël depuis la bande de Gaza, ses agents de Cisjordanie poursuivent leurs projets et provoquent des attentats contre les Israéliens.
Ceci a entraîné un partenariat entre Israël et les services de sécurité de l’AP, qui bénéficie elle aussi de la répression des efforts terroristes du Hamas en Cisjordanie. L’AP a régulièrement arrêté des agents du Hamas en Cisjordanie, et dans certains cas, les a accusés de comploter pour renverser Abbas.
Le responsable qui a signé jeudi l’accord pour représenter le Hamas et son chef adjoint politique, Saleh al-Arouri, qui a dirigé ces dernières années les opérations du groupe terroriste en Cisjordanie.
Israël pense qu’Arouri a planifié de nombreux attentats terroristes, notamment l’enlèvement et le meurtre de trois adolescents israéliens en Cisjordanie, considéré comme l’un des principaux facteurs de la guerre de 2014 entre Israël et le Hamas.
Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza au Fatah d’Abbas en 2007, pendant un violent conflit. Il a depuis mené trois guerres contre Israël, qu’il veut ouvertement remplacer par un état islamiste.
Parallèlement, le Hamas a cependant déclaré qu’il était prêt à accepter un état palestinien dans les lignes de 1967. L’accord signé jeudi établit que les deux parties, dont le groupe terroriste, veulent un état « sur tous les territoires palestiniens occupés en 1967, avec Jérusalem comme capitale. »
Israël, ainsi que le Quartet du Moyen Orient (Etats-Unis, Union européenne, Nations unies et Russie), ont déclaré leur opposition à tout gouvernement d’unité palestinienne si le Hamas ne renonce pas au terrorisme, n’accepte pas le droit d’Israël à exister, et n’accepte pas les accords israélo-palestiniens précédents.