Darmanin accuse des collectifs anti-Israël d’apologie du terrorisme et saisit la justice
Ces groupes sont accusés d’avoir salué l’assaut du Hamas ; un recours a été déposé pour demander la suspension de l'interdiction des manifestations pro-palestiniennes
Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur, a saisi samedi la justice pour « apologie du terrorisme » après de nombreuses publications en ligne de collectifs pro-palestiniens en France, a rapporté Le Figaro.
Ces groupes sont accusés d’avoir salué l’assaut terroriste du Hamas du 7 octobre, qui a causé la mort d’au moins 1 300 personnes en Israël.
Le « collectif Palestine vaincra » est notamment visé. Il avait publié sur Facebook : « D’une ampleur inédite, cette attaque surprise a provoqué une vague de fierté et de solidarité dans toute la Palestine occupée, mais aussi dans le monde entier. »
Le compte Facebook « Samidoun Paris Banlieue » avait lui fait l’éloge de la « résistance [qui] se lève dans toute la Palestine occupée, brisant le siège de Gaza par une offensive globale, confrontant l’occupant par terre et par air, prenant le contrôle des terres palestiniennes, capturant des colons et des soldats de l’occupation et lançant des milliers de missiles alors que les forces de la résistance palestinienne luttent pour faire avancer le retour et la libération de la Palestine ».
Des publications du collectif « Action Palestine », du « Parti des indigènes de la République », de l’islamologue Malak Naram Al Kinanay ou encore d’un militant pro-Hamas, Salah Bouabdallah, ont également été signalées au procureur de la République.
Les collectifs « Palestine vaincra » et « Action Palestine » ont par le passé été visés par des décrets de dissolution pour antisémitisme et appel à la haine. Ces mesures ont néanmoins été suspendues par le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative française.
Samedi également, un recours a été déposé devant le Conseil d’État pour demander la suspension de l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes ordonnée jeudi par le ministre de l’Intérieur, a-t-on appris auprès des avocats d’« Action Palestine ».
« Une interdiction générale et absolue méconnaît totalement plusieurs libertés publiques, dont le droit de manifester. Elle s’inscrit dans un contexte de politisation de l’ordre public, là où l’État devrait garantir toutes les expressions de solidarité », a indiqué à l’AFP Me Vincent Brengarth, un des deux avocats de l’association.
Leur référé-liberté, une procédure d’urgence, sera examiné lors d’une audience mardi à 11h, a confirmé le Conseil d’État.
Gérald Darmanin a ordonné jeudi à tous les préfets l’interdiction des « manifestations pro-palestiniennes, parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public », ajoutant que « l’organisation de ces manifestations interdites (devait) donner lieu à des interpellations ».
Le texte du référé-liberté, consulté par l’AFP, demande la suspension de cette instruction aux préfets.
Une manifestation pro-palestinienne rassemblant plusieurs milliers de personnes s’est déroulée jeudi soir à Paris, Place de la République, malgré l’interdiction, puis à nouveau ce samedi après-midi. D’autres rassemblements ont eu lieu à Rennes, Lille et Toulouse.